Trajet Amérique du Sud


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Nous envoyer un SMS: le plaisir d'offrir et de recevoir

Sur le site http://messaging.iridium.com/ vous avez la possibilité de nous envoyer un SMS gratuit (n'oubliez pas de vous identifier à la fin du message).Quel plaisir pour nous de recevoir un message d'amitié au fin fond de la brousse!
Pour cela, il suffit d'aller sur le site ci-dessus et de compléter avec notre numéro IRIDIUM (+8816) 32534201

Autre possibilité: en bas de chaque message, il y a possibilité d'envoyer un commentaire. Choisissez l'option anonyme (mais indiquez quand même dans le texte qui vous êtes sinon ça sera dur de savoir qui nous écrit), et le tour est joué. Mais là, nous ne pouvons consulter ces messages qu'avec un accès internet alors qu'avec le tel satellite, on le reçoit n'importe où et n'importe quand.

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lundi 17 décembre 2007

Libye: préparatifs

Depuis début novembre, la traduction du passeport en arabe est à nouveau obligatoire. C'est arrivé comme ça, un beau matin. Il a donc fallu s'adapter.
Nous avons donc recontacté l'agence Shibani avec qui nous étions déjà partis en 2002; il s'occupe de tout, certes avec un planning très méditerranéen du nord, en tout cas pas à l'occidental. Mais bon!
Voici les tarifs de ses prestations pour ceux qui seraient tentés par l'aventure: frais de traduction 30 €; visa à la frontière 50 €; frais de voiture (plaques, assurances, autres??) 190€ avec carnet de passage en douane et 240 € sans; guide et policier accompagnant 65 € par jour.
Sachez qu'il faut aller à l'ambassade de France à Tunis pour faire valider la traduction avant de se rendre à la frontière.
A l'heure actuelle, nous attendons toujours nos traductions alors que nous partons demain. Inch Allah!!

jeudi 13 décembre 2007

Au revoir

Nous sommes à nouveau sur le départ; les pneus sont dans les couvertures chauffantes comme dirait notre pote Jacquot! Et par le temps qui court, ce n'est pas de refus.

Mardi 18 au matin, nous quittons notre home, sweet home, nos 2 grands pour un périple qui va nous conduire autour de la Méditerranée comme je vous l'avais déjà mentionné. Pour 4.5, 5 mois grosso modo. Nous allons vers les beaux jours, donc nous aurons plus de latitude pour faire durer ou non.
Jeudi, nous passons à Fréjus rendre visite à nos amis Mylène, Jean-Marie et leur fils Loïc, rencontrés cet été sur un camping de Cracovie. Rencontre comme on les aime, chaleureuse, conviviale. Le courant est passé et nous nous revoyons avec un grand plaisir partagé.

Nous embarquons samedi 22 décembre de Genova direction Tunis où nous attendra notre maitre es Afrique Stefano.
Nous passerons Noël sur la terre africaine; ce sera la première fois. Et le 25, devinez qui arrive? Un de nos grands, Ben, et sa charmante girlfriend Aline. Ils viennent nous rejoindre à Djerba en avion pour passer 15 jours à manger du sable et du ...chameau. Ils sont heureux les petits; on les comprend. Espérons qu'il ne neigera pas!!

Et puis entrée en Libye le 8 janvier. Après, Inch Allah! Un mois de désert, de vrai désert, comme on aime, et comme on n'a encore jamais fait. Si les autorités le permettent, et si nous sommes à la hauteur de mère Nature, nous irons aux confins de la Libye, Egypte et Soudan, dans le far south east, non fréquenté par les touristes, ni par personne d'ailleurs. Des pistes de + de 1000 km en autonomie complète. Quel pied, mais attention, les pièges seront là, et bien là; il faudra faire de son mieux pour les éviter.

Alors, pour ce qui est des nouvelles, nous ferons de notre mieux comme on dit, mais les cyber ne poussent pas dans le désert. Alors, pas de nouvelles, bonnes nouvelles.
Pour ceux qui en voudraient, les fistons seront là. S'ils n'ont rien, c'est que c'est bon.

Pour la suite, attendons déjà d'avoir fait cela.

Nous vous souhaitons à toutes et tous un très joyeux Noël, et de bonnes fêtes de fin d'année. A l'année prochaine.

Dans la famille saut de puce, la mère, la fille et le père.

samedi 1 décembre 2007

Nouvelle envolée

3 semaines de silence radio. Que se passe t-il? Et bien, plein de choses.
Nous ne voyons pas le jour, entre les retrouvailles, vider la voiture, tout remettre à niveau, une bonne douche pour les passagers et la chariotte, le ménage complet dans la maison et... préparer le nouvel envol.
Il arrive très vite, puisque le 18 décembre, nous partons vers de nouveaus horizons.
Destination Tunisie où nous passerons Noël et le Réveillon (Bulles sur les dunes s'il vous plait). Puis le 8 janvier, Libye pour un mois, suivie de l'Egypte, Jordanie, Syrie, Turquie (que nous avons squeezée lors de notre retour d'Iran), et back sweet home via les nouveaux pays européens Bulgarie, Roumanie, Transylvanie.
Retour prévu courant mai. Inch Allah!
Voyage à la fois aventureux avec du désert, beaucoup de désert en Lybie, où nous tenterons d'aller dans le sud-est, vers l'oasis de Koufra et d'Al Uweinat, zone très reculée dont la découverte par les Européens remonte au début du 20e siècle. Sans oublier le volcan Namus et les lacs de l'erg Oubari. Nous avons pris notre bateau gonflable pour tenter une traversée à la rame, que nous ferons homologuer par le livre de records.
Du désert également en Egypte à la condition que les militaires nous laissent un peu de latitude.

Voyage culturel également, avec les Hauts lieus de l'Egypte, tel Abu Simbel, Louxor, le Nil et bien sur les Pyramides. Petra en Jordanie, et plein d'autres sites notamment en Syrie.

En Turquie, nous voulons voir ce que nous n'avons pas pu voir, les montagnes de l'Est du pays même si le PKK fait encore des siennes, rencontrer des gens.

Bref, des projets plein la tête. Comme toujours, on verra ce que nous réserve le quotidien.

Nous essaierons de vous tenir au courant le mieux possible, mais, sachez le, dans le désert, il n'y a pas encore de cyber café. Le rêve; une bonne mousse bien fraiche en train de skyper!!

Une grosse différence avec nos précédentes sorties; nous ne serons pas seuls. 5 équipages en Libye, avec nos pottes Stefano, Jean Pierre et Nicole, Jean-Claude et Annie, Martine et Bertrand que nous supporterons ensuite jusqu'en Turquie. Ce sera pour nous une nouvelle expérience; on tachera de se laver régulièrement pour ne pas être obligé de bivouaquer à 100 m du groupe.

Allez, les gars, les filles, ciao bonsoir. Et à bientot, on the road again.

La famille saut de puce

dimanche 11 novembre 2007

Epilogue

C'est un voyage qui s'achève, mais pas n'importe quel voyage; notre premier voyage. Auparavant, c'étaient des vacances, certes un peu plus longues que la moyenne. Maintenant, nous parlons de voyage.
Globalement, il s'est bien passé, sans gros souci. Nous avons des points à perfectionner, notamment l'aménagement de la voiture et l'éducation de Camille, la manière de l'appréhender, pour elle comme pour nous.
Nous devons revoir nos 2 grands garçons restés à la maison, et qui n'ont pas complètement assumé leur indépendance, qu'ils revendiquent pourtant.
Des solutions à ces problèmes dépendra notre capacité à continuer nos périgrinations.

En ce qui nous concerne, nous "adultes", nous avons bien vécu cette "absence", mais sommes malgré tout content de rentrer...pour mieux repartir fin décembre, vers d'autres horizons. Nous vous en reparlerons.

En attendant, un gros ménage de la voiture et de la maison, une bonne séance d'entretien, quelques réparations et améliorations, régler des soucis administratifs Berk.
Mettre de l'ordre dans les 7000 photos, vous en mettre en ligne afin d'agrémenter notre blog et vous donner un meilleur aperçu de notre voyage, et peut-être vous donner envie de partir à votre tour. Et si nous avons le ptemps, concevoir un DVD.
Remercier les nombreuses personnes rencontrées, celles avec qui nous avons passé de bons moments, celles qui nous ont reçus humblement avec leurs moyens et leur coeur, en espérant que certaines viendront nous rendre visite, et que nous pourront les accueillir aussi bien qu'elles nous ont accueillis.

Nous garderons d'excellents souvenirs de la Russie et de l'Iran, des moins bons du Kazakhstan et de ses "routes". Aucun souci de "voisinage" durant ces 4 mois, dans aucun pays. Qu'elles sont loin les mises en garde d'avant départ. L'homme est le pire animal sur terre, mais nous croyons en lui, du moins en certains.

lundi 5 novembre 2007

Retour Maison

17 10 2007

Yadz est encore une ville à taille humaine; on peut flaner tranquilou dans la vieille ville. Attention toutesfois aux motos qui se faufilent partout. Ces pétrolettes fumantes sont vraiment une plaie, que l'on soit piéton ou automobiliste.

Yadz mrite un détour pour ses badgirs, tours captant le vent et refroidissant ainsi les habitations, ses mosquées, ses vieilles demeures en pisée, rénovées ou non.

On en profite pour se connecter à internet- rapide - et mettre à jour le blog dont les nouvelles ne sont plus fraiches. 10 000 r de l'heure.

Sortie de la ville vers 16h; il faut trouver un coin pour dormir avant la nuit, cad avant 17 h 30 . Plat pays; ce soir, ce sera derrière un tas de gravier. Pas très romantique.

18 10 2007

Arrivée à Ispahan; 1,5 million d'habitants. Ca fait du monde dans les rues. Grace à Mr Gps, on trouve un petit hotel facilement: Shad Hotel; une chambre avec 3 lits pour 180000r. Le plus dur a été de trouver un parking à ciel ouvert pour le land; les souterrains ne sont pas asez hauts; 80000r négociés; cher comparativement à Mashad.

20000 le sandwich kebab; ici les prix flambent par rapport à l'Iran que ous connaissions jusqu'à présent.

Ballade dans la ville; on dit qu'Ispahan est la moitié du monde, étant donné la beauté de ses monuments. Les mosquées sont très belles, immenses. Et la place de l'Imam est un coin agréable pour flaner la nuit tombée.

On confirme que nous ne sommes pas faits pour les villes; foule oppressante, regards incessants pour les filles que ça gave, espérance de vie du piéton très faible, bruit, pollution. Rien ne vaut un diner au calme sous le ciel étoilé.

Un guide parlant un bon français nous aborde et nous offre le thé ... dans son magasin de tapis. On s'en sortira facilement. On discute de la société iranienne, contradictoire avec ses interdits, que tout le monde brave une fois chez lui. La police veille sur les tenues vestimentaires. Quelle hypochrisie! Mazdak nous demande ce qui nous a incité à venir malgré tout ce qui est dit sur le pays.

Concernant les restrictions d'essence, elles sont en vigueur depuis 4 mois, comme ça, unilatéralement bien sur. Tout le monde est contre, mais ici on ne discute pas. Le marché noir y trouve son compte. En fait, l'Iran a beaucoup de pétrole brut, mais pas assez de capacité de raffinage. Il est donc obligé d'importer de l'essence! Un comble, qui coute très cher. D'où les mesures de restriction. Un touriste roulant à l'essence devrait acheter sa carte 50$ et payer son essence, 200 l maxi; au delà marché noir à 0,50€. Allah merci, nous roulons au lourd, au bon rouge.

Ce matin, nous avons rencontré un vieux toy australien roulant au GPL; bonjour les ravitos.

19 10 2007

Au petit matin, la ville ne ressemble en rien à celle de la veille; presque aucun piéton, pas de voiture. Dans l'air frais, il est agréable de se promener. Nous longeons la rivière avec ses ponts du 17e rendez-vous des familles, des amoureux, des joggeuses en en tchador.

Une famille nous interpelle en nous offrant du pain et de la purée de lentilles. Nous passons un peu de temps à discuter en anglais avec eux. Lui est ingénieur, elle, enseigne le farsi. Photos souvenirs. Nous ofrent des petits présents.

Généralement, beaucoup de femmes nous abordent; elles en sont toutes émoustilllées, comme si lorgner vers des étrangers était un bonheur rare.

Deux pépés nous proposent du thé; "Iran pas bon" en montrant les foulards d'Annie et Camille. Ils regrettent l'image de leur pays à l'extérieur; ras le bol des mollahs et de leur dictat.

Combien de temps cette contestation silencieuse va-t-elle le rester?

Départ vers l'ouest du pays, pour rejoindre la Turquie. C'est une région très peuplée. Le temps se gate; quelques gouttes de pluiie. Est-ce le début de l'hiver? S'il se met à pleuvoir, la boue va faire son apparition, ce qui ne sera pas des plus agréables.

20 10 2007

Nous n'avions pas trouvé un bivouac très discret hier soir, au milieu des collines broutées par les moutons. Ce matin, nous avons été réveillés par les troupeaux venant s'abreuver au point d'eau. Ce qui est frappant, c'est la relative discrétion des locaux; ils nous regardent certes, mais ne viennent pas en curieux, contrairement à d'autres contrées.

Nous décidons de ne pas poursuivre le long de la frontière avec l'Irak; les paysages sont uniformes et la région très cultivée. Nous remonterons donc vers le nord, en nous approchant des hautes cimes qui bordent la mer Caspienne, avant d'obliquer ensuite vers l'ouest pour rejoindre la Turquie.


Aujourd'hui encore, un accueil formidable lors des arrêts courses; un petit père parlant parfaitement anglais - ce n'est pas la première fois que les personnes d'un certain âge dépassent les jeunes dans cette discipline - se met à notre disposition pour intercéder auprès des commerçants; chez le boulanger, on passe devant tout le monde -c'est gênant - et en plus c'est gratuit pour nous. Un client quin'avait pas tout suivi nous interpelle même lorsqu'il nous voit partir sans payer, Annie se retrouve ainsi avec 2 fois plus de carottes que demandé. A la station service, les routiers nous laisent passer; il faut dire que c'est plus rapide de mettre 60 litres que 1200 pour eux.

Et toujours les portraits des Imams qui guident la Nation et des Martyrs de la guerre contre l'Irak.

Encore quelques gouttes, des nuages, 20 degrés. Mais ça passe. Quel temps fait-il en France, au fait?

Rectficatif; nous avons essuyé un orage à 2500 m, pas très violent. Résultat; ça colle dur aux basketts. Le matin, ciel bleu et soleil radieux.

21 10 2007

Nous rejoignons le nord de l'Iran, près de la mer Caspienne. Miracle! Des feuillus, des montagnes aux cimes dans la brume. Il manque les gorilles. On se croirait presque à nouveau en Carélie.

Et Camille qui demande à aller se baigner dans la mer. Le problème, c'est qu'il faut se baigner tout habillé!

Nous prenons la route de Masuleh, village typique perdu dans la brume. Pris par la nuit, nous trouvons tant bien que mal un espace plat entre la route et le torrent. Nous sommes visibles; à 2h du matin, le moteur et les phares d'un 4x4 nous réveillent en sursaut. C'est la police.

Nous sommes extirpés de la tente, allongés par terre les mains sur la nuque, le canon froid d'une kalash sur la tempe. Passeport. Gestes lents. Tourists, tourists, crions nous à tue-tête. Au bout de quelques minutes qui nous ont paru une éternité, nous sommes emmenés en ville, dans un hotel réquisitionné pour nous.

Quelle aventure! Quel rêve! Tout n'est que songe d'un écrivain en mal de devenir, votre serviteur. Mais la visite de la police est bien réelle, enfin le pensons nous.

22 10 2007

Visite de Masuleh. Bon, ok, c'est typique mais il n'y a pas de quoi fouetter un shah d'Iran. Les maisons sont de costruction classique; pas de terre ou matériau ancien. Il y a même des petits immeubles. Et l'état est à revoir. Bref, on s'y attendait un peu.

On s'approche de la cote de la Caspienne. Des plages de sable fin à n'en plus finir, des ports coquets, des Iraniennes désinhibées et dévêtues sur le sable. Il y a quelques topless. On n'en croit pas nos yeux.

Je ressens un vif pincement de la peau. C'est Annie qui me réveille, qui me sort de mon songe. Encore ce satané mal-être de l'écrivain qui se cherche.

Quel désenchantement! Du sable gris, des plages inexistantes et inaccessibles, aucune baigneuse ni baigneur, des détritus partout. Voilà la Riviera iranienne.

Et côté climat, des nuages arrêtés par les cimes toutes proches, un crachin, des nuages gris. En contrepartie, des prairies vertes.

Malgré cela, des pique-niqueurs le long des routes, au milieu des ordures, dans le bruit et les crachats des pots d'échappement. Quand on n'a que cette verdure à se mettre sous la dent, on l'apprécie certainement.

Direction Tabriz et la frontière dans 2 jours.

23 10 2007

La routine. Dejeuner, leçons, rangement, départ vers de nouveaux horizons. C'est métro, boulot, dodo. Non, je déconne.

Ce matin, soleil levant sur le mont Sabalan, 4811 m svp, plus haut que le Mont Blanc! Quelque neige éparse sur le sommet; ici il fait froid, mais l'humidité n'est pas encore au rendez-vous. En tout, ce genre de vue au lever est un cadeau de Mère Nature que nous apprécions toujours autant, des choses simples, loin de l'agitation des hommes.

Nous passons à Tabriz, première grande métropole que traverse le voyageur venant d'Europe. 35 km de traversée sur le périph; non merci. Nous avons vu 2 cyclistes, des vrais, avec vélos clinquants, cales auto, tenues cyclistes avec pub, et casque!! Et le rythme de pédalage, un 80 en côte. Beau. Les pauvres. Ils montaient une côte sur la voie rapide, roulant aussi vite que certains camions qui fumaient noir. On les voyait à peine. Tu parles d'une oxygénation. Cela valait bien un tut tut; pour une fois, les rôles étaient inversés.

Nous sommes à 100 km de la frontière. Impossible de prendre du go; il faut un paplard! Restriction? Ne sait pas. Un pompiste parlant un peu anglais nous a dit que plus près de la frontière, il n'y avait pas de problème. On espère bien, 240 litres pour 4$, c'e.st. mieux que le litre à 1,30€ en Turquie!

24 10 2007

Maku, 25 km de la frontière. 30 l maxi pour les touristes. 100 l pour les poids-lourds. Restriction, certainement consécutif à une entente entre les 2 pays. A Bazargan, village frontalier, on n'a droit à rien. On fait les courses pour liquider le maximum de rials. On apprend qu'il y a du go au bidon, autrement dit de contrebande. Le prix: 220000 rials pour 150 litres; faites le compte. C'est 7 fois plus cher que le prix normal, mais en Turquie, cela aurait été une autre paire de porte-monnaie. Le prix est de 2,40 lire turque, soit plus de 1,40€. Taux de change: 1€ = 1,7 lira.

Le "pompiste" se demandait combien on pouvait mettre de go dans la bagnole Merde! Pourvu qu'il ne soit pas de mèche avec les douaniers.

Toutes les douanes du monde sont bordeliques; on ne sait pas distinguer ceux qui y bossent et les rabatteurs de tout poil. Un truc pose problème; on s'en doutait. Les visas iraniens sont très mal faits; il y a du farsi et de l'anglais. Les dates de validité pour entrer dans le pays sont en anglais comme la durée maxi du séjour. Résultat: les douaniers n'y comprennent rien, mais il faut dire aussi qu'ils n'ont pas chercher à creuser. C'est pourquoi à l'entrée, ils nous ont dit qu'il fallait sortir le 19, qui est en fait la validité maxi du visa. Et ils l'ont mis sur le carnet de passage.

On nous réclame donc des sous pour dépassement. On explique leur bévue. Au final, pas de problème. Rapide vérification du numéro de sassis et le mec nous accompagne à la grille. 10$ de backshish, direct. Plus de sou mon gars. Une poignée de main, merci et salut.

Frontière turque. Diesel ou essence? On sait tout de suite ce qu'ils cherchent. Inspection du coffre, des malles. Un jerrycan vide sur la galerie; ils ne regardent pas! Ok, c'est bon. Ils ne doivent pas savoir que certains 4x4 ne sont plus tout à fait d'origine au niveau capacité; 240 litres. Un conseil, si vous sortez d'Iran, soyez malins sur ce point, sinon amende je suppose.

A la sortie, route à droite pour aller voir un trou de météorite, le 2e plus grand du monde parait-il. On est tout de suite dans le bain; présence militaire impressionnante; enregistrement, comptage des passagers, fouilles, automitrailleuses, véhicules blindés, des tanks par dizaines, des sacs de sable et la mitrailleuse qui va avec. Le PKK est passé par là; il repassera pas par là. Par contre pour le bivouac, il va fallir trouver autre chose.

Vue sur le mont Ararat, plus haut sommet de Turquie avec 5000 et des brouettes - 5137 -, sans nuage ce matin, avec nuages cet après-midi. C'est un cone gigantesque. Magnifique. Voilà pourquoi le père Noé l'a choisi pour son arche. Puis la forteresse de Ishak Pasa Sarayi. Magnifique, de loin, et quel panorama!

Puis on file vers Erzurum. 1500 km jusqu'à Istambul. Pas de tourisme; on rentre pour la première quinzaine de novembre. Nous sommes attendus, et Camille est impatiente de revoi ses frèros.

25 10 2007

Il a fait un froid de canard cette nuit; en dessous de zero et humide, les sacs mouillés par la condensation. Il a neigé ici i y a environ 2 semaines. A altitude comparable, c'est plus froid et surtout plus humide que l'Iran voisin.

Ce matin, nous avons eu d'abord la visite d'un berger. Agréable, souriant, plein de retenue. Il était avec ses chiens, les fameux kangals que nous redoutons lors des bivouacs. Ce sont des molosses de la taille d'un Saint Bernard qui sort de chez le coiffeur, et à la place du tonneau, un collier à lames acérées pour blesser et empêcher de se faire égorger. Voilà pour le tableau. Il y en a eu un qui a "attaqué" une bagnole sur la route, des fois qu'elle écrase un mouton. En tout cas, on préfère les voir avec leur maitre que sans.

Ensuite, une voiture s'est arrêtée; un pépère qui avait travaillé en France. Nous avons donc pu discuter. Si on avait voulu, on serait encore en train de prendre le thé.

Dommage! Nous n'avons pas le temps de mieux connaitre ces gens simples, accueillants et respectueux à la fois. C'est une invitation à un autre voyage.

Plus de gaz. Même ambiance chaleureuse pour trouver une solution. Finalement, le marchand n'a pas le bon raccord pour recharger notre bonbonne iranienne, de type asiatique parait-il. En tout cas, c'est bien compliqué lorsque l'on change souvent de pays. Il nous a fait un prix sans qu'on demande quoique ce soit: 20 lira.

Quelques ressentis de nos 2 premiers jours.

Tout d'abord, sur les routes, il y a très peu de voitures particulières. On comprend pourquoi. Des camions et les minibus Ford transit noir et blanc qui nous font toujours penser aux voiture de police. Par contre, c'est fou le nombre de stations service ultra modernes mais désespérément vides Tout le monde ne doit pas gagner sa croute.

Par contre, la récolte de la betterave bat son plein.

Des gens charmants, on l'a dit. On recommence à mater les filles, bien qu'il y ai encore des foulards et un tchador par ci par là.

Des paysages de montagne qui invitent à l'escapade...Ataturk.

Et l'armée. Moins de barrage, mais une débauche de blindés sur la route. Et les mecs rigolent pas. Dans leurs tourelles, la gueule maquillée kaki, ils ont le doigt sur la gachette de la mitrailleuse. Je ne m'excite pas sur la gachette de l'appareil photo. Par contre, Mimine est toute excitée; l'uniforme fait toujours de l'effet chez les filles.

26 10 2007

Ras si ce n'est que le temps frais s'installe. Quelques gouttes de pluie cette nuit mais rien de méchant. Par contre, un bonnet et une paire de gants seraient les bienvenus.

Une route sinueuse de toute beauté, un torrent vert émeraude. Et tout ceci à 150 km de la mer Noire.

Déjeuner local avec chacun une assiette de viande, crudités épicées, riz et chai: 20 lt. Toujours un accueil formidable.

Ce soir bivouc génial sur une montagne boisée, où se succèdent les couleurs de l'automne.

27 10 2007

Au bout de 60 km, nous croisons un marcheur sur le côté gauche de la chaussée. A première vue, ce n'est pas Bernard Ollivier. Nous faisons demi tour. Lorsque nous descendons de la voiture, c'est accolade chaleureuse pour nous trois. Notre marcheur est vraiment très très heureux de voir des compatriotes, des gens à qui parler. Nous étions très heureux de lui apporter cela.

Robert Membré, tel est son nom, est parti de Lyon depuis le 27 juillet 2007 direction Pekin, et compte y arriver pour l'ouverture des Jeux en aout 2008.

Il n'en est pas à son premier coup d'essai: Paris Dakar à pied, l'Australie, etc... Nous sommes admiratifs devant ses "performances" physiques. Mais le plus remarquable est l'aspect psycholoqique; marcher seul, sur le bord de routes où les poids-lourds vous frolent, sans voir à court terme le bout du chemin. Imaginez! Robert va marcher ainsi pendant tout le rude hiver continental d'Asie centrale. Dormir par -30! Chapeau bas Robert. Et tiens le coup, garde la pêche, pense au but ultime.

Cette rencontre alimente nos conversations sur la route du retour. Un hdj 80 français nous double à toute vitesse. Autre esprit.

3 kebabçi, boisson, yogourt pour 8,50 l.

28 10 2007

Une nuit fraiche et humide et du crachin ce matin. Nous pensons à Robert seul dans sa petite guitoune.

Autoroute direction Istambul. 300 km pour 11 l; on voudrait ça en France. Nous passons le Bosphore et remettons les pieds en Europe. Nous avons rêvé d'un bivouac sur le bord de la mer de Marmara, mais les promoteurs immobiliers sont passés avant nous. Pas un coin demeuré à l'état naturel.

Bivouac à 231 m d'altitude. Demain, direction la Grèce.

Précision: nous roulons toujours au GO iranien; dommage qu'il n'y ai plus de place dans le Land pour mettre un 4e réservoir!

29 10 2007

92 km pour rejoindre la frontière. Cela faisaitbien longtemps que frontière ne s'était pas passée aussi rapidement. Rien à déclarr Monsieur le Douanier grec; ok on y go.

A la frontière, GO détaxé à 0,70€, mais dans l'autre sens. savoir pour retourner en Turquie, en supposant que les douaniers ne fassent pas la chasse au go détaxé! Qu'à cela e tienne, nous ferons encore 300 km avec notre go iranien.

Autoroute gratuite! Sandwich grec énorme à 2€! Moins cher qu'en Turquie. Chercher un bivouac le long de la Méditerranée n'est pas chose aisée; nous rebroussons chemin sur une plage où le Toy s'enfonce dangereusement.

Après une journée très couverte, nous essuyons un gros orage avac un vent nous obligeant à nous arrêter; nous finirons sur le bord d'un grand lac qui, au vu des détritus est un lieu de villégiature. Mais en ce jour de fin octobre, nous n'avons pas grand voisin.

30 10 2007

Départ tardif - 12 h - Courses dans un Lidl, vieux souvenir.

Coup de fil de Stefano que nous ne pourrons voir en remontant la botte italienne; et pour cause, il est en Tunisie.

Bivouac dans une gorge escarpée, sur la route des Meteores.

31 10 2007

Ce n'est pas le jour pour aller aux Météores, ces fameux pitons rocheux avec des monastères bâtis dessus; il pleut. Et à 500 m d'altitude, nous sommes dans les nuages. Ceci dit, voir ces géants la tête dans les nuages crée une certaine atmosphère, étrange, mystérieuse, un peu comme dans les jeux vidéo Riven ou Myst pour ceux qui connaissent.

Nous visitons un monastère, très bien restauré. Entrée 2€. Les femmes en pantalons doivent porter une tunique, pour leur cacher les fesses. En d'autres lieux, on aurait appelé ça un tchador, comme quoi toute religion portée à son paroxisme a les mêmes déviances. Et il faut croire que le cul d'un mec est moins exitant pour les moines, quoique...

C'est sympa à voir, mais ça sent vachement le business. En tout cas, ça ne sent pas le mystique.

Du monastère, nous n'avons pas le vertige, et pour cause, on ne voit qu'à 10 m. Il faudra revenir ici par un beau jour de printemps; l'été, ça doit être envahi de touristes.

Direction Ioannina par une belle route de montagne. On roule à 30, cause brouillard.

Nous serons réveillés en pleine nuit par des gratouilles sur la tente. En Russie, nous avions déjà eu les mulots. Mais là, au bruit, c'est du gros, très gros mulot. En fait, il s'agit d'un goupil, curieux et intrigué par ces intrus.

01 11 2007

Visite de la grotte de Perama. 7€ l'entrée, 3 pour les enfants. Magnifique. De belles et nombreuses concrétions, 3 salles de grande dimension. Cela plait à Camille. Quant on pense à ce que les Turkmens demandaient comparativement à leur coût de la vie!

Pluie, et repluie. Nous filons vers le port d'Igoumenitsa pour rejoindre l'Italie.

C'est la basse saison. Nous pensions prendre la traversée la plus courte, vers Brindisi. Coût 150€ pour 10 h de traversée sans cabine. On nous propos d'aller à Ancone, 640 km plus au nord, en cabine, en 14 h pour 240€. Le choix est vite fait. Nous n'aurons plus qu'une partie de l'Italie à traverser.

De Ancone à notre domicile, 1400 km. Autoroute jusqu'à Turin 24,50€ GO à 1,25€! Nous tombons de haut! En France, il est maintenant à 1,12€ pour le moins cher.

Retour à la maison le 04 11 2007 après 24 000 km.


mercredi 31 octobre 2007

Touristes ou baroudeurs, ne soyez pas effrayes. Allez en Iran; C est super!

19 09 2007
Nous quittons Tashkent pour la vallée du Fergana. L'Ouzbekistan est très agricole. Et il n'y a pas de civilisation de loisirs comme en Russie ou, dans une moindre mesure, au Kazakhstan. Les gens travaillent; les gamins gardent les bêtes dès leur plus jeune âge; ils sont loin de tous aller à l'école. C'est comme ça qu'on fabrique une population d'analphabètes, peu enclins à évoluer, et donc peu revendicatrice. Sinon, le métier de Président serait trop dur et le salaire pas assez élevé pour la tâche.
Pour aller dans la vallée, nous passons par de belles gorges et un col à 2267 m. C'est une quasi enclave gardée par des militaires dans des miradors. Pas de répit pour la contestation.
Bizarrement, les controles sont moins chiants qu'en ville. Au premier, on nous a "relaché" quand ils ont vu que nous étions français. "Goodbye Mousieur!" Au 2e, enregistrement des passeports avec un "civil" qui parlait parfaitement français. Très compréhensif.
Nous voyons nos premiers champs de coton. A part ça, rien à voir. Une poussière type farine. Infernal. Le ciel en est tout jaune...plus les fumées des quelques usines ou centrales.
Cela fait quasiment un mois que nous n'avons rien vu de flatteur à l'oeil; vivement Samarcande. On espère. C'est vraiment rébarbatif d'attendre pour un visa.
Quand nous aurons le turkmène, nous serons libres. Nous attendons beaucoup de notre visite en Iran, en espérant que la récente politique étrangère de la France ne nous crée pas quelque inimitié.
En tous cas fistons, ne vous tracassez pas. Si le climat est tendu, nous filerons rapidement vers la Turquie, en essayant d'éviter les heurts avec le PKK, Sale monde.
En fait, il ne faudrait ps regarder les infos, mais en poirotant au consulat d'Iran, nous regardions la chaine officielle iranienne. Vous imaginez les news. Mais quel con ce Kouchner!
Bivouac sur les rives du Syr Daria. Assez large, mais déjà ponctionné; accès imposible; rives abruptes, courant, remous. Ce n'est pas le Gange, mais son aspect n'est guère enthousiasmant; il charrie des vaches crevées! Bivouac pas toujours tranquille; la vallée du Fergana est densément peuplée, et on en voit défiler des troupeaux. Mais les jeunes bergers ne sont pas du tout collants comme en Afrique. Tentative de dialogue, mais aucun ne parle un mot d'anglais.
Hier soir, une famille rencontrée sur un chemin nous a offert l'hospitalité dans les collines environnantes, et une pastèque. Mais 2 autres cocos sont venus et, après l'accueil d'usage, la conversation arrive vite sur "denge" - monnaie - et dollar. Ce n'est pas sain. Autant en Russie et K. ils se moquaient de notre bagnole, autant là elle apparait comme un engin de richard. Faut dire que leur parc est obsolète, et aussi composé de Daewoo Matiz ou Damas produites localement. Ce n'est pas la même taille. Cela n'empêche pas de voir une BMW 750i!

20 09 2007
Nous nous arrêtons pour voir travailler des ramasseuses de cotonque de s'arrêter les met dans tous leurs états. On se fraye un chemin à travers les arbustes. Quand nous arrivons, elles s'arrêtent de bosser. Nous sommes l'attraction. Il faut leur faire signe afin d'observer les gestes et la manière de faire.
Nous allons à Margiland pour visiter une fabrique de soie. On nous ouvre le portail, nous souhaite la bienvenue et on nous invite dans la boutique. Normal, la visite est gratuite. Nous achetons 2 foulards en soie 10$ pièce; ils serviront en Iran. Il y a 2 guides anglophones et un germanophone dans la fabrique, privée depuis les années 2000. Ce matin, il y a eu une dizaine de groupes. Pas mal comme méthode pour attirer le client.
Nous y rencontrons un couple d'Israeliens avec leur guide; et un artiste suisse venu au festival de Tashkent début octobre.
Visite très intéressante. Nous voyons le processus depuis le cocon étuvé, donc avec le ver mort à l'intérieur, le dévidage du cocon qui contient de 500 m à 2 km de soie, jusqu'au tissage manuel. De vieilles femmes travaillent, des jeunes aussi, et des enfants. Quand nous faisons cette remarque, on nous dit que ce sont des enfants d'empolyés, et qu'ils sont étudiants. Mouais!
En tout cas, on repart avec des souvenirs, notamment des cocons et des vers morts, des vrais, de la Route de la soie.
Un tour au bazar, qui est en fait un marché aux fruits et légumes. Nous n'avons rien d'autre à faire. Il y a un canal d'irrigation, de l'herbe, pas trop de poussière, et de l'eau pour la lessive. Des gamins arrivent avec leurs vaches; on ne peut pas être tranquille. Ici, en Ouzbekistan, c'est dingue; ils n'ont jamais rien vu. Des grands, gardiens de vache, arrivent. Un parle anglais. Après le traditionnel "salam", il me demande combien coute ma bagnole. Je lui répond que je ne lui demande pas combien coutent ses vaches. Sur ce, il acquiesce et s'en va. Ca suffit, à force, cela devient fatiguant. Par contre, les 3 nabots sont toujours là.
On aime bien les contacts avec la population, mais pas des contacts de ce type, stériles, horripilants. On nous regarde comme une attraction de foire; c'est désagréable. Nous avons encore 4 jours de ce type à passer, sans but; Poor lonesome traveller.
Les mioches sont toujours là; un adulte passe en vélo. Je me dis qu'il va faire déguerpir les gamins. Un autre adulte arrive. Effectivement, ils envoient paitre les momes. Mais les questions fusent, et je ne comprend rien. C'est fou la patience qu'ils ont à vouloir expliquer quelque chose et ce malgré le fait qu'on ne comprenne rien.
A la fin, il me semble que j'ai trouvé une parade; je leur parle sans arrêt en français, et ça leur prend vite la tête. Puisqu'ils ne se mettent pas à notre place, je les met d'office.
Parfois, voire de plus en plus, je regrette la steppe. Il n'y a rien à voir, plein de poussière, mais au moins on peut aller au petit coin tranquille.

21 09 2007
Hier soir,à la nuit tombée, il y en a un nouveau, jeune ado, qui s'est planté là nous regarder manger, comme on regarde un chien chier comme on dit chez nous. On s'est salué; Il ne partait pas. On s'est dit au revoir; il est parti! En regardant un film sous la tente, nous sentions parfois quelque présence.
Ce matin, 7 h, "good morning". Voilà l'anglais qui se pointait. Il comprend certainement le français de ma réponse, puisqu'en sortant de la tente, il avait disparu. Ce n'st pas pour autant qu'on était tranquille; 5 paires d'yeux nous regardaient.
Nous sommes bien sur repartis, mais pour aller où, that is the question? Nous roulons lentement pour nous diriger vers le nord de la vallée du Fergana. Dejeuner en ville à 11 h, 8800 s; plus cher que d'habitude. C'est un plaisir quotidien, tant les plats sont bons et les petits restos agréables. Chachlik pour Camille - brochettes - et laghman pour nous - soupe complète ave viande, légumes et nouilles.
Un flic, qui du nous voir tournicoter pour chercher du pain, nous rattrappe avec sa lada perso. En lisant nos passeports, il ne sait même pas de quelle nationalité nous sommes. Pauvre France, euh... pauvre Ouzbekistan.
Nous trouvos un bivouac a priori tranquille, certes pas très joli, mais le land caché derrière une falaise, et le terrain n'est pas cultivable ou broutable. Nous nous ressourçons avec quelques parties de cartes, dessin, lecture, leçons demain.
24 09 2007
Nos 3 jours d'isolement s'achèvent; finalement, on s'habitue à un petit rythme pépère et ça fait du bien. Nous n'avons vu personne. Certes, ce n'est pas le but du voyage, mais un peu de tranquillité après la journée de la veille. Et puis les rencontres que nous avons fait en Ouzbekistan étaient dénaturées, axées sur l'argent, et n'apportent aucun échange intéressant.
Laissons le destin, et espérons le, la chance nous souriera à nouveau dans ce domaine.
Nous retournons donc en ce lundi vers Tashkent pour récupérer le visa turkmène demain entre 11 h et 13 h.
Nous roulons tranquilou; le paysage est uniforme excepté le col reliant la vallée du Fergana au reste du pays. Ce n'est pas le lieu pour bivouac vu la présence militaire, Militaires et policiers qui sont d'ailleurs sympa avec nous, nous facilitant les enregistrements, nous adressant parfois un pouce levé! Il y a même un policier qui a reconnu tout seul la marque du véhicule; pour les autres c'est jeep ou uaz. Allez savoir pourquoi? Il y a certes peu de toy ici et je n pense pas qu'il y ait eu dans le passé une présence militaire américaine avec des jeeps!
Ce soir poulet roti ratatouille et bière du pays, au milieu des collines de la steppe et une poussière d'enfer; on ne distingue plus à l'arrière la couleur de la jeep. Annie ne supporte plus; la poussière lui sort par les yeux...et lui rentre par les trous de nez.

25 09 2007
Ue journée de merde, qui se finit bien. On se lève à l'aube pour rejoindre Tashkent, de façon à être à 'heure à l'ambassade du Turkmenistan. Nous sommes à l'heure, mais néanmoins 13e sur la liste du policier de faction. Avant nous, certainement des agences ouzbèkes qui demandent des visas en nombre. 4 italiens au contact lointain; on peut dire qu'ils forment un groupe. Un jap tout seul - si si ce 'est pas le premier que nous rencontrons dans les ambassades. On discute. Cool. La porte de l'ambassade s'ouvre très en retard; tout le monde ferme sa gueule devant ces scribes à la con; Ils ont le pouvoir, des passe-droits, et toi tu te mets à genou pour obtenir un bout de papier à la con, un sésame pour daigner traverser leur pays en transit; 5 jours maxi, entrée et sortie comprises. Au bout de 3 heures d'attente, le cerbère me dit "five o'clock".
Il faut revenir et poiroter à nouveau. A 18 h, le turkmène de service, sans aucune humanité, plus froid que lui t'es mort, te donne le visa moyennant 31$ chacun + 10$ pour Camille. Ouf, on l'a. Mais on ne peut pas venir quand on veut; il a fallu choisir une date d'entrée le 01 10 2007. Sans ce passage via le Turkmenistan, je ne sais pas ce qu'on aurait fait. Passer par l'Afghanistan ou un retour vers l'ouest du Kazakhstan pour un hypothétique bateau.
Oui monsieur le diplomate turkmene, on s'est plié à ta faible considération de tes congénères, mais on n'avait pas le choix et on n'en pense pas moins.
Croyez nous, nous sommes français et contents de l'être. Sans faire de nationalisme, loin de là, il vaut mieux naitre français qu'ouzbeque ou turkmène. Combien de jeunes, en nous voyant, nous ont dit "visa, visa". Eux ne peuvent pas en avoir faciement. Ils ne savent rien de ce qui se passe à l'extérieur, pas même chez leur proche voisin.
Avec tout ça, nous quittons Tashkent de nuit 18h. Pas possible de trouver un bivouac digne de ce nom. On finit sur la pelousse d'une station service. Karachov nous font les gars de la station. Nous dormirons peu vu le bruit des véhicules. Et le mati 5 degrés; frigo.
Aujourd'hui, skype a super bien marché avec Ben et Bertrand. Cela fait plaisir d'entendre des voix familières. Nous tenons bon, et demain, nous espérons que Samarkand nous apportera beaucoup de plaisirs.

26 09 2007

Il y a des jours comme ça. Tout commence bien. Nous partons de bonne heure pour Samarkand. 50 km et un petit bruit sourd; je pense à un objet qui a percuté les protections alu. Arret; verdict: amortisseur cassé à la base. L'ensemble amortisseur ressort est resté sur le bras de suspension; une chance sinon la voiture se serait affaissée. Nous sommes dans une bourgade; on demande, on fait voir le problème. Tout de suite, des gens nous emmènent chez un ferronier. Immédiatement, il s'atèle à démonter. Il faut surveiller ce qu'il fait, de façon à ce qu'il ne casse rien d'autre style durite de frein. Ils n'ont aucun outil; heureuseent que j'ai mes clés, bien dérisoire. Le silent bloc de l'amorto s'est bouffé et ferraille contre ferraille, le support a laché. Il faut souder, d'autant que Martine et Bertrand réveillés aux aurores, nous apprennent que Dhl ne livre pas en Ouzbekistan. Et il nous faut etre à la frontiere d'ici quelques jours, visa oblige.
Pour souder, il faut de l'électricité. Elle est coupée. Nous attendons. Nous discutons; un voisinnous offre 2 pains et une pastèque; c'est cool. On discute. Le capot tout poussiéreux sert de tableau d'écriture; nous comprenons pourquoi ils regardent tous notre voiture avec des yeux grands ouverts; le prix des bagnoles est exorbitant ici. Un salaire moyen est de 50 - 70$. Une Daewoo nexia, voiture gamme moyenne basse produite localement coute 15000$. Faites le rapport. C'est réservé aux gens aisés. Une lada 10 000 $. .Et un land cruiser 100 000 $, le prix d'une Porsche chez nous. Tout ceci comparé au salaire moyen, c'est fou.
L'électricité arrive; C'est soudé; on peut remonter, mais il faut compresser le ressort ce qui n'est pas une mince affaire. Tout le monde fait preuve d'astuce; nous n'avons rien d'autre. Super, c'est remonté.
Le gars remarque qu'à l'arrière, j'ai perdu le boulon qui fixe l'amorto sur le chassis. En soi, c'est rien, mais il faut un boulon, et il n'y en a pas. Je démonte un boulon de crochet de remorquage; c'est la même dimension. Ouf!
C'est pas vrai, et tout ça avec du matos neuf. Dire que nous avons fait tout nos périples avec des suspensions d'origine sans pépin, et voilà qu'une suspension préparée rend l'ame au bout de 13 000 km!
On repart tard, la peur au ventre; l'autre amorto va certainement nous réserver un sort identique, et toujours ces impératifs de date. Que faire? Le faire souder avant qu'il ne pète, au risque de le percer et l'amorto sera mort. On laisse en l'état.
Avec tout cela, nous arrivons à la nuit tombante à notre destination première: Samarkand, étape essentielle de la route de la soie.
Nous trouvons rapidement un BB, en centre ville, Bahodir BB, avec un super accueil, et rempli de routards de tous horizons. Nous décompressons dans ce havre de paix.
C'est vraiment un endroit que nous conseillons, loin de l'austérité des hotels classiques. Etre 6 et 8 $ par personne. 1$ le repas du soir. Que demander de plus?

27 09 2007
Nous sommes en plein centre ville, et sommes à deux pas du Registan, la pièce maitresse de Samarkand. Des coupoles recouvertes de faience bleue et vert émeraude. Des dimensions imposantes. Quelques mosquées gigantesques, massives. Rien à voir avec ce que connaissons en Libye, Maroc ou Istambul. Le style est différent.
En fait, nous avons vite fait le tour de ce lieu très touristique.Le bazar. Immense, mais rien à voir non plus avec les souks arabes. C'est bitumé, avec des étals en dur, c'est couvert en armature moderne, Ce n'est pas, ou plus le bazar traditionnel.
Une 2e nuit au B B, d'autres échanges. Des voyageurs extraordinaires racontent leurs aventures. Nous apprenons beaucoup, et eux sont admiratifs sur notre manière de voyager et sur Camille qui, dans ce cas là, fait sa timide.

28 09 2007

Nous partons vers Bucchara; auparavant, un message à Martine et Bertrand pour notre assistance véhicule à distance. Merci de votre aide.
Les 270 km se passent bien; on ne dépasse pas les 70 km à l'heure. Le toy doit nous emmener jusqu'en Iran sans nous faire défaut. Après, nous aurons du temps pour réagir et agir.
Nous trouvons un hotel dans Bukhara; c'est un ancien caravansérail restauré avec gout, bien situé; 40$ la chambre avec petit-dejeuner pantagruelique.
En fin de soirée, balade dans la vieille ville. Beaucoup de tamalous, mais nous découvrons une ville pleine de charme, avec des gens très sympas, des artisans de très grande qualité. Cette ville a une âme. Elle nous plait.
En fait, les trésors de l'Ouzbekistan sont très concentrés dans quelques villes. Nous sommes allés ailleurs, nous avons vu que le paysage est uniforme, champs de coton ou steppe désertique. Nous avons eu un aperçu des gens, de leur mode de vie. Ce fut parfois difficile, mais c'est cela le voyage. Ce n'est pas seulement que du clinquant; c'est comme la vie.

29 09 2007
Visite de la ville, souvent hors des sentiers battus. On voit que l'argent de l'unesco est passé par là. Des batiments en brique beige, idem pour certains autres, et parfois de la faience bleue. C'est agréable à regarder. Les vendeurs sont raisonnables, pas collants.
Le prix de la bouffe double, tout en restant très accessible. Mais ici, on négocie.
Nous faisons quelques achats, négociés comme là-bas. Cela nous permet de discuter avec une jeune femme qui nous dit que les droits des femmes sont loin d'être ceux des garçons. Mais qu'elle se sent néanmoins bien dans son pays et dans sa condition. Elle n'aspire pas à porter des jeans, se maquiller ou aller voir ailleurs. Difficile de demander un visa; il faut verser 1000 $ sans être sur de l'avoir! Beaucoup de familles nombreuses mais cela s'estompe chez les nouvelles générations. Et elle suit le jeûne du ramadan; le poids de la religion est bien présent.
Un chat avec la maison; le moral n'est pas au plus haut; il faut s'occuper de tout et papa maman ne sont pas là; ça leur pèse.
Au cyber espace, la tv ouzbeke nous filmera; nous ne nous verrons pas, et vous non plus sauf si vous regardez le. sat; nous avons 350 chaines à l'hotel, dont quelques chaines érotiques. La censure a des choses plus importantes à censurer.
Notre assistance en France nous annonce 420€ pour un colis de 8 kg à envoyer en Iran - amortisseurs- because blocus américain. On fera donc sans, en espérant des pièces toyota sur place.

30 09 2007
Après 4 nuits d'hotel, nous retournons dans la brousse et la poussière. Journée à attendre le 1er octobre.

01 10 2007
Nous redoutons cet 2 passages de frontière. 8 h à la douane. Pas d'attente. La sortie d'Ouzbekistan se fait rapidement et sans excès de zèle; on est loin des quéqués de l'entrée.
Un no man's land et c'est la frontière turkmène. Contrairement à ce qu'on craignait, à ce qu'on nous avait dit, l'accueil est plutot correct. Un routier kazakh interfèr pour nous faire passer en dehors de la file d'attente. Ensuite, c'est un peu comme les 12 travaux d'Astérix, on passe et repasse à plein de guichets; chacun y va de son coup de tampon. On répète maintes fois les mêmes infos, mais bon, ça se fait. On passe aussi à la banque sans empocher 20 000, mais en déboursant 140 $ pour taxes diverses; nous étions prévenus. Mais bon. Inspection de la voiture, normale, sans zèle excessif..
En 2 h 30, les 2 douanes sont baclées.
Change sur la route: 18 manat turkmen contre 1 sum ouzbek, soit 1 € contre 30 600 manat. Il nous reste 48000 sum, soit à peine 30 € et on se retrouve avec une brouette de billets avec la douce et mièleuse effigie de feu king Niazov! Je ne sais pas comment s'appelle le nouveau, mais ils se ressemblent tous ces dictateurs.
Du gas oil; on a payé une taxe de compensation; il faut bien en profiter. 4000 m le litre, soit 0,13 €! Le rêve en France. Et en plus le pompiste, tout content de voir des touristes, ne nous fait payer que la moitié. Pauvre, il n'en n'a pas perdu les valeurs humaines, bien au contaire.
Aucun panneau pour se diriger, et la carte sat n'indique rien. Mais les gens nous font signe; ils savent où l'onva. Les policiers nous arrêtent pour nous remettre sur la bonne route. Plutôt sympa. Ou pour nous parler de Zidane. Ils savent avant que nous parlions que nous sommes touristes français; ça nous change des têtes creuses des pays précédents.
Nous traversons l'autre grand fleuve qui alimente la mer d'Aral: l'Amour Daria. Pour traverser sur un pont flottant datant de l'ère soviétique: 10 $ et 100 000 m pour je ne sais quoi. C'est Alex le routier kazakh de la frontière que nous retrouvons et qui s'occupe des formalités.
Barrage de police. Registration. 2 guichets, un de chaque côté de la route. Il y en a un qui prend les passeports, l'autre prend la feuille de route avec l'itinéraire à suivre impérativement, et chacun demande la pièce de l'autre.!!
Dejeuner avec Alex. Chachlik - brochettes- salades, coca, bière pour Annie qui est pompette le reste de l'après-midi, 150 000 m. Chaque semaine, il fait un AR Kazakhstan Iran pour ramener des Toy qui viennent des Emirats. Bravo l'embargo américain! Et il en passe des 4x4 neufs! 70000 $ l'unité. Il y a des riches au K, mais rien pour l'Ouzbekistan. Nous nous en étions aperçu. Alex va même à Paris chercher des cars Setra: 50000$ un car de 1990. C'est pour cela que l'on voit plein de cars français au K.
Beaucoup de trafic de poids-lourd turcs et iraniens. On se parle ;ils sont cools. Annie et Camille repassent leur tchador.
Ce soir, bivouac dans le fameux désert du Karakum, le plus chaud d'Asie centrale. Il parait qu'il y a plein de bébètes style scorpions et tarentules. Pour l'instant, nous avons vu une mante religieuse assez gigantesque, des scarabés aussi costauds, des chiens de prairie et du style renard.
Reste 450 km pour rejoindre l'Iran en passant par Ashkabat la capitale.

02 10 2007
Rectificatif de la veille; un pompiste s'est mal exprimé avec un touriste et lui a annoncé 4000 m le litre de go au lieu de 400. Le touriste était quand même content.
En fait, vous l'aurez compris, le prix du go est ici de 0,013€ le litre. Vous pouvez m'en mettre une citerne pour le retour vers la France.
A 60 km d'Askhabat, nous ne trouvons pas de bivouac; c'est une zone de culture le long des belles montagnes qui forment la frontière avec l'Iran. Dans un village, un habitant monte dans la voiture pour nous montrer un endroit pour dormir, mais ce n'est guère probant. Il nous invite alors chez lui, à manger et dormir. Il vit avec sa femme, sa mère de 78 ans, et ses 3 enfants de 9. 6 et 4 ans. Lui ne travaille pas, garde les enfants, 2 vaches et une chèvre, et regarde la tv sat et ses 450 chaines. Elle travaille, un peu comme maitre auxiliaire si nous avons bien compris: 100$ par mois. Lui voudrait venir travailler en France; c'est certainement aussi un peu le motif de son invitation car la demande d'adresse vient vite.
Ils ont tous la même idée de l'occident; argent à gogo et facile, belle maison comme celle qui est montrée sur une chaine française. Quand on leur dit que sur un SMIC, il faut enlever le loyer, l'eau, l'électricité, le chauffage, l'abonnement tv, ils tombent des nues et leurs visages changent. On enfonce le clou avec le prix de l'essence, du pain, des cigarettes. Au final, Turkmenistan super et l'Allemagne est mieux que la France. Il faut dire qu'ils ne payent rien de tour ça.
C'est triste d'être pauvre dans ces pays là et de s'imaginer que le paradis existe. C'est vrai qu'avec les infos qui leur sont distillées, où, grâce au cher Président, de grands progrès sont en train de s'accomplir, on ne peut guère se faire une idée juste du monde.
Et sans parler de leur rythme d'activité...
Pas de réaction quand des images de la capitale sont montrées; cela déborde de luxe alors que leur demeure est spartiate. C'est comme ça.
Petit déjeuner au thé, sans sucre, et pain sec. Le tout petit avale ça comme Camille ses céréales qu'elle n'a pas ce jour. C'est dur pour elle ce genre de rencontre car elle y perd son petit havre de paix qu'est la voiture avec ses friandises entre autres.
Ca nous fait une bonne occasion de lui expliquer la vie.
Faut dire que pour nous non plus, le régime pain sec n'est pas très agréabe. On s'arretera d'ailleurs 10 km plus loin pour dejeuner.
Ah! J'oubliais. Nous ne nous sommes pas fait arrêter une seule fois par la police. Au contraire, ils nous demandent si tout va bien. Effet de la volonté de développer le tourisme; il faut le croire.

03 10 2007
Visite d'Ashkabat à pied. C'est tout neuf, voire grandiose. On se croirait parfois chez les Grecs ou les Romains, avec des monuments à colonnes comme des temples. De grands espaces, des parcs, des jets d'eau à profusion. Des portraits du Président sur chaque batiment, des statues en or de Niazov. Qui ne voit pas le culte e la personnalité est aveugle. Et cela continue; de nombreux chantiers en cours. Bouygues doit s'y faire des couilles en or.
Cela respire aussi l'ordre. Circulation avec respect des feux; il faut dire que la densité de flics est impressionante. Ils ne nous emmerdent pas. Pas de probleme? Tout va bien? Par contre, il faut regarder ce qu'on photographie, des fois qu'on emporterait des secrets d'Etat.
Nous battons nos record; dejeuner à 3 pour 30000 m, soit à peine 1 €. Mais manger revient malgré tout plus cher que de faire le plein.
Nous débordons de notre feuille de route en allant 100 km au nord pour voir un lac souterrain. Prix 10$ par personne alors que le lonely annonce 2$. Les prix ont quintuplé en quelques années. On marchande. Le petit gars a bien appris sa leçon avec la tape du Président sur l'épaule! Il rend même un billet mis dans sa poche. Incorruptible! Par contre, il n'est pas assez futé pour ne pas nous montrer les tickets des locaux: moins d'un demi euro! C'est pire qu'en Russie, où les prix sont augmentés, mais pas à un tel niveau. Il faut dire qu'il n'y a ici que du tourisme encadré qui ne se pose pas de question. Et encore on n'en n'a pas vu un seul.
Nous avons des principes; qu'ils aillent se faire voir et sans regret vu ce que nous avons entre-aperçu par la grille d'entrée.
Nous bivouquerons à côté de la frontière iranienne, au pied des montagnes, mais demain il nous faut rebrousser chemin vers Ashkabat pour passer en Iran. Un nouveau grand saut dans la découverte nous attend. Ce soir, on se pochetronne la gueule pour finir avant l'Iran les 2 bières, le vin et la vodka qu'il nous reste. Hic! Et Camille qui boit du vin.
Le froid arrive; 20 dans la journée, vin le soir, et 1 degré le matin!

04 10 2007
Retour vers Askhabat. Visite de la mosquée. Grandiose. Pas de photos de l'intérieur qui peut contenir 13000 personnes.
Impossible de trouver une station, et encore moins du go; 50 km dans la ville pour rien et on ne peut passer ainsi la frontiere dans les montagnes. Pas d'autre alternative que d'arreter un poids lourd fonctionnant au go, ce qui est loin d'être le cas de tous car beaucoup sont essence ou gaz. C'est bon; 100 litres pour 1€. Nous ne revons pas.
Direction la frontiere; un premier controle, puis un 2e 30 km plus loin, et enfin la douane. Epique! Les 18 travaux d'Asterix. Presque kafkaien, et presque plus difficile de sortir que de rentrer. Mais agréable, et fouille très succinte de la voiture.
Frontière iranienne juste à côté; mes fatmas se déguisent. Ca se passe bien mais reste la voiture; carnet de passage en douane demandé; ok. Assurance de la voiture; veulent me fourguer une assurance de 100$ alors que le véhicule est assuré tous risques même hors pays carte verte. Je leur fournit l'attestation en anglais. Ils ont du mal à comprendre, il faut discuter ferme, mais c'est bon; pas d'assurance.
Nous rencontrons Li, un chinois de Hong Kong voyageant seul. Il voudrait qu'on l'emmène car le prix du taxi est prohibitif. Ok; on se serre.
Comme il se fait tard et que le soleil se couche, nous nous arretons peu de temps après à 1500m d'altitude; il fait un froid de canard. Pastis pour arroser cela, grosse platée de nouille car avec les douanes nous faisons le ramadan, et coucher à 4 dans la guitoune. On se tient chaud. -5 degré le matin, et glace à l'intérieur. Il va être temps que nous allions vers le sud et il va falloir qu'on se trouve des vêtements chauds dans un souk.

05 10 2007
Direction Mashad, ville sainte et 2e grande ville d'Iran. Police charmante. Route superbe. Gens charmants, coups de klaxon fréquents. En fait, nous allons à Mashad pour trouver un garage Toyota, que nous trouvons sur notre route d'arrivée. Nous sommes vendredi et il est fermé. On verra demain.
Drection le centre ville pour se trouver un hotel; circulation dingue, anarchique, des pélerins partout, des tchadors partout. Rester calme, d'autant que trouver un hotel pas cher est difficile. Un gars en connait un à 12$, tu parles. 40$. On décline. Il nous suit, puis un 2e, puis un 3e. Parlants anglais, je leur dit qu'on souhaite se débrouiller seuls; ils comprennent. Par contre le premier veut une com sur un service qu'il n'a pas rendu. Na. Il insiste, se met devant la voiture, voit rouge quand Li lui dit qu'on va appeler la police.
Bref, on trouve un parking gardé et un hotel, ceci après s'être fait refoulé d'un pour cause "d'étrangeté" et de religion. Alzahra hotel tel 0098 511 8514911 à droite après l'hotel Atlas, un apartement avec cuisine, sdb, 3 lits pour 24$. A 2 pas du sanctuaire que nous ne pouvons visiter ce soir pour cause non musulman. Mais il nous faut revenir demain à 8h; on suppose qu'il y aura moins de pélerins et que notre présence sera moins gênante.
Un petit père qui nous accoste dans la rue hausse les épaules sur ce sujet. Différents comportements; surprise, étonnement, les gens se détournent. Beaucoup de femmes nous sourient, comme envieuses, ou désirant communiquer. Une femme explique à Annie qu'il faut un tchador pour rentrer dans le sanctuaire. Beaucoup de signes amicaux, rien d'hostile, et quand on dit que nous sommes français, c'est encore mieux. Pourvu que ça dure. Pas d'autres touristes.
Une grosse difficulté: la langue farsi et l'écriture; même les chiffres sont différents. Mais bon, ça fait 3 mois que nous nous débrouillons ainsi.
Diner pour 66000 rial; Camille crevait la faim; ne lui parlez pas du ramadan si vous voulez rester copain avec elle. Change 1$ = 9000 rials - 1€ = 11000 rials.
bouteille d'eau 2500 r. Internet 1 h: 5000.

06 10 2007
Le portier de l'hotel, qui dort sur un sofa, et qui se déplace à la vitesse de l'éclair, nous annonce le petit-déjeuner à 8 h; à 8h, il dort encore. Tant pis, nous partirons sans manger. On récupère la voiture 30 000 r. Direction toyota. Accueil très agréable par Mhedi. Prise des renseignements habituels par une magnifique jeune femme en tchador. C'est incroyable les contradictions: tchador d'une part, maquillage outrancier, diamant sur une dent d'autre part. Je garde pour moi un compliment. On essaie d'expliquer notre souci. Une autre jeune femme, Leili, parlant très bien anglais, fait l'interprète.
Très vite, nous percevons les limites du garage. Pas de diesel en Iran, et ce modèle de voiture n'a jamais été commercialisé ici, donc pas de référence, doc pas de pièce. Je viens à me demander s'il n'aurait pas mieux valu s'arrêter chez un mécano de village qui faiit avec rien.
Je leur explique qu'il faut laisser tomber les références et essayer de prendre des pièces sur les Prado ou Hilux. Finalement, ils contacterons d'autres distributeurs sur Mashad et on aura des silentblocs neufs.
Ils ne veulent pas souder l'oeil de l'amorto pour le renforcer, de peur de le percer comme sur celui qui a lâché. J'insiste, mais il faut souder avec une petite électrode. Ils sous-traitent. Finalement, ce sera très bien fait.
Ont aussi peur de démonter car n'ont pas les outils pour compresser le ressort. C'est moi qui leur montre comment faire.
En fait, ils n'ont fait que démonter et remonter; le reste a été sous traité. Cela a pris la journée et 70$. C'est réparé. Normalement, nous devrions pouvoir rentrer comme cela et faire changer en France. Mais l'essentiel de la journée n'est pas là, mais dans les relations humaines avec les Iraniens. Génial. Nous sommes chouchoutés par tout le monde. Cafés, bouillie de fruit locale en guise de déjeuner, Ramadan oblige. Nous discutons beaucoup; ils sont contents que nous soyions chez eux malgré l'image de l'Iran. Eux ne peuvent pas sortir d'Iran, sauf pour étudier et avec des garanties financières énormes du style 6000$ ou hypothèque de la maison!
Leili nous demande si nous voulons déjeuner. Surpris, je ne sais que répondre. En fait, ils sont très tolérants et nous mangerons une chorba à l'arrière de façon que les clients ne nous voient pas. Leili nous donne spontanément son tel, en cas de besoin, n'importe quand. Extraordinaire.
Il se fait tard: 16 h. Dans une heure il fait nuit. N'avons pas le temps de sortir de Mashad pour trouver un coin tranquille. Nous demandons à rester dans la cour du garage. Leili nous invite chez elle!!
Quel accueil! Une maison plutot cossue, une cuisine aménagée, un salon avec une table et des chaises, une mère aux anges, 3 soeurs et un frère tous heureux de notre présence. Se préoccupent de la sécurité de la voiture, même s'ils n'ont jamais eu de problème. Retour dans le centre ville, et là, la conduite, de nuit qui plus est, n'est pas une partie de plaisir. Nous suivons un voisin qui nous guide et il faut faire 4 parkings car la hauteur du toy avec galerie est rédhibitoire. Quelle disponibilité! Nous achetons une carte sim locale, au nom de Leili car un étranger ne peut le faire: 17$. Le dollar est roi. Retour en taxi et la petite soeur avec sa SAIPA, une R5 produite en Iran, avec les voies élargies comme une R5 de rallye.
Retour maison. Nous discutons librement de religion, des relations homme femme, des couples d'amoureux, des comportements, de leurs souhaits politiques et religieux .Ils regrettent leur choix de Révolution islamique, Le nouveau Président? Blasés, peu votent. Nous avons de la chance d'être dans une famille ouverte où tous les sujets sont permis. Nous parlons de notre athéisme ou agnosticisme. Leili comprend, même si elle croit en Dieu, mais un Dieu qui la laisse vivre sa vie.
Restaurant Nous y retrouvons Reza, le boyfriend de Layo la petite soeur. Les restaurants ferment les yeux sur les couples non mariés; ils se tiennent du bout des doigts; c'est rigolo et décevant et triste en même temps. Bisous interdits par contre, mariés ou non. Mais les choses changeront inéluctablement, doucement ou brusquement.
Ils nous offrent tout, et ce n'est pas donné: 12$ le plat, c'est cher.

07 10 2007
En ce matin, nos hôtes se démènent pour nous faire rentrer dans le sanctuaire de l'Imam Reza, haut lieu saint de l'islam. Seuls, nous avons été refoulés. Une guide touristique parlant un mauvais français et axant sa visite sur le seul aspect religieux nous accompagne. Il va de soi que notre culture religieuse et islamique en particulier est réduite, mais nous écoutons attentivement et nous retenons des choses. Ce qui nous frappe, c'est la richese des bâtiments et leur décoration, des pièces de musée, des corans anciens... Et le sanctuaire est un perpétuel chantier alimenté par les dons des pélerins venant de tout le monde arabe. Nous sommes dans la Mecque iranienne. Les constructions récentes sont également très raffinées. Et quelle ferveur religieuse, avec des centaines de pélerins priant dans les immenses cours. Annie et Camile, revêtues de leur tchador, passent inaperçues, moi moins, avec mon sweet. Mais aucune animosité.
Ensuite emplettes avant d'aller vers le sud affronter le froid des montagnes. 3 doudounes au bazar pour 190$, Et un "picnic", c'est comme cela qu'ils appelent une bouteille de gaz rechargeable pour le pique-nique. Rigolo non? 10$ la bonbonne et 1$ la recharge, à comparer aux 18€ de la recharge camping-gaz chez nous.
Gas oil: 165 rials le litre, soit 0,017$ le litre Moins cher que l'eau. Par contre l'essence est à 1000 r le litre; pour réduire la circulation. Apparemment ce n'est pas encore assez cher. Autoroute nickel, routes aussi. Coups de klaxons fréquents, des rires jusqu'aux oreilles. Quel accueil.

08 10 2007
Descente vers le sud du pays. Nous doublons un pick-up qui nous redouble aussitot, en nous faisant des grands signes. Nous nous arrêtons. C'est Mohamed, jeune iranien, qui veut nous inviter chez lui à prendre le thé. Incroyable cette spontanéité. Il habite chez ses parents avec sa soeur. La tradition veut que les jeunes restent tard chez leurs parents, jusqu'au mariage. Pas un mot d'anglais; c'est dommage. Ils nous disent qu'ils sont très heureux de nous accueillir chez eux. Nous déclinons les invitations à diner et à coucher; peu de conversation possible et nous avons également besoin de tranquillité, ne serait-ce que pour l'école.
Soirée crêpe en Iran; crepe sucre et confiture. Génial. Il manquait le cidre.

09 10 2007
Le lonely indique une route "toute nouvelle" pour Shahad. En fait de route, c'est une piste de 400 km non fréquentée. Nous ne nous y risqons pas seuls et avec notre toy avec sa béquille. Nous traversons donc par la route le Dasht-e-lud, un des deux grands déserts iraniens. Nous ne sommes pas loin de la frontière afghane et d'Hérat avec son fameux minaret. La bêtise humaine y sévit. Ceci dit, nous sommes très heureux de notre petite semaine en Iran; accueil fabuleux et paysages variés. On retrouve les couleurs de l'Atlas marocain.
Nuit dans une dépression au milieu du désert. Merveilleux coucher de soleil sur les massifs du lointain.

10 10 2007
Nous sommes toujours dans le désert, mais la route traverse divers massifs montagneux. C'est magnifique; chaque mont, chaque rocher met en avant ses formes, ses nuances de couleurs. Nous avons envie de tout photographier.
Bivouac dans un site grandiose, au pied d'un pitonn type monument valley.

11 10 2007
Descente vers Kerman. Le paysage est toujours aussi beau. Puis direction Shadad. Nous passons un col à 2700m pour nous retouver 50 km plus loin à 300 m d'altitude avec une température de 30 degré au coucher du soleil. Nous faisons souvent ce genre de yoyo. Nous nous installons dans les Kalut, sortes de concrètions argilo-grèseuses du plus bel effet sous les rayons du soleil couchant. Ca nous rappelle des bivouacs dans les Tassilis algériens, mais ici le sable est gris et salissant. Mais quel silence! Et quelle voute céleste!
T Mimine qui se fait une pâte à tarte pour faire saliver ses papilles!

12 10 2007
C'est le dernier jour du ramadan. Demain midi, nous pourrons manger local. Il faut dire qu'on le faisait aussi car, bien souvent, nous ne faisions que grignoter. Nous commençons aussi à apprendre les premirs versets du Coran...
Après ce bivouac comme on les aime, nous retournons à la petite ville de Shadad, renommée d'après le lonely pour produire les meilleures oranges d'Iran. Mais pas un oranger en vue, et pas d'oranges dans la boutique où nous rencontrons une iranienne parlant parfaitement anglais. Elle est guide touristique et ne porte pas dans son coeur Ahmanidejad. Faut dire que les Iraniens ont des cartes de restriction pour l'essence. 100 litres par mois pour un particulier; un comble pour ce pays où l'or noir coule à flot.
Ils nous font cadeau de 2 pains tout frais cuits. Et nous proposent...de la marijuana!! Alors pour ne pas mourir idiot...

Nous perdons du temps dans les petites routes que nous ne trouvons pas, qui n'existent pas, qui sont des pistes. Notre carte n'est pas très précise.
Au final, nous dormirons à 2000 m près de Rayen où se trouve une citadelle en pisée que nous visiterons demain. Elle est 4 fois plus petite que celle de Bam située à 100 km, mais qui a été détruite par le tremblement de terre de 2003.

13 10 2007
Nous sommes enchantés par la citadelle de Rayen, au pied d'un monstre minéral de 4500 m. En grande partie restaurée, elle est agréable à l'oeil. On y voit aussi quelques touristes.
Bam n'est qu'à une grosse centaine de km; nous y allons.. Nous stoppons à un barrage militaire. Contrairement aux pays en stan, nous sommes très peu arrêtés et toujours avec courtoisie. Bref; le militaire de faction nous lance "escorte". Il reste 35 km pour aller à Bam et nous n'avons nulle envie d'y aller accompagné d'une automitralleuse. Je demande à voir un officier anglophone. Jovial, souriant, nous lui expliquons notre itinéraire, en précisant que nous rebroussons chemin après Bam. Il accepte de nous laisser continuer seuls. En fait, ils craignent les rapts de touristes, notamment ceux à destination du Pakistan proche, contre remise de rançons. Cette zone est instable, lieu de tous les trafics, et repères d'islamistes. Le détroit d'Ormuz est à 2 pas.
Le tremblement de terre a eu lieu en décembre 2003. La ville en porte encore d'importantes stygmates; c'est un véritable chantier de reconstruction. les maisons sont désormais reconstruites avec des armatures d'acier. Quant à la citadelle, elle est à terre. Des travaux de reconstruction sont entrepris, mais la tâche est immense.

Dejeuner en ville; des kebabs iraniens, autrement dit des brochettes avec du riz et tomates grillées. Eau et bière iranienne sans alcool - ils en rient beaucoup - 42000 pour 3.
Demi-tour. De 800 m, nous passons un col à 2938 m, notre record. Notre bivouac sera haut perché ce soir. Fluctuation de température: de 33 à 14, et 0 la nuit.

14 10 2007
Nous entamons notre 4e mois de voyage sous un super soleil, comme depuis le début. Nous souhaitons qu'il nous accompagne le plus longtemps possible.
Journée de transition pour rejoindre Persépolis. Nous faisons des courses; il y a toujours quelqu'un pour nous aider. mouton 60 000 r le kg.
Bivouac super sympa et repas de gala: gateaux apéritifs, pastis prohibé - puisse Allah nous pardonner - chorba maison et soirée cinoche. Pas belle la vie de bohême?

15 10 2007
Nous longeons 2 lacs salés partiellement asséchés, où l'on y exploite du sel. Avec les montagnes environnantes, la vision est assez saisissante.
Des figuiers en nombre. Nous en profitons pour acheter des amandes et des figues séchées délicieuses. Elles ne ressemblent en rien à celle que nous trouvons chez nous. 30000 le kg d'amandes et 50000 les figues.
Passage à Chiraz sans s'arrêter; nous nous limiterons à Ispahan. Il faut dire aussi que conduire en ville me crée une grande appréhension.
Visite de Persépolis, le mythe. Ce sont des ruines certes, mais très imposantes et cela mérite une visite. Prix 5000 par personne alors que le Lp annonce 30000! Décidément,
ça cloche souvent. Nous y croisons une bande de jeunes très extravertie, qui veulent parler aux étrangers; c'est un peu la fête pour eux, gars et filles compris. Elles ne portent pas le tchador mais des vêtements colorés. L'évolution est en marche.