Trajet Amérique du Sud


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samedi 4 septembre 2010

l'Après Bogota


Il s’en est passé des choses depuis notre dernier message. Ou plutôt il ne s’est pas passé grand-chose. Une fois les filles parties, il fallait attendre, attendre qu’elles arrivent déjà, que Annie commande la courroie et que le colis parte. Il est parti le samedi matin de Ecommoy pour ceux qui connaissent, et était à Miami (USA) le samedi soir. Après plus de nouvelles. Après plusieurs appels au centre d’appel de Chronopost, pas plus d’infos si ce n’est le correspondant aux US. Mardi, nada. Mercredi nada. Le temps est long, très long quand on poirotte à attendre et qu’on ne peut pas s’échapper de cette prison non dorée qu’est Bogota.
Jeudi soir, j’appelle aux USA la société IBC correspondant. Bonne initiative sinon je crois que je serai encore à Bogota. On m’informe que le colis est en Colombie depuis lundi mais, car il y a un mais, bloqué chez un autre dépositaire car il y des frais de douanes à payer, tenez vous bien 246$ US !! Et personne ne m’aurai appelé. Ubuesque non !
Et oui, très mauvaise nouvelle. Mais comment faire autrement si ce n’est ne jamais rien envoyer dans un pays étranger. Je rentre avec la voiture avec tout dedans, et aucun frais. Un malheureux paquet de 2 kg et vlan, la grosse claque.
Alors, bien sur, on n’aurait pu déclarer qu’une faible valeur. Revers de la médaille ; si le colis se pers, on n’est remboursé que de cette valeur. Dans les 2 cas on l’a dans le…baba.
Bref, j’ai récupéré mon colis (à l’autre bout de la ville, en taxi je vous rassure), je suis vite allé chez Toyota à 2 km de l’hôtel mais j’ai mis ¾ d’heures. Et vers 17 h, le véhicule était prêt. Encore une nuit dans ce parking laid, laid, laid avant de partir au soleil levant direction Santa Marta pour récupérer dimanche mon compagnon de voyage Enguerrand.
Un arrêt chez mes amis Luis et Beatriz et, au programme, déjeuner dans une ferme tenue par Hernando et son épouse française Maryse, à 20 km de chez Luis. Piste défoncée, Moi qui voulait repartir l’après-midi, c’est râpé.
Déjeuner avec des frères de Luis, et un homme d’affaires. Ça parlait business à table. Je ne comprenais pas, mais business avant tout. J’ai appris plus tard que le petit jeune qui dépareillait était en fait un garde du corps armé. Je ne suis pas habitué à cela.
J’ai passé l’après-midi à discuter avec Maryse. Nous avons parlé des FARC, des para-militaires, des strates. En fait, Hernando était jusqu’à l’âge de 50 ans directeur commercial chez 3M. Ensuite, il a tout laissé tomber pour reprendre la ferme familiale en rachetant les parts à ses frères et sœurs. A cette époque, les FARC sont passées chez lui par 3 fois pour lui demander de l’argent. Expliquant ses débuts dans l’exploitation de la ferme, ce « racket » s’est limité à la fourniture de quelques vêtements. Ils s’en sont tirés à bon compte, sachant que les FARC ont commis dans la région de nombreux méfaits, de nombreuses tueries.
Puis les paramilitaires ont été crées par les riches propriétaires pour se protéger. Petit à petit, ces mercenaires ont plus ou moins pris leur liberté essayant de faire régner localement un semblant d’ordre, un semblant de loi. Mais en usurpant les libertés individuelles de chacun y compris l’intimité de la personne et en commettant de nombreux forfaits.
La population est souvent prise entre ces 2 feux. Maryse me conte l’histoire de ce jeune dont la famille a été tuée par les FARC et qui s’est engagé chez les para militaires.
A cette époque, rien ni personne n’était en sécurité nulle part. C’était la terreur. En France, nous avions connu cela mais à d’autres époques espérons révolues aujourd’hui.
Le Président Uribe est alors arrivé en 2002 et s’est comporté comme le sauveur de la Colombie. Il a mis l’armée sur les routes et en un an, a assaini les principaux axes du pays. Le changement a été radical. Les FARC ont reculé, se « réfugiant »dans les zones inhospitalières du pyas comme le Chaco ou l’Amazonie. Les effectifs de ces milices ont régressé, alimentant par la même occasion les bandes de délinquants des mégalopoles. Le problème n’est pas simple et est loin d’être résolu dans son intégralité, mais il y a du mieux.

Une dernière nuit dans la maison de Luis et le lendemain matin à 4h, lever pour faire en 1 journée et demi les 1000 km qui me séparent de Santa marta lieu de rencontre avec mon nouveau compagnon de voyage Enguerrand. 1er bivouac seul au milieu des prés et des fermes. La moyenne est petite avec des routes sineuses à souhait et j’ai vu 4 accidents dans la journée, de quoi refroidir les ardeurs.
Une première : tentative de backchich d’un contrôle de police qui m’a « pris »à doubler un camion qui passait un dos d’ane à 2 kmh, le tout sur une ligne continue. Je lui ai tout de suite fait comprendre qu’il ne fallait pas me prendre pour un neuneu et que tout le monde faisait ça ici, y compris la police, et qu’il ferait mieux de s’occuper de ceux qui doublaient dans les courbes. Fin de l’histoire.
Rencontre avec Enguerrand à 12 h pile. Courses, plein et départ pour Rioacha et le désert de la Guajira dana l’extrême nord est du pays. Péninsule peuplée d’indigènes Wayu. Notre bivouac fut épique, rappelant nombre de haltes en Afriques où les adultes et les gamins viennent nous voir dès notre arrivée, nous regardant avec des yeux de niais, ne bougeant pas. Il faut leur dire ouvertement de partir pour qu’ils partent et encore. 2 gamins de 18 ans nous narguent et nous disent que si ça va pas, nous n’avons qu’à partir. Qu’à cela ne tienne. Nous restons sur nos gardes, mais la nuit fut tranquille.



Mais au petit matin, 3 indigènes wayu maitres d’école nous rendent visite pour nous informer de ce qui se dit sur nous. Nous sommes les arracheurs d’yeux d’enfants qu’une certaine rumeur colporte depuis 1 semaine. On est sur le cul. On était loin d’imaginer cela. Je sais qu’on a souvent été `ris pour des chercheurs d’eau ou d’or, mais là, cela dépasse l’entendement. Nous serons vigilants car de tels malentendus peuvent mener à n’importe quelle extrémité.
Nous verrons des iguanes, des lézards communs, des serpents. Nous nous initierons au manger de fourmis de Santander, grosses bébêtes rôties, ayant le gout de cacahuètes grillées. Quelques oiseaux, quelques belles plages, un désert de cactus et d’épineux où il est très difficile de s’orienter.
Comme quoi, un peuple ancré dans ses traditions, assis le cul entre les 2 chaises de la modernité et de la tradition, est complètement déconnecté. On le voit bien, ce n’est plus tout à fait la Colombie. Il n’y a plus de prise en charge collective des déchets. La route bitumée ne sert que pour le transport et encore, une grande partie est difficile. La voie de chemin de fer est gardée par des privés tous les 500m. Et la frontière vénézuélienne proche n’arrange pas la situation de cette région.
Nous irons au Cabo de vela, bord de mer joli avec ses petites falaises et nous y mangerons une langouste avant d’essayer de rejoindre la Punta de gallinas avec ses dunes.  Malheureusement, des orages la veille ont détrempé la piste et nous aurons même quelques surprises sur la piste de retour qui me rappelle certaines pistes du mali en saison des pluies.

halte au "volcan" de boue, très prisé des touristes colombiens et de Enguerrand

Direction Cartagena, site à ne pas manquer. Nous en reparlerons.

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