Trajet Amérique du Sud


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vendredi 18 juin 2010

Les villages Jalq'a

Précédemment, nous étions allés au village de Tarabuco où se rassemblent le dimanche, jour de marché, les « gens » de Tarabuco, à savoir diverses communautés qui ont des coutumes et savoir-faire semblables. C'est le cas notamment en ce qui concerne le savoir-faire ancestral du tissage. Les tapis de Tarabuco sont à dominante blanc, noir, bleu et se caractérisent par des motifs ordonnés.
Toujours dans le domaine du tissage, il y a également l'art Jalq'a qui se concentre dans plusieurs villages à l'ouest de Sucre, comme Maragua ou Potolo.
Ces villages sont très isolés et peu faciles d'accès. Pas d'accès touristique. Une association, Azur (c'est son nom) a essayé de mettre en valeur ce savoir-faire tisserand. Mais apparemment, toutes les belles promesses de développement sont tombées à l'eau car certains se sont sucrés (normal à Sucre) sur le dos des communautés. Quand on voit le prix pratiqué par l'association au musée du textile de Sucre, on voit bien (1200 Bol alors que pour un tapis de Tarabuco on est à 250) que celui qui s'en met dans la poche n'est pas l'artisan lui-même.
Alors, nous avons décidé d'aller voir nous même. La piste qui mène à Maragua en passant par Tinguipaya est d'une beauté incroyable. Une piste que les camping-cars ne peuvent emprunter vu les pentes et les gabarits. Une piste qui va de crête en crête au dessus des 4000 m avec un maxi à 4355 m, avec parfois des à-pics déroutants et nos premiers lamas. Avant Tinguipaya, nous sommes à 4000. On descend à 3000 pour atteindre le village où nous déjeunons super bien pour 10 bol par pers. et nous remontons de 1000m pour repartir. Des points de vue extraordinaires comme dirait Gérard H.

Nous voyons des choses incroyables. Nous sommes dimanche, et il y a match de foot...à 4000 m. Vous avez essayé de courir a 4000m?
Partout, il y a des terrains de basket en dur à 4000 m avec 2 maisons autour. Quelle aberration! Qui a financé cela, gouvernement ou ONG? Des latrines collectives ou personnelles financées par l'Unicef. Ils ont oublié de renouveler le stock de produit de nettoyage car bonjour l'odeur au passage.
Ce genre d’installation reste une aberration inutile et couteuse car on l’a « imposée « aux gens qui ne se l’approprient pas et ne l’utilisent pas comme cela devraient. On leur force le développement alors que c’est á eux de créer leur mode de développement.
D’ailleurs, á ce sujet, on a vu une affiche qui nous a fait plaisir. C'est une campagne du gouvernement qui incite les gens à se prendre en main, à se réunir, à définir des priorités, des ordres du jour, à mettre en œuvre des projets au niveau des communes. Qui incite aussi à faire participer les femmes aux décisions. C'est mieux que rien, et surtout que d'attendre que le salut nous tombe du ciel ou qu’on leur impose nos choix.
Une population repliée sur elle-même; les femmes ont peur, s'écartent du chemin avec un air effrayé, se mettent à courir pour s'éloigner, ne répondent pas à nos saluts. C'est déroutant. Dans ce genre de situation, que ce soit ici en Bolivie ou dans d'autres pays, nous nous posons toujours les mêmes questions, et toujours sans réponses. Que pensent ces gens? Que leur inspirons nous, peur, méfiance, envie, que sais-je? Nous n'avons pas les mêmes références culturelles, les mêmes besoins dans la vie, les mêmes aspirations et il est très difficile de se comprendre. Rares sont les échanges.
Un mode de vie ancestral basé sur l'élevage et l'agriculture. Le moindre petit lopin de terre est exploité sur des pentes incroyables jusqu'à 4500 m. Nous rencontrons aussi nos premiers lamas. La population ne parle que Quechua. Decathlon connait pas!
Nous bivouaquons à Maragua, dans le lit d'un oued; ce n’est pas sérieux mais on ne peut pas dans la pente. Le matin, nous apprenons que ce n'est pas le bon Maragua, le village Jalq'a. Il y en a plusieurs. Toujours tout droit, à 2 heures nous dit on. Nous y allons, quitte à repasser par la ville de Sucre. Nous ne le regretterons pas. La piste est tout simplement magnifique, avec des couleurs ocres, de la verdure, de l'eau, le ciel immaculé. Bref, un régal. Dommage que la population ne change pas et soit toujours aussi distante, voire impolie et désagréable. Dans la vie, la moindre des choses est de renvoyer le salut qu'on nous donne. En discutant de ce sujet avec un Bolivien plus "civilisé", il nous dira avec humour qu'ils nous prennent pour des extra-terrestres.
Nous passerons par Potolo, un des villages Jalq'a, mais nous ne trouverons pas l'accès à Maragua. Tant pis, nous irons acheter notre tapis à Sucre où nous en profiterons pour refaire des courses au supermarché ultra moderne avant de nous lancer cette fois ci dans le salar d'Uyuni par le nord.

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