L'incroyablement beau: la cordillera blanca

 3 nuits passées dans l’enceinte de l’hotel RV Gardens de Huanchaco, près de Trujillo, très grande ville du nord du pays. Prix 30 NS par nuit (cher pour ici). Wifi, lavage, courses au supermarché du grand centre commercial Mall, avec des magasins en pagaille. Ce n’est pas pour le péruvien moyen, mais comme partout, ceux qui ont de l’argent dépensent avec frénésie. Je suis même allé au Mac Do (coucou Camille) pour manger…une mousse à la maracuya. Fameux. Trop petite la mousse. Dommage. J’y ai aussi acheté du pan frances (pas mauvais), du brie et du camembert, un panetone (fabriqué au Peru). De quoi faire plaisir aux papilles.

Visite du site archéologique de Chan, qui fut de son temps, avant d’être à son tour bouffée par les Incas, la capitale de l’Empire Chimu. Ça va ? Entre les moche, les sican, les mochu, vous vous y retrouvez un peu ? 

Rassurez vous, c’est le dernier site archéologique que je fais, sinon, dans un mis, je suis encore au Peru et j’ai d’autres pays à fouetter.

Départ donc pour Chimbote, embranchement de la piste qui va m’emmener dans la fameuse Cordillère blanche qui recèle, parait il, la plus belle montagne du monde, l’Alpamayo, en forme de diamant ! Cela met l’eau à la bouche.

En guise de mise en bouche, la piste passe par le magnifique cañon del pato (du canard). Surplombant le rio Santa, la piste s’enfonce par maints tunnels bruts de décoffrage dans la montagne aride et sauvage. Le spectacle est déjà époustouflant. Il y a des cascades, dans un environnement plutôt désertique. C’est beau.

On a à peine fini cette entrée, qu’apparaissent les premiers monts enneigés, jouant à cache-cache avec les sommets arides ou verdoyants, selon. La piste approche de la cordillère blanche, blanche vous l’aurez deviné parce qu’elle recèle de très nombreux sommets aux neiges éternelles. On va y trouver le plus haut sommet du Peru, le mont Huascaran et ses 6768 m !

Petit à petit, leur présence s’affirme, et lorsque j’emprunterais la piste menant à la laguna del Paron, le spectacle sera génial, je pèse mes mots. Je crois que je n’ai jamais fait une piste aussi belle, belle par le paysage qu’elle nous fait découvrir. En effet, elle permet tout simplement une incursion au milieu d’une douzaine de pics enneigés, le tout avec au centre, non pas la balle, mais une lagune d’un vert émeraude d’une beauté indicible – je me répète mais cela se répète -.Une ballade à pied le long de cette lagune fait qu’à chaque pas, j’ai l’impression que les montagnes bougent, que les points de vue changent, et je me retrouve avec une ribambelle de photos. Il faudra trier.

Parmi ces montagnes, une autre pyramide que celle de l’Alpamayo (qu’on ne verra pas car le guide du Routard en parle furtivement mais ne dit pas comment y aller- En fait, c’est par un sentier plutôt long, long, donc nada. Qu’importe, clle-ci est tout aussi parfaite comme vous pouvez en juger par les photos.

De temps á autres, en plus de l’image, il y ale son. En montant par la piste, j’ai assisté à une avalanche comme jamais je n’en n’avais vu. Je n’en n’avait d’ailleurs jamais vu. Des blocs de glace se sont détachés du glacier, tombant de plusieurs centaines de mètres (difficile à dire car la distance est grande et le bruit a duré une éternité – j’ai un film -. Le tout devant le regard complètement désintéressé des paysans trop occupés à leurs travaux champêtres. Il faut dire que dans le coin, les champs sont plutôt mignonets, les gens très souriants, et certaines maisons on va dire débutent dans la coquetterie, et des avalanches, ils doivent en voir, des blanches et des blanches.

Pendant la ballade, j’aurai droit à un deuxième roulement de tambours, invisible celui-là. Que la montagne est belle !

Précisons que je suis tout de même à 4200 m, et que le manque d’habitude me fout un mal au crâne et une gerbe, mais la beauté des lieux me fait oublier la difficulté de cette marche de 5 bonnes heures.

Demi tour, descente et remontée en prenant la piste qui monte aux lagunes de Llanganuco, au pied du fameux Huascaran. Spectacle différent, mais tout aussi magique. «  lagunes aux eaux turquoise ou émeraude (selon l’angle et la lumière), le tout au pied du Huascaran et des sommets vus à la précédente piste, mais là, je les vois de l’autre côté. En effet, cette piste s’enfonce pareillement dans la Cordillère, mais entre les 2 massifs suivants. Et là, il est possible de continuer, par un col à 4700 m, donnant une vue d’ensemble incroyable, dantesque avec ces montagnes – c’est le moment de le dire – de glace. La vision deviendra même surréaliste mais parfaitement réaliste avec un orage de neigne sur le Huascaran et un ciel bleu sur le massif voisin. A 4700 m, avec la neige tombant, et ignorant la climatologie de ces contrées, je me suis un moment demandé comment allait se treansformer la piste. Fort heureusement, cela n’a pas duré.

Les mots ne rendent pas le ressenti, ou plus exactement je n’ai pas le talent pour les utiliser au mieux, alors reste les photos et pour moi, en prime, les souvenirs, mais indéniablement, cette Cordillera blanca restera pour moi un grand, très grand souvenir. Et je peux maintenant affirmer que le Peru et la Bolivie sont les 2 pays qui, jusqu’à maintenant, m’ont apporté les plus grandes émotions en matière de paysage.

Voilà. Il me reste à sortir de cet univers minéral, et ce ne sera pas facile vu l’état déplorables des pistes et des routes « asphaltées ». Le goudron s’arrête tous les 50 m ??. Je n’aurai pas moins de 2 cols à 4500 m à franchir pour retrouver la côte et la panaméricaine qui, par ses 1500 km, devrait m’emmener vers le Chili et le nord de l’Argentine, 2 pays qui me sont pour moi quasi inconnus même si, avec Annie et Camille, nous y sommes passés très furtivement.

Dans l’hémisphère sud, nous nous dirigeons vers l’été, et c’est donc le bon moment pour aller découvrir ces contrées plus australes que sont la Patagonie et la Terre de feu. Attention aux mythes !! Et aux mites !!

A ciao.