Trajet Amérique du Sud


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vendredi 18 juin 2010

le salar d'Uyuni


Nous quittons la ville de Sucre pour la deuxième fois. On commence à avoir nos habitudes, notamment la place de bivouac sur la place San Rocca où nous bénéficions du wifi d’une richissime demeure. C’est le luxe ; surfer dans le Toy, et à grande vitesse svp.
Nous repassons par Potosi, mais cette fois ci par la route du haut, celle qui monte à 4300 m. Un rappel historique sur Potosi s’impose.  Les conquistadores sont restés dans le coin uniquement pour les richesses du sous-sol de Potosi. En effet, la montagne de Potosi recèle du minerai d’argent en masse. D’ailleurs, elle s’appelle le cerro rico, le mont riche. Charles Quint a déclaré Potosi ville impériale et les Espagnols ont instauré la mita, le travail obligatoire pour les Indiens dans les mines. Des millions ont ainsi succombé aux effroyables conditions de travail.
L’Espagne s’est ainsi enrichie sur le Cerro rico. On dit qu’on aurait pu paver une route d’argent de Potosi à Madrid. Les grandes fortunes européennes se sont faites sur l’argent de Potosi. A contrario, l’Espagne s’est endormie sur ses lauriers  et s’est ainsi retrouvée à la traîne de l’Europe.
Puis, l’exploitation des mines n’est plus restée rentable et les mineurs se sont retrouvés à la rue. Ils se sont regroupés en coopératives pour exploiter à leur compte la mine mais c’est toujours la misère. C’est cette misère là que les touristes visitent aujourd’hui à Potosi en payant une agence qui va les guider dans la mine. On peut se demander pourquoi les mineurs n’ont pas l’initiative d’organiser eux-mêmes les visites et bénéficieraient ainsi de la manne touristique !
Alors, quand on emprunte la route du haut Potosi, c’est cette misère qu’on apercoit. C’est glauque, lugubre, triste, e en plus dans le froid des 4300m d’altitude.
Nous n’irons pas visiter les mines. Par contre la ville de Potosi, du fait de l’argent de l’argent, recèle de beaux monuments coloniaux, certains restaurés, d’autres à restaurer. Mais la ballade est agréable.
On sent bien la richesse de la ville avec une jeunesse bourgeoise et occidentalisée qui déambule sans retenue dans les rues étroites. C’est presque plus flagrant qu’à Sucre ou Santa Cruz.


Mais n’oublions pas notre objectif, le salar. Direction Challapata, une ville minable plus au nord, une ville dégueu, avec des poubelles partout, de la poussière, une ville à éviter. Puis, direction l’ouest pour rentrer dans le salar par le nord, par le volcan Tanupa qui culmine à 5432m. Une piste en cours de goudronnage, une poussière immonde qui rentre partout, dans le véhicule, dans la gorge, dans les trous de nez…Pour finir par un bivouac au pied du volcan près de la ville de Salinas  (parce qu’elle est entourée de salines).
Les soucis reviennent. Nous avons refait le plein d’eau dans une station service toute neuve, et la flotte a le gout de carburant. On a eu peur car notre réservoir d’eau est collé au réservoir de diesel et on a pensé à une fuite. A priori non, le problème vient de la flotte qu’on a prise. Retour à Salinas, on vidange et on reprend de l’eau à une fontaine mais le gout persistera.


Nous contournerons ensuite le volcan par une piste trialisante pour découvrir d’un coup d’un seul le salar de quelques centaines de mètres de hauteur. Le spectacle est stupéfiant ; cette immensité immaculée qui s’étale devant  nous, avec ce ciel azur. Tout simplement éblouissant, au propre comme au figuré.
Pour s’engager sur le salar, l’approche est risquée car les bords sont gorgés d’eau et donc très mous. Nous trouvons la piste empruntée par les locaux pour arrivée sur le sol sec, dur …comme du sel, qui nous permet de rouler bon train jusqu’à Isla grande, un bout de rocher planté au beau milieu du salar. Nous y passerons la nuit, seuls au monde, et nous retrouvons ainsi les sensations que procure le désert de sable. Nuit à -6,5 dehors, 2 à l’intérieur, nous sommes bien au chaud dans nos duvets. Pas de chauffage. Justement, à ce propos, lors d’un bivouac précédent, nous avons testé notre chauffage à 4100m ; il fonctionne parfaitement grâce à la pompe haute altitude que j’avais installée en plus de la pompe initiale. C’est bon à savoir.


Nous allons maintenant rejoindre la ville d’Uyuni, histoire de se connecter à internet et de refaire quelques courses avant la grande traversée de 500 km du sud Lipez vers San Pedro de Atacama au Chili. C’est là, dit-on, que se trouvent les plus beaux paysages d’Amérique de sud. Nous vous raconterons.
Mais les choses ne se passeront pas comme ca. Après 20 km, nous apercevons deux petits points noirs à notre gauche qui roulent sur le salar dans notre direction. Nous nous dévions pour aller les saluer. Ce sont 2 jeunes français partis pour un tour du monde à vélo. En fait de 2, ils sont 6 au global et arriveront quelques minutes plus tard. Nous discutons, racontons chacun nos expériences, et un autre cycliste solitaire nous rejoint. Nous bivouaquerons donc ensemble. Le toy accueillera donc 10 personnes (record absolu) dans son salon pour partager une bouteille de Martini et ainsi nous discuterons largement après le coucher du soleil. Ce sera pour chacun un excellent souvenir du Salar. Merci à Sybille, Audrey, Mathieu, Yann, Yann, Cyril, Arthur  pour votre bonne humeur et pour cette rencontre super.

Nous arrivons un dimanche à Uyuni. Il y a des marchés, une fête. Mais cela n’enlève rien au caractère lugubre de cette ville. Les rues sont bien sur à angle droit, beaucoup ne sont pas pavées et ce n’est que poussière, ordures éparpillées par les nombreux chiens errants, bâtiments sans charmes, maisons délabrées. Bref, rien qui incite à passer ses vacances ici. Pas même le cimetière de locomotives près duquel nous bivouaquerons.
Dans cette ville point de départ des excursions dans le salar et le sud Lipez, il y a une multitude d’agences de voyage, de 4x4, d’hotels, de restaurant pour touristes. Rien que de l’artificiel. Pas moyen de se connecter à internet avec son propre ordinateur. Ils ne veulent pas, parce que rien du tout. Ils ont peur, ils ne comprennent rien nous dira un jeune qui tient une salle de jeux électroniques. Et toujours aucun dialogue instructif avec un Bolivien.
Et la plaie pour faire le plein de gasoil où une directive soi-disant officielle double le prix du litre pour l’étranger. Nous savions cela pour la proximité de la frontière, mais pour Uyuni, cela vient de sortir. Il nous a fallu soudoyer le pompiste avec un bifton de 20 bol !
Impossible de faire remplir ses bouteilles de gaz. Impossible de faire laver sa voiture parce que trop froid, parce que ci, parce que ca.
Bref. Une seule envie : se barrer au plus vite.

1 commentaire:

Véronique a dit…

J'ai trouvé votre lien sur le blog des "zarmalouloux". C'est toujours très agréable et enrichissant de découvrir un nouveau blog, et de pouvoir croiser des regards différents sur un même lieu. Bonne route !
Véronique, la mère de Sibylle, une des cyclistes croisées dans le salar d'Uyuni.