Trajet Amérique du Sud


Afficher Voyage en Amérique du Sud 2010 - 2011 sur une carte plus grande

Nous envoyer un SMS: le plaisir d'offrir et de recevoir

Sur le site http://messaging.iridium.com/ vous avez la possibilité de nous envoyer un SMS gratuit (n'oubliez pas de vous identifier à la fin du message).Quel plaisir pour nous de recevoir un message d'amitié au fin fond de la brousse!
Pour cela, il suffit d'aller sur le site ci-dessus et de compléter avec notre numéro IRIDIUM (+8816) 32534201

Autre possibilité: en bas de chaque message, il y a possibilité d'envoyer un commentaire. Choisissez l'option anonyme (mais indiquez quand même dans le texte qui vous êtes sinon ça sera dur de savoir qui nous écrit), et le tour est joué. Mais là, nous ne pouvons consulter ces messages qu'avec un accès internet alors qu'avec le tel satellite, on le reçoit n'importe où et n'importe quand.

Rechercher dans ce blog

Compteur

mardi 25 mai 2010

Bolivie: la première image est souvent la bonne, surtout lorsqu'elle est mauvaise;espérons que cette maxime ne se vérifiera pas


Après 2 mois passés en Argentine, Uruguay et Brésil, 3 pays au niveau économique ou au développement on va dire dans des normes "occidentales", nous changeons de monde.
La route brésilienne de Caceres à la frontière est jalonnée par un check point brésilien, avec militaires avec gilets pare-balles et calibres impressionnants, qui nous font descendre de la voiture, regardent fa l'intérieur, contrgolent nos papier (on ne sait pas ce qu'ils contrôlent) et nous souhaitent bon voyage. Au passage, ils efectuent un contrôle sanitaire; autrement dit, nos oranges brésiliennes ne peuvent revenir. Qu'on se le dise.
C'est fou comme des textes bêtement appliqués ont de quoi surprendre pqr leur ineptie.

Au bout de 7 km de route asphaltée, nous arrivons à une caserne brésilienne et au poste frontière. La couleur du bitume change; du gris, il passe au ocre. En Bolivie très peu de routes sont bitumées. Nous sommes en Bolafrique.
Maintenant, accrochez vous bien. 10 mètres après la frontière, il y a un péage. Certes symbolique, 5 Bolivars dits bols soit 0,50 €. Mais, devinez quoi, on n'a pas d'argent local puisque le premier village où l'on paut changer, San Matias, est à 8 km. Que pouvons nous faire, demande je au péajiste? Il reste de marbre, ou plutôt sans réaction, souriant béatement, certains diraient niaisement. Finalement, devant le caractère ubuesque de la situation, il nous laisse passer. 20 m plus loin, il y a le contrôle militaire qui nous enregistre et nous demande...le billet du péage.  Rebelote. J'indique que le péagiste nous laisse passer, essayant de le faire intervenir. Peine perdue. On nous avait prévenu.
Questions traditionnelles hautement importantes: d'où venez vous, où allez vous ( il n'y a qu'une route), vous habitez au Brésil, vous êtes touristes, mais il n'y a rien à voir en Bolivie!!!!.
Vive l'Afrique sud américaine!!
Parfois je ne comprend pas une phrase en espagnol. Le chef me demande si je parle anglais. Je réponds: Oui. Il réfléchit et se rend compte que lui ne sait pas parler anglais. Faut vraiment être con, c'est le mot. Alors, faute d'argument, il nous laisse passer.

Certains voyageurs nous avaient dit que les Boliviens étaient "spéciaux" pour rester correct, on comprend mieux pourquoi maintenant. Ceci dit, ne généralisons pas et attendons de voir.

Arrivés à San Matias, il nous faut chercher la police pour faire les papiers. Je demande à une ado. Elle ne daigne pas me regarder et me répondre. Ca commence à me chauffer le bonnichon et elle se prend quelques mots doux.

La police ouvre à 2h 30. Des gens s'affairent devant la porte du poste qui ne veut pas s'ouvrir. Ce sont les policiers eux mêmes. Ils changent de clé, appellent d'autre collègue pour une autre clé. La porte ne veut rien savoir. Un chauffeur de taxi apporte son tournevis. Rien à faire. La porte fait de la résistance. Je vais chercher une minute pour démonter les pneus et leur donne. Ce n'est pas moi qui vais bousiller la porte. Le flic force la porte. Eureka.
Les formalités se font en 5 mn. On ne nous demande rien, par contre 4 jeunes boliviens de La Paz glissent un bifeton. Les vieux démons.
Un tour à la douane. 10 mn et on ne nous demande rien. C'est d'ailleurs  écrit en toutes lettres dans la douane que tout est gratuit.
Nous avons notre césame pour 90 jours de Bolivie, et 300 km de pistes nous attendent avant la région de San Ignacio de Velasco où les missions jésuites sont classées au Patrimoine mondial de l'Unesco. On a vu des photos; elles sont restaurées et c'est autrement plus beau que les missions d'Argentine. Nous vous dirons et montrerons tout cela.

Pas facile de trouver un bivouac; nous sommes toujours dans le Pantanal et la piste est une digue surélevée entourée de marais où il est difficile de s'immiscer et de stationner. Mais nous ne connaissons pas le pays, les gens ( nettement moins chaleureux et cordiaux que les brésiliens ou argentins) et ne voulons pas prendre de risque d'autant que la piste est à quelques km de la frontière brésilienne et que c'est certainement une route de contrebandiers.
Finalement nous arriverons à disparaitre du circuit.

21 mai 2010.
 Nuit sans problème. On continue la piste. Nous ferons 200 km dans la journée avant de nous poser à 20 km de San Ignatio ville de la première mission à visiter. 200 km extenuants, sur une piste dégueu, avec de la tôle, des ravines dans de fortes descentes ou de fortes montées. La moyenne est inférieure à 35 km/h.
On se demande comment Paul et Nadine ont pu passer par là avec leur camping car sans débattement et avec un énorme porte-à-faux arrière, et combien de temps ils ont mis. Personnellement, nous sommes admiratifs car nous n'aurions pas la patience de rouler au pas pendant 300 km, et encore ce n'est pas finit car il faut rejoindre le goudron et il doit bien y en avoir autant.
Voilà pour la route. Maintenant les contrôles. C'est bizarre comme personne dans les sites internet ne s'étend sur ce sujet. On a l'impression que chacun veut raconter son voyage de la plus belle manière, enjoliver l'aventure sans montrer les emmerdes que l'on peut raconter. Car ça fait vraiment chier ces enregistrements. Tu viens d'où (Ducon il n'y a qu'une route) tu vas où (RE Ducon il n'y a qu'une route à touriste j'entends et en plus on raconte ce que l'on veut) . C'est pour le travail? Tu ne sais pas ce qu'est un touriste. Qu'est ce qu'il y a dans les malles? Connard, de quoi a besoin un touriste, de fringues, de godasses.
On se croit vraiment revenu au bon vieux temps de l'Afrique. Et puis, à la fin, t'aurais pas une petite collaboracion? Réponse: va te faire foutre.

Comme vous pouvez le constater, cela m'horripile de voir que des militaires jeunes, très jeunes, puissent t'emmerder. Ils ont des cases á remplir (les leurs d'abord mais ils n'y arrivent pas) et n'essaient même pas de comprendre. A un poste, une case du cahier était restée vide et il voulait venir avec nous dans la bagnole avec sa pétoire. Non mais, il rigole ou quoi?

Je ne sais pas combien de temps on restera en Bolivie, mais le nombre de splendeurs à voir et la vitesse à laquelle on roule, il va falloir y rester un certain temps. Zen.

En plus, c'est dingue de constater que des peuples (les boliviens et brésiliens par exemple) qui se cotoient, soient si différents et incapables de prendre ce qui est bien chez l'autre. Pas de sourire, ne cherchent pas à communiquer, des défaillances d'organisation sociale (personne ne prend en charge par exemple les ordures - il y a des décharges sauvages partout et ce n'est quand même pas compliqué que le maire d'un village organise le brulage des déchets).
Cela nous choque. Ce n'est pas parce que l'on est pauvre que l'on ne peut pas être propre. Et la pauvreté, pourquoi un pays avec des richesses naturelles aussi importantes a si peu évolué alors que d'autres ont su le faire? Nous n'avons pas la réponse mais elle n'est surement pas que dans le fatalisme.

Maintenent, redevenons un bon touriste, comme dirait JJ Rousseau.

DOnc, après 300 km de piste exténuante pour nous et la voiture, on arrive à la première vrai petite ville, San Ignatio de Velasco. De la terre, de la poussière, des marchés et des étals qui ne sont pas sans nous rappeler certains souvenirs.
Nous faisons des courses. Les prix sont déments. Quelques exemples.
Pour mémoire, 1 boliviano (bol) vaut 0,10€.
Un gros avocat (le fruit): 1 bol. 12 petites bananes 5 bols. Le kilo de steak:24 bols!!
Nous déjeunons d'une assiette complète viande légumes pour 8  bols!!! On ne piqueniquera plus le midi.
Le gasoil est à 3,72 bols prix unique dans le pays sauf à moins de 100 km des frontières où les étrangers paient le double.

Revenons à l'aspect touristique. A San Ignacio, nous visitons une église en bois sympa. On verra plus tard que ce n'est pas la principale, mais qu'à cela ne tienne, elle est jolie.



Puis 42 km de piste pour Santa Ana village traditionnel chiquitana. Les gens parlent d'ailleurs les 2 langues. L'église est vraiment belle, bien restaurée avec l'aide de l'Europe selon le style traditionnel que les Indiens avaient mis en oeuvre sous l'égide des Jesuites. Piliers en bois maissif sculptés en torsade, chaire décorée de motifs religieux et païens, dorures. Un peu baroque. Joli à voir.
En fait, elles sont toutes un peu sous le même style, que ce soit San Miguel, San Rafael, Concepcion ou San Javier. Nous les verrons toutes car elles sont sur le chemin qui nous mènera à Santa Cruz.
A Santa Ana, nous rencontrerons Alain et Nadine qui, en 4x4, effectuent depuis un an et demi des voyages de 3 mois sur le continent, voyages entrecoupés de retours en France.

Arrivés à San Miguel, nous entendons un bruit anormal dans le toy. Il faut dire que la piste y est pour quelque chose. Impossible de continuer en l'état au risque de casser encore plus. Nous décidons de bivouaquer aux portes du village près d'une lagune plutôt jolie, mais avec des ordures éparses. Nous allons tester les Boliviens dans leurs relations avec l'étranger. Ils nous ignorent complètement. A peine un petit bonjour. Vous allez me dire que comme cela, nous sommes tranquilles. Certes, mais un petit dialogue nous ferait plaisir. Non. Dommage.

Nous en profitons pour faire le diagnostic de la panne; silent bloc du haut d'amortisseur arrière qui s'est fait la malle. L'amoorto gigote dans son emplacement, risque de se barrer. Une chance la coupelle et l'écrous sont restés. Cela devrait pouvoir se réparer sur place, à la bolivienne. Leurs voitures doivent avoir les mêmes symptomes.
Le lendemain, nous trouvons un mécano qui nous répare cela avec 2 bouts de pneus. C'est suffisant. Tarif majoré le dimanche: 70 bol.

Et nous découvrons une autre facette de la personnalité bolivienne; la roublardise. Nous ne serons pas les seuls à nous en plaindre, mais c'est ainsi.

L'après midi, direction concepcion toujours sur une piste brise tout. Au pique-nique, constat amer: fuite au réservoir d'eau et là, c'est plus problèmatique. En effet, le réservoir est en inox, matériau qui se soude chez nous par des spécialistes. Alors, en Bolivie, en trouver un??
Le moral vacille; on sort à peine de l'amorto qu'un autre problème arrive. On nous avait dit que les pistes boliviennes étaient très dures.

A Concepcion, nous retrouvons par hasard Alain et Nadine. Même punition pour son toy; silent bloc barré. J'espère que ton mécano t'as dépanné correctement Alain.



Par contre, bonne nouvelle pour nous, Alain a de la résine et a concocté un emplatre au réservoir. Ce soir, à Santa Cruz, après  plus de 200 km de route, cela tient. On croise les doigts.

Nous sommes donc à Santa Cruz de la Sierra, plus importante ville de Bolivie, devant la capitale La Paz. Et là, c'est un contraste saisissant. Autant ce que nous avons vu de la Bolivie n'était que pauvreté, archaïsme, poussière, à Santa Cruz, c'est l'opulence. Certes pas pour tout de monde, mais tout de même. Plusieurs indicateurs; les voitures d'abord. Des Hummers à tout les coins de rue, des toyota Toundra en pagaille ( en France je ne sais pas si j'en ai vu un), des toy nouveaux modèles 8 cylindres à 80 000 €.
Autre indicateur; les rayons de supermarchés au demeurant inexistants ailleurs. Camille est restée sur le cul devant le rayon céréales. Même au Brésil, elle n'avait jamais vu ça. Elle en a fait une provision de fourmi. Des produits importés en masse, du matériel agricole de taille impressionnante. Je me demande si les riches ne sont pas plus riches qu'ailleurs.
Alors certains diront que tout cet argent n'est peut être pas gagné dans des affaires licites. No se.En tout cas, il y a bien 2 Bolivie: celle de Santa Cruz, riche, opulente et l'autre, loin, loin derrière.

Par contre, pas de camping à Santa Cruz et nous passerons la nuit la plus bruyante de notre périple sur un parking de magasin sur une grande avenue. Ne connaissant pas le pays, nous n'avons pas voulu prendre de risque en dormant dans une rue calme et déserte. En attendant des nuits plus calmes dans les Andes que nous allons bientôt aborder.
Au matin, nous allons à la concession Toyota acheter des pièces: silent blocs et plaquettes de frein. Accueil très professionnel, super compétent, atelier extra, prix comme en France. Equipement le plus moderne possible; imaginez les employés pointant grace à une machine à emprunte digitale; On se croirait dans les Experts. Ah j'oubliais; la sélection du personnel féminin doit se faire avec CV...et photo, car toutes celles que nous avons vu arriver étaient des canons, et pas des grosses Berta ni des mamas de l'Alti Plano. Désolé Jean Luc, on n'a pas de photos.


mercredi 19 mai 2010

Brésil: synthèse


Points forts

- esprit, culture brésilienne
- on y mange bien
- on s'y sent bien
- Pays à cheval entre la modernité et des valeurs traditionnelles
- aucun signe d'insécurité
- diversité des paysages et des climats
- diversité et nouveauté (pour nous) des animaux

Points faibles

- Distances incroyables
- Coût excessif de tout ce qui touche au loisir, sans rapport avec le niveau de vie moyen (salaire moyen 550 R selon Marco)
- Prix du carburant de 1,80 R à 2,40 R (change 1€ = 2,40 R environ)
- Notre point faible: la langue. Promis, pour tout ce qu'on a pas vu, je bouquinerai le Portugais en 40 leçons

On reviendra dans ce pays qu’on a beaucoup aimé.

La Transpantaneira: encore un mythe qui tombe

Après la Chapada, direction Pocone point de départ de la Transpantaneira (équivalent de la trans amazonienne pour le Pantanal).
D'après tous les récits, nous nous attendons à monts et merveilles. Hélas, notre enthousiasme va vite disparaitre au soleil (il fait à nouveau 40° depuis quelques jours et c'est dur surtout lorsqu'il faut s'enfermer le soir à cause des méchantes petites bébètes).
La piste en elle-même comprend beaucoup de tôle et est plutôt dure. Et puis, on ne voit pas autant d'animaux que sur les 2 autres pistes que nous avions précédemment parcourues et qui elles,ne sont pas indiquées sur les guides. Un tamanoir tout mouillé, un petit tamanoir, des alligators bien sur, des oiseaux également. Mais rien d'extraordinaire.
On n'aurait peut-être pas du faire les autres pistes et là on n'aurait pas pu comparer.

Mais, on s'émerveille quand même; Un Tuiuiu (le  nom du fameux jabiru au cou rouge). Prononcez touyouyou. Un tuiuiu qui fait de la maçonnerie sur son nid, un autre qui fait sa toilette, un petit capivara qui tétouille, un alligator qui grogne quand Annie s'approche (c'est moi qui l'ai envoyée pour la photo), des cochons semi sauvages qu'on prend au début pour des tapirs.

On s'est dit que sur une piste aussi "renommée", on verrait bien quelques voyageurs. 5 minutes après, on croise un camping car de français, Nadine et Paul, qui sont sur les routes nord et sud américaines depuis 10 ans. C'est pas mal pour des tapamalous et pour leur âge canonique (je vais encore me faire taper par Nadine). Après 2 heures de discussion et d'échange sur la piste en plein cagnard, eux retournent sur leurs pas et nous continuons.

Nous sommes maudits; Il n'a pas plus ici depuis un mois. Nous arrivons, et le soir, orage. Le matin, je vous laisse deviner, c'est la gadoue. Le toy débourre pas mal et la piste dure devient molle. Nous sommes parfois pas loin de se mettre en travers et il faut faire gaffe car de chaque côté, il y a la flotte.

Au terme de cette piste, à Porto Jofre, il y a un hotel et un camping en construction. Nous y rencontrerons Helmut et Ingrid, 2 allemands et leur camion MAN 4X4 en piste depuis 5 ans. Eh oui, nous sommes des petits joueurs. Discussion, échanged'infos, c'est la tradition du voyageur.
Nous pourrons par la même occasion admirer de près des aras magnifiques dans leur nid.

La piste étant un terminus, nous faisons en sens inverse les 150 km qui nous séparent de Pocone. Et là, nous retrouvons nos amis français qui digéraient. L'occasion fut trop belle et nous passames un bivouac ensemble à user, abuser?? de certains apéritifs et digestifs dont du viagra du Pantanal. Ce site étant pour tous publics, nous n'en dirons pas plus sur la courte nuit qui suivit. A 50 ans, c'est déjà bien, alors à 92, c'est un prodige.
En tout cas,nous avons passé un agréable moment ensemble. Nous avons bien ri et au plaisir de se revoir.


Sur ce, chacun va de son côté. Nous allons vers Caceres, puis la Bolivie après au global 6 semaines passées au Brésil, pays fort agréable.


A bientôt en Bolivie où nous espérons en prendre aussi plein les yeux.

Rencontre du troisième type...sur la Chapada dos Guimaraes


Nous voici partis pour une longue liaison routière entre le Pantanal sud et le Pantanal nord. Environ 1000 km. Eh oui, ici, les distances sont grandes et on est parfois surpris car avec une carte au 4 000 000 ème, ce n'est pas évident au premier coup d'oeil.

Détour par la Chapada dos Guimares car tout le monde dit que c'est superbe.

Nous arrivons par une route bordé d'immenses champs de maïs ou de coton, et nous restons sur notre faim. Une pancarte annonce une grotte; le Routatd dit que c'est la plus grande grotte du Brésil, mais ne dit pas que c,est sur une propriété privée et que outre le droit d'entrée de 15 R (ce qui est très raisonnable), le guide est obligatoire et là c'est 100 R. Idem pour tous les autres sites, y compris des ballades à pied.
C'est là où le bât blesse. Quand on pense qu'à Iguazu, on paie 35 R par personne et pour un spectacle d'une autre dimension.
En plus, ce qui nous a fortement déplu, c'est que le propriétaire des lieux doit se planquer à attendre et compter les visites car à peine arrivés à l'entrée de la grotte, le sbire de service a reçu un coup de fil demandant des précisions sur les nouveaux visiteurs. On ne comprend pas le portugais, mais on comprend un peu.
Pour compenser, le soir, nous en serons quittes pour un bivouac de rêve, avec pleins d'oiseaux dont des colibris. Pas facile à filmer ni à prendre en photo.
Tiens, en parlant d'animaux, sur la route, on a aperçu un petit tatou vivant, sur le bord de la route. Jusqu'à maintenant, ils étaient malheureusement tous écrasés.

Après notre bivouac paradisiaque, nous nous rendons à la maison du tourisme, le syndicat d'initiative local. Une brésilienne très enrhumée attend le chaland. Là, la déception est revenue à la surface. Dans un haut lieu touristique, la collaboratrice au tourisme ne parle que le portugais. Ni espagnol, ni anglais. Déroutant. On lui demande un plan des nombreux sites à visiter. Elle nous montre le sien et ne peut nous le donner car...elle n'en n'a qu'un seul.  On lui demande la liste des sites que l'on peut visiter sans guide, car un guide pour nous faire faire de la marche à pied, très peu pour nous, surtout à 100 R. Pour toute réponse, elle nous renvoie à l'entrée du parc national.  Comme service, on fait ;mieux.
Ok, direction l'entrée du parc. Sur la route, un panneau avec un logo appareil photo nous indique un site que l'on pourrait peut être observer tous seuls. Quelques km de route, puis de chemin et...une barrière fermée avec un cadenas. J'espère que c'est le même cadenas partout, sinon les guides doivent mettre 2 heures à trouver la bonne clé.
C'est vraiment dommage car le site est très beau. La Chapada est en fait un plateau culminant à 800 m et surplombant la plaine de Cuiaba. La roche est ocre, et  la cassure se fait par de nombreuses falaises toutes magnifiques, avec parfois de belles chutes d'eau. Ces sites sont pratiquement tous sur des terrains privés, ce qui fait que l'on arrive à ce modèle de gestion qui nous exaspère.
C'est fini. On jette l'éponge. On mange sur place et puis on décide de se casser.
Arrive alors un véhicule de tourisme avec 2 personnes à bord. Salutations d'usage. Le passager nous lance alors: "Vous parlez français?". Stupeur.  Un français? Non, un brésilien parlant français, avec un T shirt en français du club med. Comme nous, ils viennent voir le site, comme nous ils sont stoppés par une barrière cadenassée. J'explique le malaise. Restupéfaction. Il nous explique être membre du gouvernement fédéral,, directeur du marketing et du département intégration nationale. Par les temps qui courent, faut pas dire ça à Sarko, il pourrait le débaucher pour remplacer Besson.
Nos mésaventures le mettent en rogne. Et il nous invite à le suivre pour aller visiter des sites en sa compagnie. Arrivé au Parc national, Marco (c'est son nom) téléphone au Ministre du tourisme du Mato Grosso lui expliquant (avec conviction) que ce qui nous arrive est anormal et inacceptable. Merde, des petits français à l'origine d'une crise gouvernementale au Brésil, on aura tout vu.
Non, bien sur, et on passera le reste de l'après-midi ensemble, avec son chauffeur Kiever très sympa aussi. Baignade dans les chutes d'eau à température...on va dire tropicale.
Marco nous raconte ses 5 années passées à Paris, en tant qu'étudiant et dans le corps diplomatique, la défaite du Brésil de 1998 et comment la délégation brésilienne à Paris l'a vécue, sa famille originaire de Bahia avec un père gouverneur de l'Etat, des frères députés ou autres fonctions importantes. Il nous parle de Lula, des futures élections présidentielles.
Réciproquement, il est ébahi quand nous lui contons notre mode de vie de nomade, de voyageur au long cours. Cela semble lui apparaitre comme quelque chose d'irréalisable, voire d'extraordinaire, en tout cas de super.
Comme quoi!
Nous finirons l'après-midi (à 16h 30 car l'avion de Marco décolle vers 17h 30) dans la pousada (hotel restaurant) avec une vus magnifique sur les falaises et une cuisine brésilienne traditionnelle fort agréable.
En tout cas, ce samedi restera une journée mémorable, avec une rencontre humainement chaleureuse et fort agréable. Merci Marco pour nous avoir fait partager ton temps et ton amitié. Et on espère bien se revoir, soit au Mans, soit à Brasilia ou Bahia lorsqu'on sera dans le secteur. Merci aussi ,,à Kiever pour ta gentillesse.
Au fait, Marco, on espère que tu n'as pas loupé ton avion!!
La journée se terminera par un bon petit bivouac, tranquilou, avec une vue magnifique sur les sommets environnants et une chaleur accablante.

Machins, bidules, trucks...



Nous ne sommes pas aux States, et pourtant l'esprit est là. Certes, il manque des chromes, des logos comme Kenworth ou Peterbilt, mais le nombre d'essieux est bien présent. Voici quelques spécimens de ces monstres de la route, qui sont les veines et les artères d'un Brésil en pleine croissance économique.
Le trafic routier est des plus denses, d'autant que le réseau ferroviaire est lui des plus...réduit.



Puisque nous sommes sur le sujet de la route, que le comportement routier des Brésiliens est des plus courtois. Jamais un coup de klaxon, jamais un signe d'énervement, ce qui est parfois surréaliste pour un français. Un exemple, en pleine ville de Cuiaba. Un petit jeune tombe en panne avec sa pétrolette, boite de vitesse bloquée en plein milieu d'un carrefour. Il bloque tout. Je vous laisse imaginer ce qui se serait passé chez nous. Ici, rien, tout le monde attend patiemment qu'il évacue la route.
Je vous laisse réfléchir la dessus, comme dirait un certain Parking, artiste au nom biem nommé.

jeudi 13 mai 2010

Carte Google actualisée

Pour que vous puissiez mieux situer le trou du cul du monde, la carte a été actualisée dans ses généralités.
Déplacez vous avec la mimine sur le continent sud américain et vous verrez où nous sommes.
Hasta luego

mercredi 12 mai 2010

Pantanal


Après ce bivouac super sympa, nous allons à une trentaine de kilomètres à la ville de Marechal Randon; nom que l'on ne s'attend pas à trouver ici au Brésil, mais cela nous rappelle que toute l'Amérique du Sud est essentiellement une terre d'immigrés, à l'exception de la Bolivie où les indiens sont majoritaires me semble t il.
Marechal Randon est une ville où le portique d'entrée a des allures bavaroises. On apprendra que, après Blumenau, autre ville brésilienne, s'y tient la deuxième plus grande oktoberfest.
Internet, un jeu d'essuie glaces tout neuf. Pendant ce temps, notre toy intrigue, interroge. Un belle blonde (si si) se penche sur le cric, un si gros cric qu'elle n'en n'avait jamais vu de pareil auparavant. Nous sommes aussi abordés par un musicien bassiste qui parle un anglais fluently. Il est admiratif devant ce que l'on fait.
Le temps passe; il est 5h 30 et le soleil se couche à 6h 10. Ces considérations anodines pour vous sont d'une extrème importance pour nous car une fois la nuit tombée, il nous est impossible de trouver un bivouac, et ici tout le monde nous a dit de ne pas rouler de nuit. Nous sommes en bordure du Paraguay, haut lieu apparemment de tous les trafics.
Un premier chemin se solde par un échec, Un 2e se solderait par un pis aller; un père de famille et ses 2 jeunes enfants nous indique un racoin à 30 m de la route. A défaut, ça pourrait aller mais il y a le bruit de la route . On s'enfonce dans le chemin. Il nous suit avec sa pétrolette et ses 2 bambins...et le chemin se termine chez lui.
Nous passerons la nuit dans cette grande et coquette maison qui est une ferme, en compagnie de Anderlex et sa femme Giovana et leurs 3 enfants. Quelle gentillesse, Quelle hospitalité. Nous passerons une excellente soirée ensemble, nous en parlant espagnol qu'ils comprennent globalement. Anderlex est d'origine italienne par son père et allemande par sa mère, mais les deux cultures initiales se sont effacées au profit de la nouvelle nation. Ils exploitent avec d'autres membres de la famille environ 150 ha de céréales (maïs, soja, blé, avoine) pas forcément transgenetico et ont pour leur consommatiion personnelle des cochons, des sangliers et des vaches.
Nous mangerons ainsi d'excellents produits de la ferme, tels que salami de sanglier, de porc, fromage maison, confitures de figues.
N'ayant pas le loisir, l'occasion ou l'argent pour connaitre le monde et leur pays, ils sont avides de savoir comment est la France ou même l'Afrique et sont surpris d'apprendre que chez nous le coût de la vie est démesuré, que des gens ne peuvent pas se payer un logement même en travaillant, que chaque hiver des gens meurent de froid. Le mot stress ne leur est pas familier, ce qui n'empéche pas les gens d'être partout très serviables. Comme quoi, on ferait bien chez nous de réfléchir à deux fois quand on pense que c'est en pressant les gens que l'on en obtient la quintessence.
La nuit fut trés froide. Camille choisira de dormir sous sa barraqua, tandis qu' Annie et moi choisirons le luxe d'une chambre douillette.
Le lendemain, ils voudront  nous garder une journée de plus, mais il faut bien avancer. Il nous reste environ 700 km pour aller à Bonito au sud du Pantanal. En tout cas, après les accolades toujours pleines d'émotion, nous partirons par une journée qui s'avèrera très chaude, plus de 40!!!! Cela faisait longtemps. C'est dur.

400 km plus loin, avec de nombreux nandous aperçus le long de la route, nous passerons la nuit au milieu d'immenses champs de canne à sucre, avec de magnifiques papillons bleus (impossibles à photographier malheureusement) et des pas gigantesques de matous. Camille se voit déjà dans l'estomac d'un jaguar, mais on lui dit qu'il sent avant de goùter, et dans ce cas, il n'y a aucun risque.
La nuit fut chaude, chaude (non ce n'est pas intime) et le lendemain...il pleut.

Et rebelote. Ici, une pissée de 10 mn vous transforme un court de tennis en terre battue en véritable bourbier. Le temps de plier et on a  des godasses de plomb, non de boue.
On se farcit 400 km sous la flotte pour arriver à une petite ville dénommée Bonito et renommée pour son écotourismo comme ils disent, entre autres du snorkeling dans une eau cristalline où vous apercevez de gros poissons.
En fait d'eau cristalline, c'était de l'eau boueuse pour cause de pluie.
On a décidemment pas de bol; ça fait 2 fois qu'on arrive 1 jour trop tard.
Pour indication les tarifs 65 R la descente de 2 heures. Pas donné mais original.
A l'office de tourisme arrive un 4x4 de français, ce qui fait toujours plaisir. C'est un jeune couple Gilles et Anne France et leurs 2 bambinos Eliott et Gaspard qui teminent un périple de 10 mois autour du monde. On passera la soirèe ensemble autour d'un pastis et d'un verre de vin au camping Gordo (25 R par personne - beau cadre - possibilité de snorkeling gratos puisqu'il est situé sur le rio en question).
Le lendemain 8 mai, jour de commémoration, il pleut toujours. Nous quittons Bonito par une piste détrempée. Le Toy n'est plus blanc mais rouge. On y aperceoit de nombreux oiseaux ce qui est toujours sympa dans cette grisaille. Et on croise un couple de suisses dans leur Toy 75 qui baroudent depuis des lustres.
Nous nous dirigeons vers le Pantanal où il y beaucoup d'eau. Quitter la route pour bivouaquer est impossible et on passe la nuit dans une station service à Miranda. On est toujours accueillis à bras ouverts; on nous offre le meilleur emplacement et les douches. Dommage que les camions ne soient pas électriques et en plus, ce soir, il y a un putain de chien qui hurle à la mort. Il va passer à la casserole s'il continue comme ça.

Finalement la nuit sera très calme. Le lendemain, petit miracle, un ciel bleu azur. Nous décidons d'aller direction Corumba sise à la frontière bolivienne pour faire une piste de 120  km, piste qui est en fait l'ancienne route. Piste sablonneuse humide pour une partie, elle est facilement praticable par temps humide. Piste magnifique avec environ quatre vingt ponts de bois, et l'on aperçoit quantité d'animaux tels les caïmans, capivaras (cabiais), oiseaux de toutes sortes dont de magnifiques jabirus (mot d'origine guarani) blancs et noirs avec un jabot rouge (je ne connais pas le nom exact). Bref, une piste à faire en prenant son temps. Et comme partout il y a des toubabs que l'on trimbale pour fort cher et qui ne s'arrêtent pratiquement jamais car le temps est limité.
Traversée en balsa du rio Paraguai, avec beaucoup de courant, sur un bac (20 R) géré par l'église évangéliste du coin.
Seul bémol, c'est dans un parc national, et il est interdit de camper, ce qui nous oblige à aller jusqu,à Corumba pour trouver refuge dans...una estacion de servicios. De toutes manieres, et c'est un probleme global aux 3 pays que nous avons fait, il y a des clotures partout et ce n'est pas toujours facile de trouver ub coin de bivouac facile d'acces.
Ce n'est pas la plus agréable car située en ville, mais ce sera l'occasion pour nous de rencontrer  Joan Alberto, routier de son état, qui parcours le continent avec son camion pour livrer des machines de BTP. Ce qui est remarquable, c'est qu'il voyage avec sa femme Patricia et leur petite fille de six mois Maria Eduarda. Si nous avons peu de place, que dire de leur camion . Ils n'ont que la cabine et aucune commodité dedans. Heureusement les stations services leur permettent de prendre des douches chaudes et gratuites.
En fait, ici, et chez nous aussi, les routiers vivent ainsi mais ici ils ne connaissent pas les 35 heures.
Joan Alberto fait par ailleurs de la voltige aérienne. Nous avons vu des photos où il passe sous des ponts de rivière, et si nous repassons par l'état du Rio grande do sul, nous sommes conviés à faire un tour. Je ne sais pas s'il fournit le sac papier.
Certains camions ne redémarrent pas au matin, et, comme en Afrique, ils mettent une corde de 1 cm de diamètre pour tirer un 19 tonnes, et forcément la corde lache. C'est ça l'Amérique.
Nous avons passé un bout de soirée ensemble à siroter una cana, alcool de cane à sucre. Pas mauvais, mais ne pas abuser.
Le lendemain dix mai, un petit tour au port où il y a des maisons coloniales restaurées et donc de la couleur.
On achète du poisson local; un pacu. On prend le plus petit: 1,7 kg vidé. Et un piranha, 0,7 kg vidé aussi le tout pour 30 R. C'est dingue la taille des poissons. Il y a un poisson chat avec une gueule de 25 cm de large, et des pintados de 1 m de long. Pour nous 3, cela fait juste. Nous gouterons le piranha le sir même; c'est fin, très fin, et on retentera l'expérience. La poissonnière nous expliquait que quand tu pêche le piranha, il ne faut pas lave les mains dans l'eau. Dès qu'ils sentent le sang, ils deviennent fous et tu as vite fait de te etrouver manchot. On comprend n voyant la machoire et on essaiera d'en ramener un exemplaire à la maison.
Nous nous renseignons aussi pour un bateau qui remonterait le fleuve Paraguay jusqu'à Porto Joffre fin de la transpantaneira route qui pénètre le Pantanal. Nous imaginions le pri mais maintenant nous savons. 4 jours de nvigation; 180 R par ersonne et 800 pour la voiture. En fait, au Brésil, la nourriture n'est pas trop chère. Par contre tout ce qui touche au loisir est hors de prix, et c'est la même chose pour les Brésiliens. En fait, on a l'impression que la classe sociale qui a accès aux loisirs casque un max. Remarquez, si ça marche, les locaux auraient tort de se priver. Ce qui se passe aussi par rapport à quelques années, c'est que la conversion euro real s'est détériorée pour nous européens. C'est comme ça.


Retour à Miranda, puis Anastacio, Aquiduana pour se diriger vers le nord du Pantanal jusqu'à Cuiaba capital du Mato Grosso. Il y a quand même mille deux cent bornes. Sur la carte, on voit un petit trait qui évite Campo Grande capitale du Mato Grosso do sul et raccourcit, et bien sur nous nous retrouvons sur une piste de terre direction Rio Verde do Mato Grosso.
Aujourd'hui 11 mai, nous avons allègrement fait 117 km à 25 de moyenne. En effet, cette piste s'est avérée superbe avec sur notre droite une sierra ocre et verte de végétation, et géniale aussi pour l'observation des animaux, et comme on fouine partout, nous sommes sans cesse arrêtés.
Nous avons bien sur vu les traditionnels capivaras, caïmans,  ñandus, mais aussi de magnifiques et nombreuses nouvelles espèces d'oiseaux dont des aras bleus de toute beauté, des sangliers nonchalants, des  cervidés et un animal très difficile à observer, le tamanoir. Comble debonheur, nous l'avons observé fouinant la terre de son long museau.


Nous n'avons pas encore vu de tatou et aucun grand félin, mais cela est une autre histoire.
Nous avons été comblés, et cela nous  a confortés dans notre manière de voyager en prenant son temps et en sortant des sentiers battus.