Merveilleuses baleines
Après 700 km d’une traversée ouest est le plus souvent sans grand intérêt si ce n’est une centaine de km avec des falaises érodées, j’arrive sur la côte atlantique. Je dis « je » car j’ai quitté mes amis Chris et Jo afin de ne pas leur faire supporter plus longtemps le vieux crouton que je suis. Nous nous retrouverons néanmoins vers Noël dans la région de Ushuaia.
Des touristes suisses m’indiquent que l’on ne peut pas voir de baleines sur la péninsule de Valdes. Elles sont toutes parties pour l’Antartique après avoir mis au monde les petits dans ces eaux plus chaudes.
Toutes sauf 2 mères et leurs baleineaux. En dehors de la péninsule où je n’irai pas car cela est devenu très contraignant. Outre l’entrée de 70 $, il faut être revenu chaque soir au point de départ ce qui oblige chaque jour à faire dans les 200 km de pistes. Dans ces conditions, impossible de prendre son temps pour observer les animaux.
Je me colle donc sur une plage avant la péninsule. Les baleines sont là, à 20 m du bord, prêtes à s’échouer, en train de faire mumuse avec leur petit – déjà gros - , à se mettre sur le dos, à taper des nageoires, à se prélasser.
Les quelques spectateurs présents ne se lassent pas de ces scènes d’amour maternel. Si l’eau était plus chaude, je serais bien allé piquer un tète pour évoluer au milieu de tant de grâce.
En en plus, pour s’être levé à 4h 30 du matin, un lever de soleil comme on se lasse pas. Ceci dit, la journée sera venteuse et pluvieuse. N’oublions pas que nous sommes en Patagonie et que le temps est versatile.
Après les baleines, direction Punta Ninfas pour observer les éléphants de mer. Le temps est redevenu beau. Il fait chaud. L’eau est vert émeraude, bleu turquoise et du haut des falaises, la vue est de toute beauté. C’est de là que j’ai passé mon coup de fil à Annie. Dommage de na pas pouvoir partager de tels moments.
Je descends les 80 m de la falaise de sable et de coquillages, en faisant attention à ne pas effrayer les mammifères marins, car si un seul se barre, tout le monde en fait autant. Je reste sur les rochers à les observer dormir – surtout – au soleil, se mouvoir comme des chenilles, jouer dans l’eau. Les grands mâles avec la trompette sont repartis. Il ne reste que les mères et les petits qui muent. Ils n’arrêtent pas de brailler. Ce n’est pas un bruit très gracieux. Mais cela me tient en baleine- non, en haleine un bon moment.
Puis direction Trelew où demain, j’ai rendez vous chez le mecano pour refaire changer mon joint de pompe à injection (le même qu’au Brésil).
Sur la piste, j’aurai encore droit à de petits plaisirs simples mais ô combien merveilleux. Imaginez ! Une perdrix à houppette, des ñandus (plus petits que ceux vus jusqu’à maintenant) qui courent à perdre haleine eux aussi. Ils courent tellement que je ne peux pas les photographier. Un petit félin genre chat sauvage (il coure aussi) et le clou du spectacle, un bébé tatou. Un vrai, un vivant. Je m’arrête illico presto. Il se barre dans les épines et commence à s’enterrer comme un cloporte en poussant de petits cris stridents (pas comme un cloporte). Sans déconner, on dirait vraiment un cloporte avec ses écailles et sa forme oblongue.
Il faut que j’ai ma photo. J’y vais avec des gants, au propre et au sale. Il est mignon tout plein, avec sa petite bouille et ses petites oreilles. Il est poilu comme un singe sur les écailles( ?) et vous verrez le film, il galope le coco.
Je le relâche et tatounet trouve son salut…sous les pneus du Toy. Il ne veut pas en démordre. Je suis obligé de me mettre plusieurs fois à 4 pattes dans la poussière pour le choper et le déposer plus loin. Ça nous avait déjà fait ça avec une gerbille dans le désert.
Tiens, là, j’ai un oiseau qui viens de se poser sur le coussin du Toy. Rigolo, non ? J’ai des amis.
Vraiment, j’étais content de cette rencontre inopportune.
Maintenant, direction un peu plus au sud, Punta Tumbo et sa colonie de pingouins. Objectif : rouler un patin – à glace – à une pingouine.
A ciao.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire