Trajet Amérique du Sud


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dimanche 25 juillet 2010

La remontée du Pérou

Nous prenons la route de Nazca et jetterons un coup d’œil aux fameuses lignes du même nom. La route est très belle, longue (plus de 675 km) mais nous joue un petit tour. En fin de journée, à l’heure de chercher un bivouac, nous sommes coincés dans un étroit défilé avec la rivière au fond. Impossible de se poser. Puis la route s’élève jusqu’à 4600 m. Nous pensons être à un col et espérons descendre ensuite. Non. Nous sommes sur un haut plateau et, la nuit aidant, le thermomètre flirte déjà avec les valeurs négatives. Si nous couchons là, nous risquons d’avoir du -20, -25 degrés et cela ne nous enchante guère. Il nous faut alors faire plus de 100 km de nuit, ce qui n’est jamais très prudent, pour redescendre et nous reposer à 3700m.


Le lendemain s’annonce la longue descente vers Nasca. Nous passons ainsi de plus de 4500 m à 300 m par un col magnifique, avec des montagnes ressemblant à celles rencontrées au Sahara, avec une dune de sable, le Cerro blanco, de 2000 m de haut. Le Pérou est le pays des changements de paysages, de climat, de températures en quelques kilomètres. Nous enlevons les pulls. Il fait maintenant près de 30 degrés.

Nous arrivons à Nasca, ville ô combien célèbre pour ses lignes, ces fameux géoglyphes ancrés à même le sol. Le brouillard persistant dû à la confrontation Océan Pacifique et Andes est présent ; c’est la garua. Finie la pureté des couleurs et des photographies. Le vent est également omniprésent ainsi que la poussière et tout cela donne à Nasca un air pas très encourageant. La ville est sale. Le paysage devient monocorde, voire monotone avec ces champs infinis de pierres grises.

Pour apercevoir les lignes de Nasca, 2 solutions. L’avion, cher et aussi très mauvais pour l’estomac si vous voyez ce que je veux dire. Reste un mirador de quelques mètres d’où nous pouvons apercevoir 2 dessins. Bof. Cela ne nous fait pas sauter au plafond. Nous ne regrettons pas d’avoir eu des oursins dans nos poches pour l’avion. Nous serions restés sur notre faim.

Nous remontons plus au nord, à Ica où des dunes de sables de plusieurs dizaines de mètres nous attendent avec une lagune au pied. Nous pensons y bivouaquer. Effectivement, elles sont bien là, mais les constructions humaines aussi, et pour nous qui connaissons le Sahara et ses immensités sableuses et désertes, il n’y a pas de charme à l’endroit. Ce qui n’empêche pas les touristes de se faire trimballer en buggy en haut des dunes. Sérénité, oú es tu ?

Nous quittons cet endroit trop touristique à notre gout pour le désert de poussière qui longe l’océan Pacifique, et nous nous approchons de Lima, capitale tentaculaire que nous voulons absolument éviter. La traversée de la mégalopole de 8,5 millions d’habitants fait près de 80 km de long. Elle se fait quasiment continuellement sur l’axe central de la panaméricaine ce qui évite de se perdre, mais n’évite pas le stress de se faire doubler de tous les côtés. Une solution ; rouler constamment à gauche. Au centre, des travaux qui viennent compliquer la tache avec une petite déviation. Juste ce qu’il faut pour faire connaissance avec la faune de Lima qui nous fait de grands gestes pour nous faire croire que nous sommes crevés. Sur le coup, on se demande ce qui se passe, mais coup sur coup une crevaison à droite et une à gauche vous fait vite prendre conscience du sujet. Tous ces stratagèmes pour vous faire stopper, faire diversion, et prendre ce qui peut être pris. Le troisième à s’essayer à ce petit jeu a vite compris qu’il allait s’en prendre une.

Depuis 3 jours, les kilomètres s’enchainent avec des étapes de plus de 500 km, ce qui est beaucoup vu l’état de la chaussée. Mais, il y a 1300 km pour aller de Lima à la frontière avec l’Equateur, puis environ 1000 pour atteindre la Colombie. Nous voulons enchainer le plus vite possible et visiter la Colombie. Malheureusement, la route est toujours aussi décevante avec un ciel gris comme si le ciel allait nous tomber sur la tête, une température diurne qui ne décolle pas des 17 degrés, des dunes de sable gris noir qui n’entrainent pas la béatitude. Les bivouacs sont dans une espèce de sable poussière à ne pas mettre un pied par terre.

C’est fou comme quoi, quand rien ne va, rien ne va. On pourrait bouffer des kilomètres dans un beau cadre. Eh bien non. On bouffe du km, et dans un paysage de m….. C’est comme ça. C’est la vie.

Ce matin, toujours réveil avec le soleil…absent, ou plutôt occulté par une brume persistante. Les dunes, déjà noires, ne s’arrangent pas avec l’absence de luminosité qui pourrait apporter une touche de gaieté.

Après Chimbote, le ciel bleu fait son apparition. Cela change tout, d’autant que la couleur du sable change aussi, pour prendre des teintes ocres, blanches. Du vrai sable quoi. Et les dunes sont d’une hauteur incroyable. Ne sont elles constituées que de sable, ou bien sable et rocher ? Difficile à dire comme les 2 éléments se mélangent. En tout cas, elles ne doivent pas être faciles à franchir en 4x4.

Le paysage alterne aridité désertique pure et dure avec des oasis cultivées, le tout en quelques centaines de mètres. C’est le domaine de la cane à sucre, du maïs, de l’asperge, artichauts, avec des exploitations petites ou bien des mastodontes employant des dizaines de personnes et un matériel au top. On a même vu une moissonneuse à chenilles !!

Nous sommes maintenant à quelques 500 km de l’Equateur. Et trouver un bivouac a encore été un casse-tête car au moment du coucher du soleil, nous avons traversé de part en part un immense camp militaire, champ de tirs ou champ de mines, en tout cas, formellement interdit. Et ensuite une grande ville qu’il a fallu traverser, Chiloya. Nous avons donc encore roulé de nuit. Alors on roule à la péruvienne, à savoir sur la file de gauche en permanence pour éviter tout ce qui pourrait venir de la droite, et on suit à la trace un autre véhicule qui « ouvre » et qui, de fait, vous montre les obstacles. Le tout en plein phare car les autres vous en mettent plein la tronche. Et ça marche. On croise les doigts afin de ne pas se prendre un piéton ou un taxi tricycle.

Nous avons ensuite trouvé un bivouac de nuit (pas facile) avec un accueil chaleureux du paysan péruvien qui nous a même proposé sa « casita », petite maison en terre. Sympa. Repos mérité après plus de 560 km aujourd’hui, Trop, c’est trop, mais il nous faut aller à Bogota.

Dernière étape avant l’Equateur. Le paysage change ; nous retrouvons du relief, de la chaleur et du ciel bleu. Le passage de frontière à Macara se fait sans difficulté, sans contrôle sanitaire, et sans assurance pour ce pays.

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