Trajet Amérique du Sud


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Pour cela, il suffit d'aller sur le site ci-dessus et de compléter avec notre numéro IRIDIUM (+8816) 32534201

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dimanche 15 août 2010

Hospitalité colombienne


Nous quittons Bacaramanga, grosse ville de plus de 500 000 habitants. Les infrastructures routières sont modernes et la ville en travaux partout. Il y a du développement économique dans l’air. Nous verrons plus tard dans la région du cañon de Chicamocha, en discutant avec une vendeuse de friandises locales, que les inégalités sont fortes.
Ainsi, cette personne nous dit que beaucoup de gens gagne 20 000 $ par jour, soit 8 € ! 160 € pour un mois de boulot !! Ce ne sont pas ces gens, cette majorité, qui peut se payer une voiture car il y a beaucoup de voitures individuelles en Colombie. Ce n’est pas cette personne qui peut se payer le trip en téléphérique dans le cañon de Chicamocha à raison de 36 ooo $ par personne. Ce n’est même pas elle qui peut manger « pas cher » comme l’on fait, à 6 000 $ le repas, soit 2,5€.
Et oui, si chez nous, il y a des inégalités, là, elles sont encore plus grandes et bon nombre de personnes vit en dessous du seuil de pauvreté, dans des maisons où nous ne souhaiterions pas loger.

Revenons à des considérations plus légères. Nous sommes en mal de quelque chose de bluffant, qui nous foute le cul par terre comme dit si poétiquement Annie. Nous allons donc prendre une des « plus belles routes de Colombie » dixit » le Pas Futé » (vraiment très nul ; le cañon de Chicamocha n’est pas en index !!). 

On a vu le cañon ; bon, c’est beau, mais on ne sait pas pourquoi, ce n’est pas ça.  Est-ce parce que précédemment, en d’autres lieux, nous avons été subjugués par la nature ? Peut-être. Surement même. Ou bien parce que l’on s’attendait au summum, au nectar, ou à autre chose. Le cañon de Colca est d’une autre stature, et même en Colombie, comme la route de Pasto à Popayan oú il y a un cañon qui décoiffe mais dont personne ne parle.
Le cañon de Chicamocha est beaucoup plus majestueux en haut que du téléphérique qui, contrairement à ce que nous pensions, ne passe pas en hauteur et ne fait que descendre dans le fond. Prendre le téléphérique, c’est renoncer à cette vision globale et à la majesté de l’ensemble. Et ce malgré la route et des pistes d’accès qui défigurent le site.
Autre chose. C’est vrai que dans les régions traversées, c’est très civilisé, et tout ce qui n’est pas sauvage, donc accessible, est privé. En tout cas, ce n’est pas ce que nous attendions. Autant en Bolivie, la nature correspondait à nos aspirations (mais pas toujours les gens), autant là, on ne s’éclate pas dans cet environnement.
La chute del  Duende, très jolie, est dans un environnement de fermes, sans accessibilité aucune, sans liberté, sans même un parking..

Ce soir, nous nous sommes installés tôt dans un terrain humide, donc convoité par personne, et par conséquent accessible, près d’un bourbier où le passage des camions et des voitures nous amuse beaucoup.

Nous continuons notre visite du coin, un peu à l’aveuglette car le Futé ne parle de rien. Nous allons voir le Mirador de Nevarra mentionné sur des panneaux indicateurs touristiques. Nous ne verrons rien. On arrive dans des fermes qui doivent s’approprier le passage avec des panneaux d’interdiction partout, désinfection des véhicules obligatoire en raison d’élevage de poulets. Bref, on ne sait pas si on doit y aller ; on y va et rebelote, propriété privée. En plus, sur des chemins qui sont parfois des bourbiers. Bonjour, si vous avez une voiture de tourisme ou un camping-car, ce n’est pas la peine d’y penser.
Idem pur la chute del Mico. On aboutit à un lieu qui est privé et en plus cadenassé avec personne pour vous faire rentrer (moyennant monnaie).

Nous sommes un peu sur le cul. En plus il pleut depuis le matin, et nous prenons le goudron direction Bogota. Même problème le soir pour le bivouac. Clôtures, montagne, chemins menant exclusivement aux fermes, nada, que de chique. Et quand on demande un coin plat pour dormir, on tombe sur des ouvriers qui disent que le proprio n’est pas là, qu’il faut aller au village. En fait, ils ne voient pas bien ce que nous demandons  et ne comprennent pas que nous dormions dans notre bagnole.
Alors, on se retourne vers des parcs de loisirs, hôtels avec terrain, et là, nous avons de la chance. Nous rencontrons Luis qui nous permet non seulement de dormir sur son terrain (gratuitement entre parenthèses mais là n’est pas le problème), avec mise à disposition de toilettes, utilisation de la piscine nec plus ultra, possibilité de se balader, de faire du cheval. Visite à son restaurant. On passe la soirée ensemble avec son épouse. Nous sommes reçus comme des princes.
Cela nous réchauffe le cœur. Luis et son épouse sont 2 orthodontistes retraités qui gèrent aujourd’hui le domaine familial avec des plantations de cane, des chevaux, restaurant, hôtel… Nous visitons la fabrique artisanale de panela, le jus de cane déshydraté, fierté de la Colombie.

Le jus de cane passe dans 6 ou 7 immenses bassines de cuivre de 1000 à 1500 litres chacune, toutes chauffées par un ingénieux système de chauffage, et qui porte à ébullition (environ 1000 degrés ) ce jus qui caramélise pour donner au final un pâte ocre, la panela. Notons que le rendement est excellent puisque 100 kg de cane donne 80 kg de jus ; la cane est essentiellement composée d’eau et de sucre.
Tout cela est fait traditionnellement par des ouvriers qui travaillent ici de père en fils, pendant 7 jours et nuits continus, se relayant pour maintenir le système à température, et remplacés ensuite par une autre équipe. Les conditions de travail sont dures ; ils mangent sur place, dorment sur la cane. Nous ne sommes pas dans les normes européennes mais, encore une fois, personne ne se plaint, au contraire. Les relations semblent familiales.
Ils sont un quarantaine de permanents à travailler ainsi sur une exploitation d’une centaine d’hectares, Luis et Beatriz se partageant entre la campagne et Bogota où ils vivent habituellement.

Nous passerons une journée de farniente ou dans le hamac, ou dans le fauteuil de camping. D’autres en profiterons pour mater plusieurs films et jouer avec le taureau Pinguino qui n’est pas très décidé à se laisser monter. Nous en profiterons pour humer le doux parfum des fleurs d’oranger, ou bien regarder les petits oiseaux faire leur nid dans l’arbre envahit de plantes « parasites ». Nous mangerons goulument nos steaks de viande colombienne tendre à souhait et resterons finalement dans ce havre de paix 3 nuits avant de filer pour Bogota où nous avons déniché un hôtel avec parking où nous pourrons nous réfugier et préparer ainsi le retour de Annie et Camille prévu pour le 17 arrivée le 18 en France.

En tout cas, Beatriz et Luis sont vraiment charmants, d’une gentillesse sans égale, d’une grande ouverture d’esprit. nous resterons finalement 3jours dans leur domaine, et nous leur ferons gouter un peu de notre cuisine française via une ratatouille maison et des crèpes sucrées dont Luis se delecte encore les babines. Merci à eux et en espérant nous revoir à nouveau à Bogota cette fois ci.



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