Trajet Amérique du Sud


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jeudi 30 septembre 2010

Incident de parcours



Le Routard indique le site de Kuelap comme étant majeur, et une documentation touristique péruvienne – si si, cela existe – indique de nombreux autres sites.  Donc je me suis lancé.
Je me suis alors sur cette route, au demeurant belle quoique en réfection si vous voyez ce que je veux dire, qui va de Chiclayo à Chachapoyas, en Amazonie. Ensuite piste pour faire la boucle, magnifique toujours d’après mon guide préféré.
Bien mal m’en a pris. D’une, les sites indiqués par le prospectus péruvien sont médiocres. Il y a mensonge sur leur accessibilité. Le prospectus place la chute de Gocta à 10 mn de marche ; il y en a 2 heures aller. Il dit 2 heures de marche pour le site magnifique de la Laguna del condors ; il y a 1,5 jours de marche. Tout cela est fait pour attirer le touriste occidental…et ça marche.
Alors, question hauteur de chute, il y a une sacrée competition entre les pays. Les plus hautes, les chutes Angel, sont au Venezuela, mais je n’irai pas voir ; tout ce que j’ai pu entendre sur ce pays ne m’incite guère à aller voir même si le gasoil est donné. En Colombie, il ya une chute qui avec quelques 300 m était indiquée comme la 2e. Il y a de l’intox dans l’air.
Secundo, coincée entre le rio et la montagne, difficile de bivouaquer. Je me retrouve en pleine nuit sur une piste de terre menant à un village, isolée de la route principale, mais passagère. J’avais omis un détail ; c’est que je suis en Amazonie, donc en terre indigène, donc avec des gens on va dire peu évolués. Un peu comme dans la Guajira colombienne (voir supra). Et pour cause. En pleine nuit, vers 11 heures, une vingtaines de gus s’amènent, me demandent de sortir. Je ne veux pas. Ils sont armés et tirent (en l’air a posteriori) pour me faire sortir. Je leur explique que je suis français, touriste. Au fait c’est quoi un touriste ? ne savent pas trop, ou pas du tout. Ils  ne savent pas lire une plaque (les flics non plus) et me prennent pour des bandits venus de la ville voisine pour leur voler, quoi au fait ? Ils n’ont rien.
Au final j’ouvre ma porte, me montre, m’explique calmement. Ils sont tous là avec leur pétoire. Ce sont les gardiens du village. Mais qui voudrait leur piquer ??
C’est dingue comme l’ignorance peut mener à des situations abracadabrantes. 2e fois lors de ce voyage. Au final, ils ne sont pas méchants. Ce ne sont pas des bandits (Allah merci). N’empêche que j’ai eu sacrément la trouille et lorsqu’on voyage seul, ce n’est pas bon de ne pas être en confiance.
Voilà. Pour toutes ces raisons, je ne vais pas me lancer dans une piste de 25o km de haute montagne, où il ne passe personne, piste initialement prévue pour faire la boucle. Je fais demi- tour et retourne dans des contrées plus visitées, et espérons plus agréables for the poor lonesome traveler que je suis.
NB. : j’ai refait sur la même route un super bivouac sans un péquin. Comme quoi, il faut de la chance et non pas de la malchance.
Ce soir, pour me remettre de mes émotions, retour au bivouac du Bosque de Pomac. Au menu, poisson style requin, patates sautées (hum), fromage (malheureusement pas du calendos), bière (Pilsen quand même) et café colombien et alcool de cane.. Pas mal pour un mec tout seul. Je me félicite, car il n’y a personne pour me le dire. Snif…
Recherche toujours coéquipier (ere) pour Chili et Argentine. Merde. Il n’y a personne que ça intéresse. Annie (l’autre), tu pourrais laisser ton Jean Luc  que tu traines depuis des lustres pour une vie d’aventurière avec moi.  Martine, laisse les cartons à Bertrand, il est assez grand pour tout ranger.
Annie (encore une autre), laisse donc Jean Claude signer le compromis de vente tout seul. Bea, tes malades peuvent bien attendre. Laurence, tes vieux aussi, quoique pas tous… Céline ! Ah non c’est pas possible. On peut pas emmener toute ta classe de mioches.
Ah, ça fait du bien de rire….tout seul. Ceci dit les mecs, vous êtes les bienvenus aussi.

A ciao.










Peru: Le bel art moche


Le retour  au Peru s’est fait classiquement. J’ai pris l’autre frontière, celle ouverte 24 heures sur 24. Je m’attendais à voir une file immense de camions. Rien. Nada. Quelques uns de temps en temps. Car il faut dire que j’y suis resté 2 bonnes heures. Déjà 1 heure pour trouver les postes de douanes et de police de sortie de l’Ecuador ; je me suis en effet ramené au Peru sans avoir fait tamponné ma sortie. Je croyais que tout était ensemble puisque c’est marque poste binacional.  Que nenni. Il a fallu que je m’y reprenne à plusieurs fois. Même le policier équatorien m’a « enduit » en erreur quand il me disait que police et douane étaient ensemble. Effectivement, elles sont ensemble mais le batiment de la douane ne fonctionne plus. Et entre le nouveau qu’ils sont en train de construire et celui qui fonctionne, il y a bien 3 à 4 km…
C’est pas les 12 travaux de Didier le Gaulois, mais au moins les 3 ou 4.
Après, du côté péruvien, un policier efficace ; téléphone et tampon en même temps. Qui fait mieux ? 2 mn. Par contre la douane, un vieux con, qui cherchait je ne sais quoi, la faille, la bézure, la contrefaçon de ma carte grise, fainiant au point de ne pas remplir les papiers et ensuite obligé de tout corriger parce que j’écris mal et pour faire durer le plaisir. Bref, un certain temps. Par contre, tellement fainiant, il ne s’est pas déplacé pour vérifier la voiture ou les numéros.
Martine va encore dire. « Oh ! Didier (j’essaie de mettre le ton), tu fais encore du mauvais esprit »
Puis, longue descente, avec un bivouac qui vous plairait, mesdames et messieurs les aventuriers.
Ah si ! J’arrive dans un Peru en pleine campagne électorale. Ils ont la fièvre. Les voitures – déglinguées – avec haut-parleurs – idem  - font campagne. Les plus minables masures sont peintes aux couleurs du candidat qui paye le mieux. Et quand je vois leurs gueules de cons et de corrompus sur les affiches – parce qu’ils ont du fric pour faire des affiches mais pas pour ramasser les ordures -, à force, ça me fout le tournis. Dans la tête, en roulant, on se répète inlassablement tous ces noms. Mais ils sont quand même forts ces candidats ; ils arrivent toujours à faire croire au peuple que désormais – avec eux, bien sur – ça va ENFIN changer. Faut dire que chez nous ils y arrivent aussi. Ils sont forts aussi. Ou bien les peuples sont tous aussi crédules.
Les candidats  sont tous ingénieurs ou docteurs. Ça fait bien. Il y en a un s’appelle Nixon. A quand le Aguapuerta peruano – je vous laisse traduire-? Un autre s’appelle Donald. Oncle Picsou ne doit pas être très loin. Et les prénoms américains. Du John par ci, du kevin par la. Du Johny (avec un seul n) aussi. Il y  en a un qui s’appelle Tele Medina. Au Maroc, passe encore, mais ici au Perou !
Tiens Bircrand, les journaux aussi sont forts. Imagine : «  Le Réveil, la vérité hier, aujourd’hui et toujours ». C’est ti pas bo ça ? Je parie que tu n’y avais pas pensé à pousser le bouchon aussi loin. Ici, si. Ils pensent à tous.
Par contre, quand on voit le niveau de développement, après les élections, rien ne doit marcher. Sur le papier, l’Ecuador est faible. Sur le terrain, il parait plus riche que le Peru. Il y a plus de voitures, tout est un peu mieux. ????
Visitons maintenant. Entre Piura et Chiclayo, bivouac dans les dunes, et dans un vrai désert, le desierto de Sechura. En 1999, le phénomène El Niño (pas l’autre , l’enfant Jesus, car lui aussi il est affiché partout mais ses pouvoirs doivent baisser aussi) a créé une lagune immense de 150 km de long, au début. Et ils l’ont appelée « la Niña ». Original. 3 m de profondeur. Mais avec la chaleur, tout s’évapore. N’empêche que dans ce lieu délaissé par l’homme, pas de sacs poubelles (un chuhya), des oiseaux en pagaille, et le calme des dunes pour passer la nuit. Cela me rappelle certains voyages d’antan.
Près de Chiclayo, la petite ville de Lambayeque, qui recèle 2 des plus beaux , si ce ne sont les plus beaux du Peru. J’ai visité celui des Tumbas reales, des tombes royales pour les non hispanisants. Magnifique. Bien fait. Super. Mais vous ne verrez rien, car photos interdites, telephones interdits, fouille électronique oblige. Nada. Que de chique.
C’est vraiment dommage, car il contient les objets de la trouvaille la plus importante au Peru de ces dernières années. La découverte de ces tombes royales remonte à 1987. C’est la tombe du Señor de Sipan (le lieu) enterré avec toutes ses femmes (c’est beau l’amour), ses gardiens, ses chiens, ses lamas, ses serviteurs. Les ornements accompagnant tout ce petit monde dans l’au-delà sont d’une finesse et d’une beauté sans égal, en or, argent, le tout incrusté de topaze. Ciselé, soudé (à l’arc car à l’époque ils n’avaient pas encore d’armes à feu – bof), extraordinaire.
Si cela vous intéresse, recherchez sur le net tout ce qui touche à la civilisation « moche » - prononcer motché-. C’est beau.




Mais qu’à cela ne tienne. Je suis allé sur le site lui-même. Les tombes sont reconstituées sur le lieu même et surtout, il y a un musée très didactique qui vous apprend plein de chose et…dans lequl on peut prendre toutes les photos que l’on veut. Simplement, aucune des parures des défunts n’y est exposée (tout est dans le Museo Tumbas reales). Dommage.
Par contre, toujours en mal de photos souvenirs, je me suis rendu à quelques km de là à un autre musée, celui de Ferreñafe, musée sur la civilisation sican (attention ; pas Sipan,  lieu où on a trouvé l’autre Señor). Y sont exposées les trouvailles du Bosque de Pomac, une forêt proche remplie de Huacas, c’est le nom des monuments sacrés en adobe réalisés par ces civilisations pre incas. Aujourd’hui, elles se confondent avec des collines et peu ont été explorées. Par contre, ils savaient faire du bel ouvrage, maitrisaient bien la céramique, le métallurgie et l’orfèvrerie. En plus, ce Bosque m’a offert le bivouac 2 fois de suite, alors que près de la ville, c’eut été plutôt difficile.
Voilà. Tout ça a existé, puis fut supplanté par la civilisation Chimu. Puis vinrent les Incas, les Espagnols. Ensuite…Qui après nous ?


jeudi 23 septembre 2010

Les baleines à bosse: le pied

J'ai fait le détour jusqu'à Puerto Lopez spécialement pour aller voir les baleines à bosse. Il faut se dépêcher; d'ici quelques jours, elles vont repartir vers l'Antartique.
Le jeu en vaut la chandelle et 25$ quand même. Le bateau est petit, la mer formée, et je sais que bon nombre d'estomacs n'en reviennent pas indemnes. Le mien tiendra jusqu'au bout, bien que ce ne soit pas nickel chrome.
Mais regardez ces photos; ce fut un plaisir intégral de voir ces mammifères de 30 tonnes évoluer à quelques mètres du bateau. Elles ne sont pas agressives, sinon, on se serait vite retrouver les 4 fers en l'air.

 Et maintenant, direction le Perou.

mardi 21 septembre 2010


Bon, je vous avais laissé à Mindo, avec mes papillons et mes colibris. Les photos n’étaient pas encore développées. Regardez donc ces specimens.
De Mindo à l’ouest de Quito, on passe maintenant à l’est, à l’Oriente comme on dit ici. Un petit col de 4000 et des brouettes qui vous colle un soroche (mal des montagnes) parce que je n’ai plus l’habitude et on monte et on descend sans arrêt. Des paysages de haute montagne en passsant avec les oleoducs tout le long du chemin comme témoins (ça rime), la lagune de Papallacta, austère mais pleine de charme (comme certaines femmes) – je suis en forme ce soir – il est 19h 20 soit 2h 20 du mat pour vous et je turbine à plein.

L’Oriente, c’est l’Amazonie, la végétation luxuriante, des arbres, des lichens, des planes parasites, des fleurs, les faibles altitudes (500 m mini), la chaleur, l’orage quotidien. Et le 1er soir, en plein dedans pour chercher un bivouac. C’est là que j’ai vu que mes pompes prenaient la flotte. Retour dans les Andes par Rio Verde et sa cascade, el pailon del diablo, le chaudron du diable.
Sur cette route , j’aperçois dans mon retro un Toy 75, et pas un local. C’est un couple de grands Suisses qui se baladent. Elle est belle la Suisse. Quoi, le pays ! On se retrouvera peut-être au Pérou.
Puis, et c’est là que ça devient intéressant – qu’est ce qu’il ne faut pas faire pour conserver ses lecteurs -  j’entre dans la région des volcans que nous avions effleurée au 1er passage en Equateur. Baños, au pied du Tungurahua, un monstre de 5023 m en éruption depuis 1999. De temps en temps, il pique un roupillon, comme en ce moment depuis 6 mois. A voir l’état de la route, on devine où passent les coulées de lave lorsque la bête crache. En cas d’éruption, Baños serait atteinte par la lave en 15 mn, pas le temps de s’habiller en pleine nuit.

Toujours dans les nuages le gros doudou, et encore une fois, au moment où je passe, un super orage. Et miracle, une accalmie, une éclaircie (2 mn pas plus) et j’aperçoit le sommet. Le pied. Il fallait être là au bon moment. Depuis, nada.
Juste à côté, le plus haut sommet d’Equateur, un autre volcan, le Chimborazo. 6 310 m. Il fait un gros dodo depuis 10 000 ans. Bien lui en prenne. Et toujours dans les nuages lui aussi. C’est le prof qui doit pas être content. Je décide de faire le tour, en voiture. Et miracle, il se dégage progressivement. Il faut dire qu’il y a un vent là haut, vers les 4300, à ne pas sortir de la bagnole. Magnifique. Il faut dire aussi que c’est le sommet le plus éloigné du centre de la terre, ou le plus proche du soleil comme vous voulez. Exit l’Everest. Pourquoi ?  Parce que la terre est plus renflée à l’Equateur et plus plate aux pôles.

J’y rencontre David, un voyageur alpiniste auto-stoppeur français que le mauvais temps a fait rebrousser chemin lors de l’ascension. Ça » parpinait » comme il dit. En clair, tu te prends des caillasses sur la tronche. Tout stupéfait de voir une voiture aux plaques françaises. Il en sera quitte pour faire un tour du volcan…en voiture, et pour manger quelques délicieuses sardines locales en boite.
70 bornes plus au nord, re volcan. Le Cotopaxi. Je vous en avais déjà parlé. Un petit gars lui aussi, avec ses 5 897 m. 2e sommet d’Equateur tout de même, et volcan en activité le plus haut du monde. Petit somme lui aussi. La dernière grosse éruption remonte à 1877 où la coulée de lave et de boue est allée jusqu’à 80 km de là, vers la côte pacifique, Autant dire que si Monsieur se réveille lorsque vous êtes dans le coin, vous êtes mal. Mais quelle beauté lorsqu’il veut bien se laisser apercevoir, lui aussi. Un cône immaculé, des glaciers, des langues de glace, des coulées de lave. On est en extase. Et en voiture, on peut monter jusque sur ses flancs (il n’est pas chatouilleux, du moins je l’espère) jusqu’à 4600 m. Au début de la glace. Quel spectacle. Par contre, la pente, bonjour. 1ere. Point final.

J’ai essayé d’en faire le tour par une piste, mais fermée par une grille. Propriété privée svp !! Une hacienda !! Piste difficile, avec des pierres tranchantes, mais belle découvertes des autres faces du monstre.
Voilà, quand le temps veut bien être de la partie, quels spectacles concentrés sur une faible distance. C’est beau et j’aime ça.
A 40 km à vol d’oiseau, la laguna de Quilotoa, perchée à près de 4000m. Une merveille aussi. Nous sommes perchés en haut du cratère, et tout en bas. Une lagune, circulaire, bleue foncée. Personne ne sait quelle profondeur elle fait ; même Cousteau est venu et n’a pas trouvé. Cela entretient les légendes. L’appareil photo crépite. On voudrait emporter le tout avec soi. Mais seulement en photos.

Maintenant, direction la côte, Puerto Lopez. C’est dingue dans ces pays, on passe en quelques km d’un climat à un autre. Me revoila en pleine forêt tropicale, avec son humidité, sa chaleur, ses routes défoncées. Par moments, on dirait la route de la mort en Bolivie.
C’est bizarre ; je me sens plus à l’aise dans les montagnes arides que dans cette végétation luxuriante. Et à chaque fois, il y a des éléments externes qui viennent renforcer ce sentiment. Ainsi, il pleut, la route est défoncée, étroite. Il faut faire gaffe au ravin. Il y a des baraques en bois tout le long de la route ; normal puisque d’un côté le ravin, de l’autre la montagne. Et donc, impossible de trouver un lieu de bivouac. Pas un bled digne de ce nom avec une station service. Je vais finir par crécher le long de la route. Et miracle, à l’obscurité, un chemin qui va à une plateforme de chantier. Cela me suffit.
Nous allons maintenant voir si les baleines sont bien là pour moi, car la saison est avancée et elles ne vont pas tarder à repartir pour l’Antartique.