Trajet Amérique du Sud


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vendredi 18 juin 2010

Bolivie: sud Lipez

Nous quittons Uyuni par une voie non empruntée par les touristes qui passent habituellement par le salar pour rejoindre le sud Lipez. Nous partons par le sud est afin de découvrir d’autres paysages et de minimiser les km. Dur dur. Un paysage sans intérêt, de la poussière à n’en plus finir, et de grosses difficultés pour trouver son chemin, même avec le gps et les cartes russes. Et aucun péquin pour nous renseigner. Nous sommes seuls dans des zones marécageuses peu engageantes et nous veillons à l’endroit où nous mettons nos roues. Il s’agit de ne pas s’embourber.
Finalement, à force de patience et de persévérance, nous rejoindrons le petit village coquet de San Juan sur la route du sud Lipez.
Je dis coquet car pour une fois, les ruelles sont propres ; pas un sac plastique en vue, pas d’ordures. Des maisons bien entretenues, simples mais en bon état. Il doit y avoir là un maire, non corrompu, avec de bonnes idées, et du bon sens qu’il a su inculquer à ses concitoyens. Comme quoi, quand on veut, on peut faire des choses, sans nécessairement de gros moyens. Malheureusement, la Bolivie (et de nombreux autres pays) est encore gangrénée par une importante corruption à tous les niveaux de l’Etat et des Administrations.
Bivouac à San Juan, 3700 m d’altitude, donc pareil grosso modo que le salar d’Uyuni, et pourtant le matin -12 degrés. Cela commence à pincer. La voiture toussote au démarrage ; il faut s’y reprendre à plusieurs fois. Le gasoil fige et l’additif antigel que j’ai ajouté ne semble pas au top sur le gasoil bolivien réputé pour être de piètre qualité.
Nous avançons dans des terrains différents, du salar au chemin de pierres coupantes en passant par le sable. La vitesse moyenne est très faible tandis que les 4x4 locaux avec touristes à bord foncent comme des fous. Nous ne prenons pas de risque ; une crevaison ou une casse pourrait avoir de graves conséquences. Nous sommes dans une nature magnifique, dure, avec à notre droite un volcan qui montre qu’il ne fait que sommeiller en dégageant de petites fumerolles. Il ne manquerait plus que Ça pète quand nous sommes là ; nous aurions des scoops à vendre.
Nous montons inexorablement, jusqu’à 4800 m. Nous traversons le désert de Siloli qui n’est pas sans nous rappeler la navigation entre 2 cordons de dunes, sauf que là, les dunes sont des montagnes et que nous sommes à près de 5000 m.
Nous trouvons refuge derrière un gros rocher pour nous abriter du vent terrible. C’est une mince protection. A 17 heures, il fait déjà 0 degré. Nous calfeutrons de notre mieux la voiture, mais à 4700 m, l’efficacité est réduite. Une consolation, le chauffage fonctionne toujours à cette altitude. Le coucher de soleil est magnifique. Je suis le seul à le voir ; Annie et Camille tentent de se réchauffer à l’intérieur.
L’obscurité arrive, ainsi qu’une voiture. Nous entendons des « amigos » nous appeler. Ce sont des gens du parc qui nous ont vu dans le noir et viennent nous avertir qu’il est dangereux de dormir ici car les températures peuvent baisser jusqu’à -30 et il y a risque de neige. Ils nous conseillent de les suivre jusqu’à la lagune colorada située 400 m plus bas. En pleine nuit, nous replions tout, et effectivement, une fois là bas, le thermomètre a repris 6 degrés.
Nous repensons à nos 3 petits cyclistes qui vont se lancer dans cet enfer ; impossible de les avertir du risque qu’ils courent.
Le matin, -6,5 seulement. Lever, une marche de une bonne heure à jeun, une petite ascension, des eaux chaudes qui sortent de la montagne, des flamants roses, des lamas qui pataugent, vigognes sauvages.. Nous sommes dans le site merveilleux de la laguna colorada, appelée ainsi en raison de la couleur rouge de ses eaux. Mais il fait froid nom d’un chien et la nature nous fait payer cher.
Le toy démarre bien. Nous partons. Au bout de 10 km, nous croyons apercevoir un camion de ravitaillement bolivien. C’est en fait une famille de voyageurs français, comme nous. Saluts, discussions vitre ouverte, et de fil en aiguille, nous mangeons ensemble et passons un excellent moment en compagnie de Paul et Marike avec leurs 2 bambinos. Nous nous quittons à 16 heures, avec regret, mais nos chemins se croisent et les destinations divergent. Ainsi va la vie.
Il nous faut avancer et nous avons toujours en tête que le bivouac devra se situer le plus bas possible. Plus facile à dire qu’à faire.
Direction les geysers de mañana, mais avant il nous faut passer à la douane située à 80 km de la frontière…et à 5045 m. Ce sera notre record. Nous n’irons sans doute jamais plus haut. Les formalités sont hyper rapides. Il y a à cet endroit le terrain de foot le plus haut du monde. Les joueurs de l’équipe de France devrait venir s’entrainer ici ; cela leur ferait le plus grand bien.
Petite info : la nuit, ici, il y fait -25. Le soir approche. Il nous faut vite redescendre, si l’on peut.
Nous perdons beaucoup de temps à trouver la piste des geysers. On arrive près d’une cocotte minute géante qui fait un bruit assourdissant. Il ya aussi des chaudrons malodorants qui fument. Spectacle austère, et sans la beauté et le charme des geysers de Yellowstone aux USA.
Nous sommes encore à 4900 m. Il est impératif de redescendre. Une piscine naturelle chauffée est à 15 km et nous serons heureux d’apprendre qu’elle est à 4400m. Sur la piste, nous nous faisons dépasser par un semi remorque ( se faire klaxonner à 5000m, c’est dingue !) qui vient de l’usine de fabrication d’acide borique située à plus de 5000m.
La nuit fut chaude…ou plutôt froide, très froide. Nous avons eu -18 dans la voiture pour -22 à l’extérieur. Et le chauffage qui refuse obstinément de fonctionner car le gasoil est devenu de la pâtée. Heureusement, avec nos sacs de couchage, nous n’avons pas froid. Il y a de la glace dans l’habitable, sur les tôles, sur les vitres, sur les lunettes. Les bouteilles d’eau sont gelées en partie, le gaz aussi, et le soleil du matin nous réchauffe à peine de ses rayons.
Comme craint, la voiture refuse obstinément de démarrer. J’aurais du ajouter 5% d’essence. Trop tard. Heureusement, à force de tirer sur le démarreur, elle démarre. Le réchauffeur de gasoil fera le reste. Annie est frigorifiée. Ce sera moi qui sortirai prendre l’air pour toutes les photos, mais le spectacle est d’une beauté sans égal, avec toutes ces cimes de différentes couleurs, blanc, marron clair, marron foncé, orangé, gris. Et le clou du spectacle sera la laguna verde (verte donc) avec un cône parfait qui la surveille en la personne du volcan Licancabur culminant dans les 5900m. Le spectacle est fantastique, mais le vent terrible qui donne justement cette couleur verte aux eaux et la température proche de zéro nous cantonnent dans l’habitacle où il fait 35 degrés derrière les vitres. Le monde est mal fait.

Nous sommes arrivés au terme de notre périple dans ces contrées peu hospitalières, et sans encombre. Nous filerons un coup de main à 2 motards dont l’un a chuté et qui ne peuvent à deux relever la moto lourdement chargée. Puis direction la frontière bolivienne (15 bol par personne car poste touristique) et nous entamons au Chili la longue descente de 47 km qui nous amènera à une altitude plus clémente de 2500 m, à San Pedro de Atacama. Notre premier bivouac au Chili sera tout simplement splendide. Il fait 20 dans la journée et -5 la nuit. Ça va.
Nouveau pays, nouvelles aventures.

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