Trajet Amérique du Sud


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lundi 26 avril 2010

Pluies, pluies, pluies

Mardi 22 avril
Nous nous dirigeons maintenant vers les Saltos de Mocona, beaucoup moins connues que les chutes d'Iguazu. Moins connues car moins visitées, et ce pour la simple raison qu'elles sont difficilement accessibles, même en 4x4. On y reviendra.
Nous passons dans la région de culture du mate, infusion nationale de l'amérique du sud.


Pour y aller,nous prenons comme d'hab le chemin des écoliers, la ruta 7 le long de laquelle se sont sédentarisées des familles de Guaranis. C'est toujours le même dénuement, la même misère,voulue, imposée par le temps, par les hommes, subies?? Je ne saurais dire. Un ensemble certainement. Ils vendent des objets artisanaux. Ne sont pas quémandeurs. Ce sont les marginaux, les apatrides, les "sous hommes" des Conquistadores. Ils sont ghettoïsés, les blancs vivant à quelque distance.
Nous sommes en zone subtropicale, et ce qui devait arriver arriva. Les gros nuages, les éclairs,les grosses gouttes. Contrairement à l'Afrique où les orages son brefs et violents, le "notre" fut, ou est plutot long, sans gand vent, et très pluvieux. Autant vous dire que cela change la donne car on se retrouve coincés dans notre petit home, sans réelle possibilité de sortie. Toute recherche de bivouac sur des pistes de terre devient impossible. En effet, même avec des pneus mud tout neufs et de bons crampons, la voiture est incontrolable et devient orange comme la terre. Je ne vous parle pas des sandales qui elles, n'ont pas de crampons.
On file doncjusqu'à notre objectif, les chutes de Mocano, sur le fleuve Uruguay. Ils sont en train de faire une route. Une chance, sinon c'est quasiment impossible d'y aller par temps de pluie, vu les fortes pentes (on monte parfois en 2e) et la boue. Au passage d'un pont gué, je fais marche arrière vu la boue, la pente, et le trou. Heureusement, des locaux nous indiquent qu'il n'y a pas de problème car ils ont pierré le chemin pour en faire une route. Par contre, le lendemain matin, le gardien du site que nous ne pourrons visiter dans l'immédiat, nous indique qu'ils faut rebrousser chemin et passer le pont qui va être submergé, et nous risquons d'être bloqués jusqu'à une semaine.

Que dire du site. Il se prépare à accueillir les touristes, avec la route, et un prix de 30 p pour les étrangers contre 15 pour les locaux. De plus, les chutes ne se visitent qu'en bateau, 50 p par personne. Pour la France, cela reste correct, pour ici, c'est démesuré. On se croierait revenu en Russie où le même ostracisme était pratiqué. Je ne vous dis pas ce que cela représente pour les argentins qui paient pour la ballade en bateau le même prix que nous.
Par contre, il y a un beau centre d'accueil tout neuf, et pour avoir vu des photos, le site vaut vraiment le coup. On vous le montrera, promis, lorsqu'on l'aura vu nous même. Enfin, on espère si le temps le permet.
En attendant, on s'est tanqué le long de la route où il ne passe personne, et on attend le retour du soleil. Le soir, les gardes du parc viendront à la nuit nous signaler qu'il interdit de camper dans le parc...sauf dans le camping. Qu'il y a des jaguars et que c'est dangereux. Le camping est interdit aux jaguars bien sur. Nous ne déménagerons pas.

Le gardien nous indique qu'il y a des indiens guarani qui vivent de manière traditionnelle dans la forêt, de chasse, de pêche, de cueillette et de culture. Une fois par mois, ils viennent au centre apporter des objets de leur fabrication à vendre, et récupérer des denrées nécessaires telles les semences. Nous ne les verrons pas. Ils fuient la présence des blancs et ne souhaitent pas métisser leur culture. Choix qui les honore, pour combien de temps encore? Comment vont réagir les nouvelles générations à ce dilemne sans réponse?

Jeudi 24.
L'interdiction de camper, mais surtout une pluie continue et qui durera toute la journée nous oblige à trouver une alternative à la promiscuité du Toy.
Au camping, il n'y a pas de jaguars mais des renards, mais il y a surtout des petits hangars qui nous permettent d'avoir plus d'espace à l'abri de la pluie. Prix 25 p/pers/jour.  15€ pour nous. Toujours le même constat; Pas trop cher pour l'Europe, mais ici, très cher, surtout que les prestations son inexistantes. On dit que le salaire moyen tourne autour de 300 - 400 €. Faites le compte.
On rencontre un couple de jeunes argentins de Santa Fe, avec deux enfants, qui louent une cabana. 80 p/j/pers.Et dire qu'ils trouvent le prix de la viande très cher, entre 3 et 5 € le kg. Que dire de leur budget vacances?
Sinon  ils sont comme nous; ils attendent le retour du soleil car eux n'ont qu'une semaine de vacances et ont fait 1200 km pour venir de leur petite ville du nom de Franck.

La nuit suivante, il tombe des cordes. Les Gaulois ont peur que le ciel ne leur tombe sur la tête. Le matin, la pluie s'est calmée, mais nous ne savons pas si cela va s'arranger. De toutes manières, on ne peut plus aller voir les chutes; le pont est submergé par 3 mètres d'eau. On ne pourra pas passer avant une semaine, s'il ne pleut plus. Le rio est en furie; les eaux sont ocres, avancent à vue d'œil à 25 km/h et charrient quantité de bois flottant.

Que pouvons nous faire? C'est partout pareil. Nous retournons à la petite ville voisine de 70 km de El Sobierbo pour manger au resto une escaloppe milanaise, acheter du silicone pour tenter de colmater les fuites constatées suites aux quelques averses recues, acheter une serpette (comme celles d'Afrique mais fabrication teutone) pour nettoyer notre aire de bivouac, faire la vidange du toy (le bidon de 4 litres d'huile 10W40 semi sintetico de marque Total coute 145 p et la vidange est comprise dans le prix), faire graisser les croisillons de cardan sur un pont aux normes locales (15 p) et faire les courses. Dure journée. Demain sera un autre jour.
Rassurez vous, si je vous gave avec tous ces détails, ce n'est pas suite à un début de sénilité, quoique...mais c'est pour me rappeler des repères et aussi parce qu'on ne voit rien et qu'on n'a pas grand chose à relater.

Hace frio y no hace sol. Esperamos. Buena noche.

Dans cette région autour de El Sobierbo, région reculée et enclavée entre le Brésil et le Paraguay, le miracle économique ne semble pas arrivé jusque là. Les maisons de bois sur petits pilotis ne font pas bien riches surtout que le terrain alentour est un véritable bourbier. Et ça, les gens n'y sont pour rien. Au contraire. Pour nous qui avons toujours tendance à comparer avec l'Afrique, le décor est similaire, avec des conditions naturelles difficiles, mais les gens ont une "organisation" différente. Il y a de la coquetterie dans l'air avec parfois de la peinture neuve, des pelouses taillées, pas de poubelles, il faut le dire,  Comme quoi, il n'est pas tant besoin de richesse pour être propre. mais de volonté.
Ici, il est coutume de voir des attelages d'un autre âge, avec des boeufs et des chariottes en bois et parfois à roues ferrées. Quant aux véhicules, ils ont vécu. Tout le monde a ses quelques boeufs - on est loin de la pampa - et si possible une autre activité rémunératrice. Ainsi, le mécano qui a fait le graissage n'est pas mécano. C'est le mécano d'à côté qui fait appel à lui pour les petits travaux qu'il n'a pas le temps ou l'envie de faire. Et ce gars là vit dans une cahute en bois. Nous avons certinement plus de confort que lui dans notre Toy.
Dans la campagne, il n'y a pas d'électricité, pas d'eau courante. Elle est pompée dans une rivière. Beaucoup de gamins marchent pieds nus. Ils font avec, ou plutot sans tout ce que nous avons acquis en France dans les années 50.

Samedi 24
Froid et gris. On désespère, et on bout, du verbe bouillir. Jeu de mot car la nuit fut fraîche.
On décide malgré tout d'avancer vers les chutes d'Iguazu qu'on ne veut pas voir de toutes manières sous la flotte, quitte à retourner plus tard voir les chutes de Mocona. Le spectacle vaut le coup.
Et les chemins qui sont de plus en plus impraticables. Et les bivouacs qui deviennent impossibles car le terrain est partout un bourbier ocre.
Et la flotte qui n'arrête pas. On va finir par fréquenter comme certains les stations services. Au moins, le sol est cimenté.

Pour corser le tout et faire ch..., on n'a plus de chauffage dans la voiture. On va tenter une réparation à l'Africaine, en mettant une vanne de plomberie à la place de la pièce défectueuse. Après la fuite de gas oil, les fuites d'eau, la pompe à eau de la partie habitation qui se mettait en route de manière intempestive, maintenant el calefaccion.
 Remarquez, c'est bien pour enrichir le vocabulaire. Ici, ce n'est pas dramatique mais on ne peut "attaquer" les Andes sans calentamiento, otra palabra. Vous allez vous y mettre aussi à l'espagnol.à ce rythme là.
On cotoie les gens, les mécanos en particulier. Tout le monde est vraiment sympa et fait tout pour nous aider.


Lundi 26 avril
Il pleut toujours à verse. La meteo dit jusqu'à mercredi. Soit. Le problème, c'est que le niveau des rivières est extrêmement haut et qu'à Iguazu où nous sommes arrivés aujourd'hui, de nombreux sites d'observation ont été fermés. C'est comme ça.

Lundi 25 avril
Enfin, grace à Dieu, par la toute puissance d'Allah, par la bonté infinie de Torr et de Odin, il ne pleut plus.
Après quelques sacrifices effectués pour remercier la gente divine d'avoir exhausé nos voeux, nous profitons de la journée du mardi pour remettre de l'ordre dans ce qui en a besoin. Lessive et ménage pour Annie, cours pour Camille et visite chez le mécano pour moi.
Ici, les mécanos sont loins d'avoir l'infrastructure de celle que nous avions remarqués chez les Brésiliens. Les ateliers tirent sur le boui boui crade, mais ça marche quand même. Le petit gars, ce matin, était d'un calme argentin, et a procédé par ordre pour faire le diagnostic, en testant d'abord le circuit de refroidissement, la vanne, pour arriver à la conclusion que le problème venait des trappes de ventilation. Un cable de commande s'était décroché.
Ce qui est remarquable dans tout ça, c'est d'une part leur compétence qui n'a rien à envier à celle de certains de nos garagistes soit disant spécialistes à 45 € de l'heure, et d'autre part leur aptitude à réparer avec les moyens du bord, c'est à dire rien.
Je crois que ces 2 qualités font les grands mécanos, africains ou argentins, ou d'ailleurs. Cout pour 2 heures: 50 p soit 10€.

Point de vue sur le confluent du fleuve Iguazu en ocre à droite et le rio Parana qui vont maintenant former le 2e plus grand fleuve d'Amérique du sud après l'Amazone. Beaucoup de touristes americains et japonais, qui se prennent toujours autant en photo, jusque dans les voitures. Des indiens qui vendent aussi des babioles, avec un peu plus d'assurance et d'insistance qu'ailleurs. Mais enfin cela reste supportable. Pour s'améliorer, il faudrait qu'ils aillent faire un stage de vente au Sénégal ou dans la région.

Nous avons décidé d'aller demain voir les chutes d'Iguazu même si certains panoramas sont fermés pour cause de crue; il ne sera en effet pas facile de revenir, les distances étant tellement grandes ici.
Nous avons également décidé de ne pas aller au Paraguay comme initialement prévu, tellement de gens nous disant que c'est dangereux, que la police est corrompue et que nous risquons de nous faire dévaliser. Nous n'avons vu qu'un seul blog de voyageurs qui y sont allés, fréquentant les consulats et étant peu diserts sur le reste du pays. De plus, l'intérêt semble être des plus limités, aussi, nous nous abstiendrons. Direction le Brésil avec le Pantanal puis la Bolivie.


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