Adieu Tierra del Fuego

Avec la nouvelle année, il est temps de remonter les Andes. Après un passage de frontière par un rio à gué, nous arrivons de nouveau au Chili après un contrôle sanitaire des plus dilettants. Pour une fois. Puis ce sera le bac qui traverse le détroit de Magellan à son point le plus large, une trentaine de km, de Porvenir à Punta Arenas. Prix 32 300 Pesos Chiliens pour 2h 30 de traversée environ. Je ne suis plus qu’avec Olivier et Marie. En effet, étant arrivés 5 mn avant le départ du ferry, nous nous sommes retrouvés seuls.

Après les rebutantes séances de courses, réparations diverses, nous descendons vers le point le plus austral du continent américain, point que nous n’atteindrons pas car la piste, déjà difficile, s’arrête bien avant. Mais tout de même, 43 44,815 sud, ce n’est pas si mal. 

A cette latitude, il n’y a pas beaucoup d’autres terres, même continentales. Temps couvert, mais pas une miette de vent, et 3 lions de mer pour nous tenir compagnie. Le coin pullule de crustacés et de moules géantes que nous ne pouvons malheureusement pas ingurgiter en raison de la « marée rouge », une bactérie microscopique mortelle pour l’homme ! Mais quelle soirée inoubliable en ce lieu ô combien symbolique.

Longue remontée vers Puerto Natales, petit village devenu très touristique par sa proximité avec le parc Torres del Paine, où 100 000 visiteurs en majorité étrangers viennent y dépenser leurs dollars et leurs euros. Entrée 15 ooo $ contre 4000 pour un Chilien. Camping avec pas grand-chose hors de prix. C’est la loi de l’offre et de la demande. Ici, la nature offre le spectacle de montagnes acérées et de glaciers venant se déverser dans les lacs. Nous sommes en bordure du Grand Champ de Glace sud, et les glaciers n’en sont que les excroissances. L’eau douce et l’eau de mer cohabitent avec de profonds fjords qui viennent côtoyer tout ce monde minéral. Selon le temps, la présence du soleil ou de nuages, les couleurs varient, du « tropical » au noir tristesse. Les 2 ont leur charme.

 

Le parc est connu pour ses 3 cornes et ses 3 tours (d’où son nom) dont les images ornent tous les dépliants sur le Chili. Le spectacle est magnifique, y compris pat temps gris, voire plus que gris. C’est beau malgré les conditions météo difficiles.

Mais pour avoir LA photo, avec la bonne lumière, il faut être présent au bon moment. C’est ainsi que j’immortalise les tours (si elles ne l’étaient pas déjà) avec un rayon du matin…depuis mon lit puisque j’avais pris soin de placer ma chambre avec vue sur les tours.

Pour les cornes, je suis allé à travers champ au milieu des taureaux (eux aussi avec des cornes), des guanacos, des arbres calcinés par le dernier incendie. Et si vous regardez bien sur la vue d’ensemble, vous aurez à la fois les cornes et les tours.

Tiens, en parlant de guanaco, quand papa court après maman, il ne rigole pas. Toujours un spectacle de ma chambre d’hôtel. Pour ceux qui sont sages, je leur montrerai le film à mon retour.

J’ai laissé mes compagnons à l’arrière, au cyber café. Nous n’avons pas le même timing et je dois avancer. J’ai encore tellement de choses à découvrir et de km à parcourir avant de reprendre le bateau vers la mi février à Buenos Aires. Tout bonnement, je repasse donc en Argentine pour me diriger vers El Calafate et son merveilleux glacier PertoMoreno.