Trajet Amérique du Sud


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jeudi 9 septembre 2010

Cartagena


Après  5 jours en dehors de la civilisation, nous voici de retour à Santa Marta où un orage diluvien nous attend. Passage par Barranquilla, la ville qui vit naitre une certaine Shakira. Quelle ville ! Nous passons dans des quartiers où il ne fait pas bon s’attarder. Nous sommes des agneaux au milieu des loups, des gens pauvres, qui vivent dans des bidons ville infâmes baignant dans l’eau croupie des marécages environnants.
Nous ne pensons qu’à sortir de cet enfer et à trouver un lieu de bivouac car le jour se termine. Impossible avec les marécages. Nous finirons dans un parking à camions, pas génial, mais en sécurité et c’est l’essentiel.
Carthagène, ville mythique, inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco. Il doit y avoir des choses à voir. La chaleur m’assaille, et la petite semaine passée n’a pas suffit à m’habituer. 33 degrés mais un taux d’humidité proche des 100%. Je ne supporte pas. Enguerrand, mon compagnon de voyage, est habitué car il vit à panama depuis 2 ans. On verra plus tard qu’il a vite froid. Normal me direz vous.
Nous sommes  à l’hotel Bellavista sur le front de mer tout près des remparts. Bonne adresse. Nous dormons dans le parking. 30 000 $ la nuit. Voila pour les renseignements pratiques.
Une ballade de quelques heures dans le centre historique de la ville suffit à nous donner une idée ; toujours le même style colonial avec ses maisons colorées et ses balcons en bois. Rien de bien nouveau ic non plus. Une fois que l’on a vu Cuenca en Ecuador, Bogota et la Candeleria, c’est un peu toujours la même chose. Finalement Enguerrand suggèrera de ne rester qu’une seule nuit  au lieu des 2 initialement prévues. Un petit tour au fort San Felipe ne changera rien à notre décision ; il n’y a pas de quoi se rouler par terre là non plus.



Par contre, en sortant de la ville pour rallier Medellin, nous verrons ce que les touristes ne voient pas, à savoir la misère encore une fois omni présente. De pauvres bougres sont à genou dans les ordures flottantes pour récupérer le moindre butin abandonné par les riches. Quel spectacle, et tout cela dans l’indifférence générale. Il ne faut pas être surpris que, quand ils mettent la main sur un nantis, ce dernier doit passer un sale quart d’heure.
Chez nous, en Europe, il y a certes des disparités. Mais ici, l’écart est énorme, incommensurable.
Direction Medellin, autre nom bien connu des Européens. Nous n’irons pas rencontrer Pablo Escobar, et pour cause, il n’est plus de ce monde. Toujours les mèmes difficultés à trouver un bivouac. Nous finirons le premier soir dans une famille de braves paysans de base, qui font du tabac et autres maïs. 

Leur maison est en bois recouvert de palmes et ils vivent dans la terre et la boue. La cuisine se fait au feu de bois mais ils sont dignes. Les enfants sont en habits propres. Cela ne doit pas toujours être facile. La soirée s’annonçait bien mais ils ont foutu la musique à tue-tête (samedi soir) et tout le voisinage est venu pour nous voir et pour discutailler. Les filles s’étaient mises sur leur 31, les gars pas trop. Cela ne doit pas être facile de conter fleurette dans le secteur ; le choix est limité et la présence de quelques roux albinos me semble un signe d’une certaine consanguinité.
2 heures de musique locale et stop. Dodo. Super orage dans la nuit. Le matin, c’est l’enfer. Les semelles de godasses trainent 10 cm de boue impossible à enlever. Le chemin du retour, avec des ornières, est un véritable piège à 4x4. La voiture glisse dangereusement au fond des ornières, elle penche. Les 4 roues patinent et j’ai vu l’heure qu’on allait y rester. J’ai pu pour la première fois tester les blocages de différentiels avant et arrière, et miracle ! Avec une adhérence proche de zéro, la voiture sort du trou. Plus loin, il fallait mettre un œuf entre le pied et la pédale d’accélérateur car le chemin, étroit, est surélevé et le moindre dérapage nous aurait fait basculer sur les côtés hauts de quelques mètres. Dur dur au réveil.
Scénario aussi difficile pour le bivouac suivant. Nous tombons dans un bouchon monstre suite à la construction d’un pont sur la moitié de la chaussée et à un éboullement de terrain (nombreux) consécutif aux fortes pluies. Tous les camions sont bloqués, et le temps passe. La nuit arrive. Nous doublons les camion sur la file de gauche et le jeu consiste à trouver une petite place pour se garer quand arrive d’en face les dizaines de Kenworth qui passent alternativement. En France, on se ferait casser la gueule à faire ça, à passer devant tout le monde. Ici non et même les camions d’en face qui se trouvent à leur tour bloqués par notre hardiesse ne disent rien !  On sortira de là en pleine nuit pour monter un col à plus de 2500 m. Comment trouver un bivouac. La providence nous suit car nous dormirons sur le bord de la route dans un parking de bistrot. Enguerrand mettra ses boules Quies pour ne pas entendre le vacarme des camions. Moi, je dormirai du sommeil du juste…ou du bébé, comme vous voulez.
Ce sera notre avant dernière nuit ensemble car nous nous séparerons à Medellin, Enguerrand souhaitant connaitre un peu mieux cette ville. En ce qui me concerne, j’en ai assez des villes, surtout qu’à Medellin, il n’y a pas ou très peu de centre historique. Malgré cela, je mettrai pas moins de 2 heures à trouver le chemin de la sortie une fois Enguerrand à nouveau libre.
Voilà, nous avons passé une petite dizaine de jours ensemble. Ma fois, cela s’est bien passé. Enguerrand a découvert un monde nouveau, des spectacles nouveaux pour lui (une piste avec des camions, de l’eau et de la tôle ondulée, des bivouacs sympas et d’autres moins sympas avec les indigènes), la liberté de circuler à sa guise, mais aussi les contraintes du voyage comme la recherche du bivouac. Dommage que nous ne puissions pas poursuivre plus loin l’aventure ; aller jusqu’au Chili n’aurait pas été pour lui déplaire mais il avait malheureusement un avion de retour en France le 21 du mois. A bientôt et bon vent… en France.
En ce qui me concerne, je file tout droit vers le sud, vers la sortie de Colombie, après pratiquement un mois et demi passé dans ce pays. Il est temps que j’aille à la découverte d’autre chose, de nouveaux paysages, de nouveaux sites qui m’émeuvent à nouveau, car il faut bien dire que je, que nous restons sur notre faim concernant la Colombie. Nous avions entendu trop de belles choses sur elle, que nous en sommes déçus. Les paysages ne nous ont pas enthousiasmé, les gens sont gentils mais ailleurs aussi.
Enfin, il fallait y venir, et maintenant nous pouvons en parler Veni, vidi. Un conseil, amis voyageurs. Si vous venez en Amérique du sud, préférez  la Bolivie ou le Pérou pour les paysages. Au moins, vous ne risquez pas d’être déçus du voyage.

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