Trajet Amérique du Sud


Afficher Voyage en Amérique du Sud 2010 - 2011 sur une carte plus grande

Nous envoyer un SMS: le plaisir d'offrir et de recevoir

Sur le site http://messaging.iridium.com/ vous avez la possibilité de nous envoyer un SMS gratuit (n'oubliez pas de vous identifier à la fin du message).Quel plaisir pour nous de recevoir un message d'amitié au fin fond de la brousse!
Pour cela, il suffit d'aller sur le site ci-dessus et de compléter avec notre numéro IRIDIUM (+8816) 32534201

Autre possibilité: en bas de chaque message, il y a possibilité d'envoyer un commentaire. Choisissez l'option anonyme (mais indiquez quand même dans le texte qui vous êtes sinon ça sera dur de savoir qui nous écrit), et le tour est joué. Mais là, nous ne pouvons consulter ces messages qu'avec un accès internet alors qu'avec le tel satellite, on le reçoit n'importe où et n'importe quand.

Rechercher dans ce blog

Compteur

mercredi 31 octobre 2007

Touristes ou baroudeurs, ne soyez pas effrayes. Allez en Iran; C est super!

19 09 2007
Nous quittons Tashkent pour la vallée du Fergana. L'Ouzbekistan est très agricole. Et il n'y a pas de civilisation de loisirs comme en Russie ou, dans une moindre mesure, au Kazakhstan. Les gens travaillent; les gamins gardent les bêtes dès leur plus jeune âge; ils sont loin de tous aller à l'école. C'est comme ça qu'on fabrique une population d'analphabètes, peu enclins à évoluer, et donc peu revendicatrice. Sinon, le métier de Président serait trop dur et le salaire pas assez élevé pour la tâche.
Pour aller dans la vallée, nous passons par de belles gorges et un col à 2267 m. C'est une quasi enclave gardée par des militaires dans des miradors. Pas de répit pour la contestation.
Bizarrement, les controles sont moins chiants qu'en ville. Au premier, on nous a "relaché" quand ils ont vu que nous étions français. "Goodbye Mousieur!" Au 2e, enregistrement des passeports avec un "civil" qui parlait parfaitement français. Très compréhensif.
Nous voyons nos premiers champs de coton. A part ça, rien à voir. Une poussière type farine. Infernal. Le ciel en est tout jaune...plus les fumées des quelques usines ou centrales.
Cela fait quasiment un mois que nous n'avons rien vu de flatteur à l'oeil; vivement Samarcande. On espère. C'est vraiment rébarbatif d'attendre pour un visa.
Quand nous aurons le turkmène, nous serons libres. Nous attendons beaucoup de notre visite en Iran, en espérant que la récente politique étrangère de la France ne nous crée pas quelque inimitié.
En tous cas fistons, ne vous tracassez pas. Si le climat est tendu, nous filerons rapidement vers la Turquie, en essayant d'éviter les heurts avec le PKK, Sale monde.
En fait, il ne faudrait ps regarder les infos, mais en poirotant au consulat d'Iran, nous regardions la chaine officielle iranienne. Vous imaginez les news. Mais quel con ce Kouchner!
Bivouac sur les rives du Syr Daria. Assez large, mais déjà ponctionné; accès imposible; rives abruptes, courant, remous. Ce n'est pas le Gange, mais son aspect n'est guère enthousiasmant; il charrie des vaches crevées! Bivouac pas toujours tranquille; la vallée du Fergana est densément peuplée, et on en voit défiler des troupeaux. Mais les jeunes bergers ne sont pas du tout collants comme en Afrique. Tentative de dialogue, mais aucun ne parle un mot d'anglais.
Hier soir, une famille rencontrée sur un chemin nous a offert l'hospitalité dans les collines environnantes, et une pastèque. Mais 2 autres cocos sont venus et, après l'accueil d'usage, la conversation arrive vite sur "denge" - monnaie - et dollar. Ce n'est pas sain. Autant en Russie et K. ils se moquaient de notre bagnole, autant là elle apparait comme un engin de richard. Faut dire que leur parc est obsolète, et aussi composé de Daewoo Matiz ou Damas produites localement. Ce n'est pas la même taille. Cela n'empêche pas de voir une BMW 750i!

20 09 2007
Nous nous arrêtons pour voir travailler des ramasseuses de cotonque de s'arrêter les met dans tous leurs états. On se fraye un chemin à travers les arbustes. Quand nous arrivons, elles s'arrêtent de bosser. Nous sommes l'attraction. Il faut leur faire signe afin d'observer les gestes et la manière de faire.
Nous allons à Margiland pour visiter une fabrique de soie. On nous ouvre le portail, nous souhaite la bienvenue et on nous invite dans la boutique. Normal, la visite est gratuite. Nous achetons 2 foulards en soie 10$ pièce; ils serviront en Iran. Il y a 2 guides anglophones et un germanophone dans la fabrique, privée depuis les années 2000. Ce matin, il y a eu une dizaine de groupes. Pas mal comme méthode pour attirer le client.
Nous y rencontrons un couple d'Israeliens avec leur guide; et un artiste suisse venu au festival de Tashkent début octobre.
Visite très intéressante. Nous voyons le processus depuis le cocon étuvé, donc avec le ver mort à l'intérieur, le dévidage du cocon qui contient de 500 m à 2 km de soie, jusqu'au tissage manuel. De vieilles femmes travaillent, des jeunes aussi, et des enfants. Quand nous faisons cette remarque, on nous dit que ce sont des enfants d'empolyés, et qu'ils sont étudiants. Mouais!
En tout cas, on repart avec des souvenirs, notamment des cocons et des vers morts, des vrais, de la Route de la soie.
Un tour au bazar, qui est en fait un marché aux fruits et légumes. Nous n'avons rien d'autre à faire. Il y a un canal d'irrigation, de l'herbe, pas trop de poussière, et de l'eau pour la lessive. Des gamins arrivent avec leurs vaches; on ne peut pas être tranquille. Ici, en Ouzbekistan, c'est dingue; ils n'ont jamais rien vu. Des grands, gardiens de vache, arrivent. Un parle anglais. Après le traditionnel "salam", il me demande combien coute ma bagnole. Je lui répond que je ne lui demande pas combien coutent ses vaches. Sur ce, il acquiesce et s'en va. Ca suffit, à force, cela devient fatiguant. Par contre, les 3 nabots sont toujours là.
On aime bien les contacts avec la population, mais pas des contacts de ce type, stériles, horripilants. On nous regarde comme une attraction de foire; c'est désagréable. Nous avons encore 4 jours de ce type à passer, sans but; Poor lonesome traveller.
Les mioches sont toujours là; un adulte passe en vélo. Je me dis qu'il va faire déguerpir les gamins. Un autre adulte arrive. Effectivement, ils envoient paitre les momes. Mais les questions fusent, et je ne comprend rien. C'est fou la patience qu'ils ont à vouloir expliquer quelque chose et ce malgré le fait qu'on ne comprenne rien.
A la fin, il me semble que j'ai trouvé une parade; je leur parle sans arrêt en français, et ça leur prend vite la tête. Puisqu'ils ne se mettent pas à notre place, je les met d'office.
Parfois, voire de plus en plus, je regrette la steppe. Il n'y a rien à voir, plein de poussière, mais au moins on peut aller au petit coin tranquille.

21 09 2007
Hier soir,à la nuit tombée, il y en a un nouveau, jeune ado, qui s'est planté là nous regarder manger, comme on regarde un chien chier comme on dit chez nous. On s'est salué; Il ne partait pas. On s'est dit au revoir; il est parti! En regardant un film sous la tente, nous sentions parfois quelque présence.
Ce matin, 7 h, "good morning". Voilà l'anglais qui se pointait. Il comprend certainement le français de ma réponse, puisqu'en sortant de la tente, il avait disparu. Ce n'st pas pour autant qu'on était tranquille; 5 paires d'yeux nous regardaient.
Nous sommes bien sur repartis, mais pour aller où, that is the question? Nous roulons lentement pour nous diriger vers le nord de la vallée du Fergana. Dejeuner en ville à 11 h, 8800 s; plus cher que d'habitude. C'est un plaisir quotidien, tant les plats sont bons et les petits restos agréables. Chachlik pour Camille - brochettes - et laghman pour nous - soupe complète ave viande, légumes et nouilles.
Un flic, qui du nous voir tournicoter pour chercher du pain, nous rattrappe avec sa lada perso. En lisant nos passeports, il ne sait même pas de quelle nationalité nous sommes. Pauvre France, euh... pauvre Ouzbekistan.
Nous trouvos un bivouac a priori tranquille, certes pas très joli, mais le land caché derrière une falaise, et le terrain n'est pas cultivable ou broutable. Nous nous ressourçons avec quelques parties de cartes, dessin, lecture, leçons demain.
24 09 2007
Nos 3 jours d'isolement s'achèvent; finalement, on s'habitue à un petit rythme pépère et ça fait du bien. Nous n'avons vu personne. Certes, ce n'est pas le but du voyage, mais un peu de tranquillité après la journée de la veille. Et puis les rencontres que nous avons fait en Ouzbekistan étaient dénaturées, axées sur l'argent, et n'apportent aucun échange intéressant.
Laissons le destin, et espérons le, la chance nous souriera à nouveau dans ce domaine.
Nous retournons donc en ce lundi vers Tashkent pour récupérer le visa turkmène demain entre 11 h et 13 h.
Nous roulons tranquilou; le paysage est uniforme excepté le col reliant la vallée du Fergana au reste du pays. Ce n'est pas le lieu pour bivouac vu la présence militaire, Militaires et policiers qui sont d'ailleurs sympa avec nous, nous facilitant les enregistrements, nous adressant parfois un pouce levé! Il y a même un policier qui a reconnu tout seul la marque du véhicule; pour les autres c'est jeep ou uaz. Allez savoir pourquoi? Il y a certes peu de toy ici et je n pense pas qu'il y ait eu dans le passé une présence militaire américaine avec des jeeps!
Ce soir poulet roti ratatouille et bière du pays, au milieu des collines de la steppe et une poussière d'enfer; on ne distingue plus à l'arrière la couleur de la jeep. Annie ne supporte plus; la poussière lui sort par les yeux...et lui rentre par les trous de nez.

25 09 2007
Ue journée de merde, qui se finit bien. On se lève à l'aube pour rejoindre Tashkent, de façon à être à 'heure à l'ambassade du Turkmenistan. Nous sommes à l'heure, mais néanmoins 13e sur la liste du policier de faction. Avant nous, certainement des agences ouzbèkes qui demandent des visas en nombre. 4 italiens au contact lointain; on peut dire qu'ils forment un groupe. Un jap tout seul - si si ce 'est pas le premier que nous rencontrons dans les ambassades. On discute. Cool. La porte de l'ambassade s'ouvre très en retard; tout le monde ferme sa gueule devant ces scribes à la con; Ils ont le pouvoir, des passe-droits, et toi tu te mets à genou pour obtenir un bout de papier à la con, un sésame pour daigner traverser leur pays en transit; 5 jours maxi, entrée et sortie comprises. Au bout de 3 heures d'attente, le cerbère me dit "five o'clock".
Il faut revenir et poiroter à nouveau. A 18 h, le turkmène de service, sans aucune humanité, plus froid que lui t'es mort, te donne le visa moyennant 31$ chacun + 10$ pour Camille. Ouf, on l'a. Mais on ne peut pas venir quand on veut; il a fallu choisir une date d'entrée le 01 10 2007. Sans ce passage via le Turkmenistan, je ne sais pas ce qu'on aurait fait. Passer par l'Afghanistan ou un retour vers l'ouest du Kazakhstan pour un hypothétique bateau.
Oui monsieur le diplomate turkmene, on s'est plié à ta faible considération de tes congénères, mais on n'avait pas le choix et on n'en pense pas moins.
Croyez nous, nous sommes français et contents de l'être. Sans faire de nationalisme, loin de là, il vaut mieux naitre français qu'ouzbeque ou turkmène. Combien de jeunes, en nous voyant, nous ont dit "visa, visa". Eux ne peuvent pas en avoir faciement. Ils ne savent rien de ce qui se passe à l'extérieur, pas même chez leur proche voisin.
Avec tout ça, nous quittons Tashkent de nuit 18h. Pas possible de trouver un bivouac digne de ce nom. On finit sur la pelousse d'une station service. Karachov nous font les gars de la station. Nous dormirons peu vu le bruit des véhicules. Et le mati 5 degrés; frigo.
Aujourd'hui, skype a super bien marché avec Ben et Bertrand. Cela fait plaisir d'entendre des voix familières. Nous tenons bon, et demain, nous espérons que Samarkand nous apportera beaucoup de plaisirs.

26 09 2007

Il y a des jours comme ça. Tout commence bien. Nous partons de bonne heure pour Samarkand. 50 km et un petit bruit sourd; je pense à un objet qui a percuté les protections alu. Arret; verdict: amortisseur cassé à la base. L'ensemble amortisseur ressort est resté sur le bras de suspension; une chance sinon la voiture se serait affaissée. Nous sommes dans une bourgade; on demande, on fait voir le problème. Tout de suite, des gens nous emmènent chez un ferronier. Immédiatement, il s'atèle à démonter. Il faut surveiller ce qu'il fait, de façon à ce qu'il ne casse rien d'autre style durite de frein. Ils n'ont aucun outil; heureuseent que j'ai mes clés, bien dérisoire. Le silent bloc de l'amorto s'est bouffé et ferraille contre ferraille, le support a laché. Il faut souder, d'autant que Martine et Bertrand réveillés aux aurores, nous apprennent que Dhl ne livre pas en Ouzbekistan. Et il nous faut etre à la frontiere d'ici quelques jours, visa oblige.
Pour souder, il faut de l'électricité. Elle est coupée. Nous attendons. Nous discutons; un voisinnous offre 2 pains et une pastèque; c'est cool. On discute. Le capot tout poussiéreux sert de tableau d'écriture; nous comprenons pourquoi ils regardent tous notre voiture avec des yeux grands ouverts; le prix des bagnoles est exorbitant ici. Un salaire moyen est de 50 - 70$. Une Daewoo nexia, voiture gamme moyenne basse produite localement coute 15000$. Faites le rapport. C'est réservé aux gens aisés. Une lada 10 000 $. .Et un land cruiser 100 000 $, le prix d'une Porsche chez nous. Tout ceci comparé au salaire moyen, c'est fou.
L'électricité arrive; C'est soudé; on peut remonter, mais il faut compresser le ressort ce qui n'est pas une mince affaire. Tout le monde fait preuve d'astuce; nous n'avons rien d'autre. Super, c'est remonté.
Le gars remarque qu'à l'arrière, j'ai perdu le boulon qui fixe l'amorto sur le chassis. En soi, c'est rien, mais il faut un boulon, et il n'y en a pas. Je démonte un boulon de crochet de remorquage; c'est la même dimension. Ouf!
C'est pas vrai, et tout ça avec du matos neuf. Dire que nous avons fait tout nos périples avec des suspensions d'origine sans pépin, et voilà qu'une suspension préparée rend l'ame au bout de 13 000 km!
On repart tard, la peur au ventre; l'autre amorto va certainement nous réserver un sort identique, et toujours ces impératifs de date. Que faire? Le faire souder avant qu'il ne pète, au risque de le percer et l'amorto sera mort. On laisse en l'état.
Avec tout cela, nous arrivons à la nuit tombante à notre destination première: Samarkand, étape essentielle de la route de la soie.
Nous trouvons rapidement un BB, en centre ville, Bahodir BB, avec un super accueil, et rempli de routards de tous horizons. Nous décompressons dans ce havre de paix.
C'est vraiment un endroit que nous conseillons, loin de l'austérité des hotels classiques. Etre 6 et 8 $ par personne. 1$ le repas du soir. Que demander de plus?

27 09 2007
Nous sommes en plein centre ville, et sommes à deux pas du Registan, la pièce maitresse de Samarkand. Des coupoles recouvertes de faience bleue et vert émeraude. Des dimensions imposantes. Quelques mosquées gigantesques, massives. Rien à voir avec ce que connaissons en Libye, Maroc ou Istambul. Le style est différent.
En fait, nous avons vite fait le tour de ce lieu très touristique.Le bazar. Immense, mais rien à voir non plus avec les souks arabes. C'est bitumé, avec des étals en dur, c'est couvert en armature moderne, Ce n'est pas, ou plus le bazar traditionnel.
Une 2e nuit au B B, d'autres échanges. Des voyageurs extraordinaires racontent leurs aventures. Nous apprenons beaucoup, et eux sont admiratifs sur notre manière de voyager et sur Camille qui, dans ce cas là, fait sa timide.

28 09 2007

Nous partons vers Bucchara; auparavant, un message à Martine et Bertrand pour notre assistance véhicule à distance. Merci de votre aide.
Les 270 km se passent bien; on ne dépasse pas les 70 km à l'heure. Le toy doit nous emmener jusqu'en Iran sans nous faire défaut. Après, nous aurons du temps pour réagir et agir.
Nous trouvons un hotel dans Bukhara; c'est un ancien caravansérail restauré avec gout, bien situé; 40$ la chambre avec petit-dejeuner pantagruelique.
En fin de soirée, balade dans la vieille ville. Beaucoup de tamalous, mais nous découvrons une ville pleine de charme, avec des gens très sympas, des artisans de très grande qualité. Cette ville a une âme. Elle nous plait.
En fait, les trésors de l'Ouzbekistan sont très concentrés dans quelques villes. Nous sommes allés ailleurs, nous avons vu que le paysage est uniforme, champs de coton ou steppe désertique. Nous avons eu un aperçu des gens, de leur mode de vie. Ce fut parfois difficile, mais c'est cela le voyage. Ce n'est pas seulement que du clinquant; c'est comme la vie.

29 09 2007
Visite de la ville, souvent hors des sentiers battus. On voit que l'argent de l'unesco est passé par là. Des batiments en brique beige, idem pour certains autres, et parfois de la faience bleue. C'est agréable à regarder. Les vendeurs sont raisonnables, pas collants.
Le prix de la bouffe double, tout en restant très accessible. Mais ici, on négocie.
Nous faisons quelques achats, négociés comme là-bas. Cela nous permet de discuter avec une jeune femme qui nous dit que les droits des femmes sont loin d'être ceux des garçons. Mais qu'elle se sent néanmoins bien dans son pays et dans sa condition. Elle n'aspire pas à porter des jeans, se maquiller ou aller voir ailleurs. Difficile de demander un visa; il faut verser 1000 $ sans être sur de l'avoir! Beaucoup de familles nombreuses mais cela s'estompe chez les nouvelles générations. Et elle suit le jeûne du ramadan; le poids de la religion est bien présent.
Un chat avec la maison; le moral n'est pas au plus haut; il faut s'occuper de tout et papa maman ne sont pas là; ça leur pèse.
Au cyber espace, la tv ouzbeke nous filmera; nous ne nous verrons pas, et vous non plus sauf si vous regardez le. sat; nous avons 350 chaines à l'hotel, dont quelques chaines érotiques. La censure a des choses plus importantes à censurer.
Notre assistance en France nous annonce 420€ pour un colis de 8 kg à envoyer en Iran - amortisseurs- because blocus américain. On fera donc sans, en espérant des pièces toyota sur place.

30 09 2007
Après 4 nuits d'hotel, nous retournons dans la brousse et la poussière. Journée à attendre le 1er octobre.

01 10 2007
Nous redoutons cet 2 passages de frontière. 8 h à la douane. Pas d'attente. La sortie d'Ouzbekistan se fait rapidement et sans excès de zèle; on est loin des quéqués de l'entrée.
Un no man's land et c'est la frontière turkmène. Contrairement à ce qu'on craignait, à ce qu'on nous avait dit, l'accueil est plutot correct. Un routier kazakh interfèr pour nous faire passer en dehors de la file d'attente. Ensuite, c'est un peu comme les 12 travaux d'Astérix, on passe et repasse à plein de guichets; chacun y va de son coup de tampon. On répète maintes fois les mêmes infos, mais bon, ça se fait. On passe aussi à la banque sans empocher 20 000, mais en déboursant 140 $ pour taxes diverses; nous étions prévenus. Mais bon. Inspection de la voiture, normale, sans zèle excessif..
En 2 h 30, les 2 douanes sont baclées.
Change sur la route: 18 manat turkmen contre 1 sum ouzbek, soit 1 € contre 30 600 manat. Il nous reste 48000 sum, soit à peine 30 € et on se retrouve avec une brouette de billets avec la douce et mièleuse effigie de feu king Niazov! Je ne sais pas comment s'appelle le nouveau, mais ils se ressemblent tous ces dictateurs.
Du gas oil; on a payé une taxe de compensation; il faut bien en profiter. 4000 m le litre, soit 0,13 €! Le rêve en France. Et en plus le pompiste, tout content de voir des touristes, ne nous fait payer que la moitié. Pauvre, il n'en n'a pas perdu les valeurs humaines, bien au contaire.
Aucun panneau pour se diriger, et la carte sat n'indique rien. Mais les gens nous font signe; ils savent où l'onva. Les policiers nous arrêtent pour nous remettre sur la bonne route. Plutôt sympa. Ou pour nous parler de Zidane. Ils savent avant que nous parlions que nous sommes touristes français; ça nous change des têtes creuses des pays précédents.
Nous traversons l'autre grand fleuve qui alimente la mer d'Aral: l'Amour Daria. Pour traverser sur un pont flottant datant de l'ère soviétique: 10 $ et 100 000 m pour je ne sais quoi. C'est Alex le routier kazakh de la frontière que nous retrouvons et qui s'occupe des formalités.
Barrage de police. Registration. 2 guichets, un de chaque côté de la route. Il y en a un qui prend les passeports, l'autre prend la feuille de route avec l'itinéraire à suivre impérativement, et chacun demande la pièce de l'autre.!!
Dejeuner avec Alex. Chachlik - brochettes- salades, coca, bière pour Annie qui est pompette le reste de l'après-midi, 150 000 m. Chaque semaine, il fait un AR Kazakhstan Iran pour ramener des Toy qui viennent des Emirats. Bravo l'embargo américain! Et il en passe des 4x4 neufs! 70000 $ l'unité. Il y a des riches au K, mais rien pour l'Ouzbekistan. Nous nous en étions aperçu. Alex va même à Paris chercher des cars Setra: 50000$ un car de 1990. C'est pour cela que l'on voit plein de cars français au K.
Beaucoup de trafic de poids-lourd turcs et iraniens. On se parle ;ils sont cools. Annie et Camille repassent leur tchador.
Ce soir, bivouac dans le fameux désert du Karakum, le plus chaud d'Asie centrale. Il parait qu'il y a plein de bébètes style scorpions et tarentules. Pour l'instant, nous avons vu une mante religieuse assez gigantesque, des scarabés aussi costauds, des chiens de prairie et du style renard.
Reste 450 km pour rejoindre l'Iran en passant par Ashkabat la capitale.

02 10 2007
Rectificatif de la veille; un pompiste s'est mal exprimé avec un touriste et lui a annoncé 4000 m le litre de go au lieu de 400. Le touriste était quand même content.
En fait, vous l'aurez compris, le prix du go est ici de 0,013€ le litre. Vous pouvez m'en mettre une citerne pour le retour vers la France.
A 60 km d'Askhabat, nous ne trouvons pas de bivouac; c'est une zone de culture le long des belles montagnes qui forment la frontière avec l'Iran. Dans un village, un habitant monte dans la voiture pour nous montrer un endroit pour dormir, mais ce n'est guère probant. Il nous invite alors chez lui, à manger et dormir. Il vit avec sa femme, sa mère de 78 ans, et ses 3 enfants de 9. 6 et 4 ans. Lui ne travaille pas, garde les enfants, 2 vaches et une chèvre, et regarde la tv sat et ses 450 chaines. Elle travaille, un peu comme maitre auxiliaire si nous avons bien compris: 100$ par mois. Lui voudrait venir travailler en France; c'est certainement aussi un peu le motif de son invitation car la demande d'adresse vient vite.
Ils ont tous la même idée de l'occident; argent à gogo et facile, belle maison comme celle qui est montrée sur une chaine française. Quand on leur dit que sur un SMIC, il faut enlever le loyer, l'eau, l'électricité, le chauffage, l'abonnement tv, ils tombent des nues et leurs visages changent. On enfonce le clou avec le prix de l'essence, du pain, des cigarettes. Au final, Turkmenistan super et l'Allemagne est mieux que la France. Il faut dire qu'ils ne payent rien de tour ça.
C'est triste d'être pauvre dans ces pays là et de s'imaginer que le paradis existe. C'est vrai qu'avec les infos qui leur sont distillées, où, grâce au cher Président, de grands progrès sont en train de s'accomplir, on ne peut guère se faire une idée juste du monde.
Et sans parler de leur rythme d'activité...
Pas de réaction quand des images de la capitale sont montrées; cela déborde de luxe alors que leur demeure est spartiate. C'est comme ça.
Petit déjeuner au thé, sans sucre, et pain sec. Le tout petit avale ça comme Camille ses céréales qu'elle n'a pas ce jour. C'est dur pour elle ce genre de rencontre car elle y perd son petit havre de paix qu'est la voiture avec ses friandises entre autres.
Ca nous fait une bonne occasion de lui expliquer la vie.
Faut dire que pour nous non plus, le régime pain sec n'est pas très agréabe. On s'arretera d'ailleurs 10 km plus loin pour dejeuner.
Ah! J'oubliais. Nous ne nous sommes pas fait arrêter une seule fois par la police. Au contraire, ils nous demandent si tout va bien. Effet de la volonté de développer le tourisme; il faut le croire.

03 10 2007
Visite d'Ashkabat à pied. C'est tout neuf, voire grandiose. On se croirait parfois chez les Grecs ou les Romains, avec des monuments à colonnes comme des temples. De grands espaces, des parcs, des jets d'eau à profusion. Des portraits du Président sur chaque batiment, des statues en or de Niazov. Qui ne voit pas le culte e la personnalité est aveugle. Et cela continue; de nombreux chantiers en cours. Bouygues doit s'y faire des couilles en or.
Cela respire aussi l'ordre. Circulation avec respect des feux; il faut dire que la densité de flics est impressionante. Ils ne nous emmerdent pas. Pas de probleme? Tout va bien? Par contre, il faut regarder ce qu'on photographie, des fois qu'on emporterait des secrets d'Etat.
Nous battons nos record; dejeuner à 3 pour 30000 m, soit à peine 1 €. Mais manger revient malgré tout plus cher que de faire le plein.
Nous débordons de notre feuille de route en allant 100 km au nord pour voir un lac souterrain. Prix 10$ par personne alors que le lonely annonce 2$. Les prix ont quintuplé en quelques années. On marchande. Le petit gars a bien appris sa leçon avec la tape du Président sur l'épaule! Il rend même un billet mis dans sa poche. Incorruptible! Par contre, il n'est pas assez futé pour ne pas nous montrer les tickets des locaux: moins d'un demi euro! C'est pire qu'en Russie, où les prix sont augmentés, mais pas à un tel niveau. Il faut dire qu'il n'y a ici que du tourisme encadré qui ne se pose pas de question. Et encore on n'en n'a pas vu un seul.
Nous avons des principes; qu'ils aillent se faire voir et sans regret vu ce que nous avons entre-aperçu par la grille d'entrée.
Nous bivouquerons à côté de la frontière iranienne, au pied des montagnes, mais demain il nous faut rebrousser chemin vers Ashkabat pour passer en Iran. Un nouveau grand saut dans la découverte nous attend. Ce soir, on se pochetronne la gueule pour finir avant l'Iran les 2 bières, le vin et la vodka qu'il nous reste. Hic! Et Camille qui boit du vin.
Le froid arrive; 20 dans la journée, vin le soir, et 1 degré le matin!

04 10 2007
Retour vers Askhabat. Visite de la mosquée. Grandiose. Pas de photos de l'intérieur qui peut contenir 13000 personnes.
Impossible de trouver une station, et encore moins du go; 50 km dans la ville pour rien et on ne peut passer ainsi la frontiere dans les montagnes. Pas d'autre alternative que d'arreter un poids lourd fonctionnant au go, ce qui est loin d'être le cas de tous car beaucoup sont essence ou gaz. C'est bon; 100 litres pour 1€. Nous ne revons pas.
Direction la frontiere; un premier controle, puis un 2e 30 km plus loin, et enfin la douane. Epique! Les 18 travaux d'Asterix. Presque kafkaien, et presque plus difficile de sortir que de rentrer. Mais agréable, et fouille très succinte de la voiture.
Frontière iranienne juste à côté; mes fatmas se déguisent. Ca se passe bien mais reste la voiture; carnet de passage en douane demandé; ok. Assurance de la voiture; veulent me fourguer une assurance de 100$ alors que le véhicule est assuré tous risques même hors pays carte verte. Je leur fournit l'attestation en anglais. Ils ont du mal à comprendre, il faut discuter ferme, mais c'est bon; pas d'assurance.
Nous rencontrons Li, un chinois de Hong Kong voyageant seul. Il voudrait qu'on l'emmène car le prix du taxi est prohibitif. Ok; on se serre.
Comme il se fait tard et que le soleil se couche, nous nous arretons peu de temps après à 1500m d'altitude; il fait un froid de canard. Pastis pour arroser cela, grosse platée de nouille car avec les douanes nous faisons le ramadan, et coucher à 4 dans la guitoune. On se tient chaud. -5 degré le matin, et glace à l'intérieur. Il va être temps que nous allions vers le sud et il va falloir qu'on se trouve des vêtements chauds dans un souk.

05 10 2007
Direction Mashad, ville sainte et 2e grande ville d'Iran. Police charmante. Route superbe. Gens charmants, coups de klaxon fréquents. En fait, nous allons à Mashad pour trouver un garage Toyota, que nous trouvons sur notre route d'arrivée. Nous sommes vendredi et il est fermé. On verra demain.
Drection le centre ville pour se trouver un hotel; circulation dingue, anarchique, des pélerins partout, des tchadors partout. Rester calme, d'autant que trouver un hotel pas cher est difficile. Un gars en connait un à 12$, tu parles. 40$. On décline. Il nous suit, puis un 2e, puis un 3e. Parlants anglais, je leur dit qu'on souhaite se débrouiller seuls; ils comprennent. Par contre le premier veut une com sur un service qu'il n'a pas rendu. Na. Il insiste, se met devant la voiture, voit rouge quand Li lui dit qu'on va appeler la police.
Bref, on trouve un parking gardé et un hotel, ceci après s'être fait refoulé d'un pour cause "d'étrangeté" et de religion. Alzahra hotel tel 0098 511 8514911 à droite après l'hotel Atlas, un apartement avec cuisine, sdb, 3 lits pour 24$. A 2 pas du sanctuaire que nous ne pouvons visiter ce soir pour cause non musulman. Mais il nous faut revenir demain à 8h; on suppose qu'il y aura moins de pélerins et que notre présence sera moins gênante.
Un petit père qui nous accoste dans la rue hausse les épaules sur ce sujet. Différents comportements; surprise, étonnement, les gens se détournent. Beaucoup de femmes nous sourient, comme envieuses, ou désirant communiquer. Une femme explique à Annie qu'il faut un tchador pour rentrer dans le sanctuaire. Beaucoup de signes amicaux, rien d'hostile, et quand on dit que nous sommes français, c'est encore mieux. Pourvu que ça dure. Pas d'autres touristes.
Une grosse difficulté: la langue farsi et l'écriture; même les chiffres sont différents. Mais bon, ça fait 3 mois que nous nous débrouillons ainsi.
Diner pour 66000 rial; Camille crevait la faim; ne lui parlez pas du ramadan si vous voulez rester copain avec elle. Change 1$ = 9000 rials - 1€ = 11000 rials.
bouteille d'eau 2500 r. Internet 1 h: 5000.

06 10 2007
Le portier de l'hotel, qui dort sur un sofa, et qui se déplace à la vitesse de l'éclair, nous annonce le petit-déjeuner à 8 h; à 8h, il dort encore. Tant pis, nous partirons sans manger. On récupère la voiture 30 000 r. Direction toyota. Accueil très agréable par Mhedi. Prise des renseignements habituels par une magnifique jeune femme en tchador. C'est incroyable les contradictions: tchador d'une part, maquillage outrancier, diamant sur une dent d'autre part. Je garde pour moi un compliment. On essaie d'expliquer notre souci. Une autre jeune femme, Leili, parlant très bien anglais, fait l'interprète.
Très vite, nous percevons les limites du garage. Pas de diesel en Iran, et ce modèle de voiture n'a jamais été commercialisé ici, donc pas de référence, doc pas de pièce. Je viens à me demander s'il n'aurait pas mieux valu s'arrêter chez un mécano de village qui faiit avec rien.
Je leur explique qu'il faut laisser tomber les références et essayer de prendre des pièces sur les Prado ou Hilux. Finalement, ils contacterons d'autres distributeurs sur Mashad et on aura des silentblocs neufs.
Ils ne veulent pas souder l'oeil de l'amorto pour le renforcer, de peur de le percer comme sur celui qui a lâché. J'insiste, mais il faut souder avec une petite électrode. Ils sous-traitent. Finalement, ce sera très bien fait.
Ont aussi peur de démonter car n'ont pas les outils pour compresser le ressort. C'est moi qui leur montre comment faire.
En fait, ils n'ont fait que démonter et remonter; le reste a été sous traité. Cela a pris la journée et 70$. C'est réparé. Normalement, nous devrions pouvoir rentrer comme cela et faire changer en France. Mais l'essentiel de la journée n'est pas là, mais dans les relations humaines avec les Iraniens. Génial. Nous sommes chouchoutés par tout le monde. Cafés, bouillie de fruit locale en guise de déjeuner, Ramadan oblige. Nous discutons beaucoup; ils sont contents que nous soyions chez eux malgré l'image de l'Iran. Eux ne peuvent pas sortir d'Iran, sauf pour étudier et avec des garanties financières énormes du style 6000$ ou hypothèque de la maison!
Leili nous demande si nous voulons déjeuner. Surpris, je ne sais que répondre. En fait, ils sont très tolérants et nous mangerons une chorba à l'arrière de façon que les clients ne nous voient pas. Leili nous donne spontanément son tel, en cas de besoin, n'importe quand. Extraordinaire.
Il se fait tard: 16 h. Dans une heure il fait nuit. N'avons pas le temps de sortir de Mashad pour trouver un coin tranquille. Nous demandons à rester dans la cour du garage. Leili nous invite chez elle!!
Quel accueil! Une maison plutot cossue, une cuisine aménagée, un salon avec une table et des chaises, une mère aux anges, 3 soeurs et un frère tous heureux de notre présence. Se préoccupent de la sécurité de la voiture, même s'ils n'ont jamais eu de problème. Retour dans le centre ville, et là, la conduite, de nuit qui plus est, n'est pas une partie de plaisir. Nous suivons un voisin qui nous guide et il faut faire 4 parkings car la hauteur du toy avec galerie est rédhibitoire. Quelle disponibilité! Nous achetons une carte sim locale, au nom de Leili car un étranger ne peut le faire: 17$. Le dollar est roi. Retour en taxi et la petite soeur avec sa SAIPA, une R5 produite en Iran, avec les voies élargies comme une R5 de rallye.
Retour maison. Nous discutons librement de religion, des relations homme femme, des couples d'amoureux, des comportements, de leurs souhaits politiques et religieux .Ils regrettent leur choix de Révolution islamique, Le nouveau Président? Blasés, peu votent. Nous avons de la chance d'être dans une famille ouverte où tous les sujets sont permis. Nous parlons de notre athéisme ou agnosticisme. Leili comprend, même si elle croit en Dieu, mais un Dieu qui la laisse vivre sa vie.
Restaurant Nous y retrouvons Reza, le boyfriend de Layo la petite soeur. Les restaurants ferment les yeux sur les couples non mariés; ils se tiennent du bout des doigts; c'est rigolo et décevant et triste en même temps. Bisous interdits par contre, mariés ou non. Mais les choses changeront inéluctablement, doucement ou brusquement.
Ils nous offrent tout, et ce n'est pas donné: 12$ le plat, c'est cher.

07 10 2007
En ce matin, nos hôtes se démènent pour nous faire rentrer dans le sanctuaire de l'Imam Reza, haut lieu saint de l'islam. Seuls, nous avons été refoulés. Une guide touristique parlant un mauvais français et axant sa visite sur le seul aspect religieux nous accompagne. Il va de soi que notre culture religieuse et islamique en particulier est réduite, mais nous écoutons attentivement et nous retenons des choses. Ce qui nous frappe, c'est la richese des bâtiments et leur décoration, des pièces de musée, des corans anciens... Et le sanctuaire est un perpétuel chantier alimenté par les dons des pélerins venant de tout le monde arabe. Nous sommes dans la Mecque iranienne. Les constructions récentes sont également très raffinées. Et quelle ferveur religieuse, avec des centaines de pélerins priant dans les immenses cours. Annie et Camile, revêtues de leur tchador, passent inaperçues, moi moins, avec mon sweet. Mais aucune animosité.
Ensuite emplettes avant d'aller vers le sud affronter le froid des montagnes. 3 doudounes au bazar pour 190$, Et un "picnic", c'est comme cela qu'ils appelent une bouteille de gaz rechargeable pour le pique-nique. Rigolo non? 10$ la bonbonne et 1$ la recharge, à comparer aux 18€ de la recharge camping-gaz chez nous.
Gas oil: 165 rials le litre, soit 0,017$ le litre Moins cher que l'eau. Par contre l'essence est à 1000 r le litre; pour réduire la circulation. Apparemment ce n'est pas encore assez cher. Autoroute nickel, routes aussi. Coups de klaxons fréquents, des rires jusqu'aux oreilles. Quel accueil.

08 10 2007
Descente vers le sud du pays. Nous doublons un pick-up qui nous redouble aussitot, en nous faisant des grands signes. Nous nous arrêtons. C'est Mohamed, jeune iranien, qui veut nous inviter chez lui à prendre le thé. Incroyable cette spontanéité. Il habite chez ses parents avec sa soeur. La tradition veut que les jeunes restent tard chez leurs parents, jusqu'au mariage. Pas un mot d'anglais; c'est dommage. Ils nous disent qu'ils sont très heureux de nous accueillir chez eux. Nous déclinons les invitations à diner et à coucher; peu de conversation possible et nous avons également besoin de tranquillité, ne serait-ce que pour l'école.
Soirée crêpe en Iran; crepe sucre et confiture. Génial. Il manquait le cidre.

09 10 2007
Le lonely indique une route "toute nouvelle" pour Shahad. En fait de route, c'est une piste de 400 km non fréquentée. Nous ne nous y risqons pas seuls et avec notre toy avec sa béquille. Nous traversons donc par la route le Dasht-e-lud, un des deux grands déserts iraniens. Nous ne sommes pas loin de la frontière afghane et d'Hérat avec son fameux minaret. La bêtise humaine y sévit. Ceci dit, nous sommes très heureux de notre petite semaine en Iran; accueil fabuleux et paysages variés. On retrouve les couleurs de l'Atlas marocain.
Nuit dans une dépression au milieu du désert. Merveilleux coucher de soleil sur les massifs du lointain.

10 10 2007
Nous sommes toujours dans le désert, mais la route traverse divers massifs montagneux. C'est magnifique; chaque mont, chaque rocher met en avant ses formes, ses nuances de couleurs. Nous avons envie de tout photographier.
Bivouac dans un site grandiose, au pied d'un pitonn type monument valley.

11 10 2007
Descente vers Kerman. Le paysage est toujours aussi beau. Puis direction Shadad. Nous passons un col à 2700m pour nous retouver 50 km plus loin à 300 m d'altitude avec une température de 30 degré au coucher du soleil. Nous faisons souvent ce genre de yoyo. Nous nous installons dans les Kalut, sortes de concrètions argilo-grèseuses du plus bel effet sous les rayons du soleil couchant. Ca nous rappelle des bivouacs dans les Tassilis algériens, mais ici le sable est gris et salissant. Mais quel silence! Et quelle voute céleste!
T Mimine qui se fait une pâte à tarte pour faire saliver ses papilles!

12 10 2007
C'est le dernier jour du ramadan. Demain midi, nous pourrons manger local. Il faut dire qu'on le faisait aussi car, bien souvent, nous ne faisions que grignoter. Nous commençons aussi à apprendre les premirs versets du Coran...
Après ce bivouac comme on les aime, nous retournons à la petite ville de Shadad, renommée d'après le lonely pour produire les meilleures oranges d'Iran. Mais pas un oranger en vue, et pas d'oranges dans la boutique où nous rencontrons une iranienne parlant parfaitement anglais. Elle est guide touristique et ne porte pas dans son coeur Ahmanidejad. Faut dire que les Iraniens ont des cartes de restriction pour l'essence. 100 litres par mois pour un particulier; un comble pour ce pays où l'or noir coule à flot.
Ils nous font cadeau de 2 pains tout frais cuits. Et nous proposent...de la marijuana!! Alors pour ne pas mourir idiot...

Nous perdons du temps dans les petites routes que nous ne trouvons pas, qui n'existent pas, qui sont des pistes. Notre carte n'est pas très précise.
Au final, nous dormirons à 2000 m près de Rayen où se trouve une citadelle en pisée que nous visiterons demain. Elle est 4 fois plus petite que celle de Bam située à 100 km, mais qui a été détruite par le tremblement de terre de 2003.

13 10 2007
Nous sommes enchantés par la citadelle de Rayen, au pied d'un monstre minéral de 4500 m. En grande partie restaurée, elle est agréable à l'oeil. On y voit aussi quelques touristes.
Bam n'est qu'à une grosse centaine de km; nous y allons.. Nous stoppons à un barrage militaire. Contrairement aux pays en stan, nous sommes très peu arrêtés et toujours avec courtoisie. Bref; le militaire de faction nous lance "escorte". Il reste 35 km pour aller à Bam et nous n'avons nulle envie d'y aller accompagné d'une automitralleuse. Je demande à voir un officier anglophone. Jovial, souriant, nous lui expliquons notre itinéraire, en précisant que nous rebroussons chemin après Bam. Il accepte de nous laisser continuer seuls. En fait, ils craignent les rapts de touristes, notamment ceux à destination du Pakistan proche, contre remise de rançons. Cette zone est instable, lieu de tous les trafics, et repères d'islamistes. Le détroit d'Ormuz est à 2 pas.
Le tremblement de terre a eu lieu en décembre 2003. La ville en porte encore d'importantes stygmates; c'est un véritable chantier de reconstruction. les maisons sont désormais reconstruites avec des armatures d'acier. Quant à la citadelle, elle est à terre. Des travaux de reconstruction sont entrepris, mais la tâche est immense.

Dejeuner en ville; des kebabs iraniens, autrement dit des brochettes avec du riz et tomates grillées. Eau et bière iranienne sans alcool - ils en rient beaucoup - 42000 pour 3.
Demi-tour. De 800 m, nous passons un col à 2938 m, notre record. Notre bivouac sera haut perché ce soir. Fluctuation de température: de 33 à 14, et 0 la nuit.

14 10 2007
Nous entamons notre 4e mois de voyage sous un super soleil, comme depuis le début. Nous souhaitons qu'il nous accompagne le plus longtemps possible.
Journée de transition pour rejoindre Persépolis. Nous faisons des courses; il y a toujours quelqu'un pour nous aider. mouton 60 000 r le kg.
Bivouac super sympa et repas de gala: gateaux apéritifs, pastis prohibé - puisse Allah nous pardonner - chorba maison et soirée cinoche. Pas belle la vie de bohême?

15 10 2007
Nous longeons 2 lacs salés partiellement asséchés, où l'on y exploite du sel. Avec les montagnes environnantes, la vision est assez saisissante.
Des figuiers en nombre. Nous en profitons pour acheter des amandes et des figues séchées délicieuses. Elles ne ressemblent en rien à celle que nous trouvons chez nous. 30000 le kg d'amandes et 50000 les figues.
Passage à Chiraz sans s'arrêter; nous nous limiterons à Ispahan. Il faut dire aussi que conduire en ville me crée une grande appréhension.
Visite de Persépolis, le mythe. Ce sont des ruines certes, mais très imposantes et cela mérite une visite. Prix 5000 par personne alors que le Lp annonce 30000! Décidément,
ça cloche souvent. Nous y croisons une bande de jeunes très extravertie, qui veulent parler aux étrangers; c'est un peu la fête pour eux, gars et filles compris. Elles ne portent pas le tchador mais des vêtements colorés. L'évolution est en marche.