Tarabuco

Nous continuons notre route avec Steph et toute sa famille. Les paysages sont magnifiques et bon an mal an, nous nous dirigeons vers le village de Tarabuco où a lieu chaque dimanche un marché typique qui fait se regrouper tous les indiens du secteur.

Les bivouacs se succèdent dans un environnement magnifique mais austère. On sent que la vie est dure ici. Les champs ne doivent donner qu'une maigre récolte, nécessaire à la subsistance des indiens qui vivent ici. Les visages sont burinnés par le soleil et le froid qui commencent à se manifester.

Justement, à Tarabuco, nous sommes à 3 300 m; le souffle est court. Il ne faut pas piquer un 100 m et c'est justement ce qu'a fait Steph qui a coursé des gamins qui commençaient à nous à nous caillasser. Il faut dire qu'ici, ils sont habitués à voir des touristes qui comme d'hab doivent balancer des "cadeaux" et les gamins ne connaissent plus les valeurs de respect et les limites à ne pas franchir.Au final, nous avons déménagé de quelques km.

A 3 300 m, au petit matin, il fait 3,5 degrés. Frigo frigo. Ce soir, nous sortons les gros sacs de couchage.

Petite anecdote. Le soir, sur la place centrale de Tarabuco qui s'anime avec l'arrivée des indiens en camions ou bus, nous voyons un Hummer bolivien tout neuf. En sort l'équivalent de JCVD, un français qui ne sait plus parler français, grande gueule, qui fait le tour de la place pour frimer avec  sin 4x4. Il a ouvert un hotel pour touristes américains, pour s'occuper. Quelques chiffrs: cylindrée 7 000 cm3, 400 CV, des pneus de 305/20. Le problème c'est qu'il a du mal à les conduire. Mec infame, sans retenue, la cafetière vide, pas très clair. Et les gens qui restent indifférents à cette "richesse" qui s'affiche.

Le marché de Tarabuco est typique des marchés andins, très coloré et animé, avec de npmbreux stands de tissus multicolres. Mais, ce qui est remarquable, ce sont les habits et les coiffes des gens. Certains indiens yamparas portent encore le montera en cuir noir qui rappelle étrangement les casques en fer portés par les Conquistadores espagnols. Tant le couvre-chef que les habits des hommes sont couverts de motifs guerriers. D'autres hommes portent le poncho et le traditionnel pantacourt beige clair.

Les femmes, quant à elles, portent le chapeau, le joq'ullu, chapeau en laine qvec des perles de couleur couvrant le front (pour les femmes mariées) ou porté de côté pour les célibataires.

Côté chaussures, tous portent des sandales en pneu. De même, tous portent l'awao, morceau de tissu autour du torse servant aussi bien à porter un enfant que les aliments ou les marchandises. Nous rencontrons ainsi de jeunes femmes portant ainsi leur enfant dans le dos, et le spectacle est des plus charmant.

Dès la première heure, la promenade était agréable. Puis, des minibus de touristes sont arrivés et disparaissant de la même façon 2 heures après. L'endroit n'est pas réputé pour faire de bonnes affaires vu l'afflux tourisristique notoire. Ainsi, un guitarre dont la caisse de résonance est faite avec une carapace de tatou est mise à prix 300 bols, sans rapport avec le cout de la vie bolivien. Ceci dit, cet article est interdit et on ne veut pas courir de risque au passage d'une frontière, déjà qu'on a dans nos bagages un piranha et un caïman empaillé!

Autre méfait de l'afflux touristique, certains marchandent une photo, comportement que nous n'avons rencontré qu'ici. Ceci dit, nous n'avons eu aucune difficulté à prendre des dizaines de photos, le télé objectif étant bien pratique en cette occasion.

Nous prenons la route de Sucre où nous avons trouvé un bivouac génial, entouré de montagnes, avec une source où l'on se refait un brin de toilette complète, où les filles font trempette (nous sommes toujours avec Steph et Camille est ravie de passer du temps avec Lola 7 ans plutôt qu'avec ses vieux), où l'on a le temps de vivre, de prendre le temps de regarder le ciel, la lune, les montagnes. Il faut dire qu'à cette altitude, la lumière est très belle; c'est comme si l'on mettait un filtre UV sur l'appareil photo.